Après une 11e place obtenue au terme d'une belle campagne lors de la Coupe du Monde de Rugby 2015 et après une toute première tournée dans les Îles du Pacifique où elle est restée invaincue, l'équipe de la Géorgie est au meilleur de sa forme.

A peine l'enthousiasme consécutif à la victoire 14-3 contre les Fidji à la fin du mois de juin était retombé que les Géorgiens pensaient déjà aux tests de novembre et à la possibilité de faire une fois encore les gros titres.

« Avant de partir des Fidji, nous avons expliqué au groupe qu'une bonne tournée de novembre pourrait nous permettre d'accéder au Top 10 mondial, ce qui était notre ambition dans les deux ans suivant la Coupe du Monde », confirme l'entraîneur des Lelos, Milton Haig. « Nous allons jouer les Samoa et le Japon à Tbilissi et plus tard l’Écosse. Qui a dit qu'on ne pourrait pas les mettre en difficulté ? C'est sûr que ce sera très difficile, parce qu'avec Vern Cotter l'équipe d’Écosse s'est considérablement renforcée. Mais la Coupe du Monde et la tournée dans le Pacifique nous a boosté. Et chacun sait que dans le sport, avec une grosse confiance tout peut arriver. Mais ce (le match contre l’Écosse, ndlr) n'est pas une échéance qui nous effraie. La motivation de rentrer dans le Top 10 à la fin de l'année est plus grande. Et si nous travaillons suffisamment dur, nous pourrons y arriver. »

Georgia: A growing power in world rugby?
Having enjoyed their most successful Rugby World Cup yet, Georgia are firmly established as one of the game?s growing powers and The Lelos continued their good form in the recent European Nations Cup.

Une refonte des schémas de jeu

Lorsque Milton Haig a pris en main les destinées de la Géorgie en décembre 2011, l'équipe était classée au 15e rang mondial. Mais au fil des ans, le Néo-Zélandais a réussi à mettre en place un nouveau schéma de jeu avec ces gros gabarits.

« Lorsqu'on regarde la Coupe du Monde de Rugby 2011, on est impressionné par le physique de nos joueurs : ils sont imposants et vont direct au contact. Nous avons donc dû apprendre un peu plus à jouer, à prendre les bonnes décisions sous la pression et à attaquer les équipes en jouant un peu plus au large », détaille le coach.

« On a donc mis un peu plus de ficelles à notre arc plutôt que de se reposer uniquement sur nos avants. La tournée dans le Pacifique par exemple nous a appris que si on n'avait pas eu d'autres armes avec nous, alors on n'aurait pas pu rivaliser. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que bien qu'ils aient des joueurs brillants dans leur équipe, nous avons probablement créer plus d'opportunités qu'eux grâce à nos attaques. »

Tester de nouvelles combinaisons

En terminant à la 3e place de leur poule en Angleterre l'an passé, les Lelos se sont automatiquement qualifiés pour la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon. Ajouté à cela le fait qu'un certain nombre de joueurs basés en France étaient indisponibles, tout cela a poussé Haig à essayer de nouvelles combinaisons autant qu'apporter de nouveaux talents dans le groupe pendant ces trois semaines de tournée dans l'hémisphère sud.

« Si vous comparez nos stats de la Coupe du Monde avec les dernières, surtout en matière d'attaque et de dégagement, vous verrez que nous sommes une équipe bien meilleure qu'avant », précise Milton Haig.

« Lorsque vous prenez en plus en considération qu'il s'agissait de notre toute première tournée dans le Pacifique où l'on a joué les Samoa et les Fidji chez eux en remportant au mieux une victoire et au pire un nul, pour moi ça veut dire que les efforts que l'on a mis à la Coupe du Monde ont payé.

« Nous avons maintenant joué deux fois les Samoa ces dernières années et trois fois le Japon ; c'est grâce à ça nous devenons meilleurs. Plus on obtiendra de victoires et plus on sera constants dans nos performances, plus on arrivera à convaincre les gens. Notre job est d'attendre qu'on nous invite (à des compétitions, ndlr) et chaque victoire nous aidera. »

Le parcours de la Géorgie est scruté de près par les équipes internationales et particulièrement par World Rugby. « Nous sommes heureux de voir les performances de la Géorgie dans les Îles du Pacifique », confirme Mark Egan, responsable de la performance à World Rugby.

« Nous sommes tombés d'accord pour sortir les joueurs de leur zone de confort qu'ils pouvaient avoir avec la Tbilissi Cup en juin et qu'ils devaient se confronter à de nouveaux défis. Milton a entièrement repris cette idée dans cette tournée dans le Pacifique. Revenir de là-bas avec deux victoires et un nul est un premier aboutissement pour ce groupe qui peut maintenant envisager sereinement la fenêtre de novembre face au Japon, aux Samoa et à l’Écosse. »