Comme le nouveau processus accéléré de sanctions hors terrain leur en offre la possibilité, aucune des deux joueuses n’a accepté les sanctions proposées par la Foul Play Review Committee (commission indépendante d'examen du jeu déloyal, FPRC) lors de l’audience initiale du 15 septembre, ce qui a déclenché la procédure d’appel. Axelle Berthoumieu contestait la durée de la suspension de douze matchs, tandis que Feleu niait que son geste méritait un carton rouge.

La Commission disciplinaire indépendante, présidée par Christopher Quinlan KC (président du panel judiciaire) et composée de Juan Pablo Spirandelli (Argentine) et Bogdan Zebega (Roumanie), a donc examiné les deux dossiers séparément.

Axelle Berthoumieu 

La joueuse a reconnu avoir commis un acte de jeu déloyal contraire à la règle 9.12 et que cet acte méritait un carton rouge. La Commission disciplinaire a pris note de ce constat et estimé que le niveau de gravité correspondait à l’échelon intermédiaire, ce qui fixait le point d'entrée de la sanction à 18 semaines de suspension.

Compte tenu des circonstances atténuantes et tout en considérant la reconnaissance des faits par la joueuse, son casier disciplinaire vierge, ses regrets et ses excuses publiques, la commission a consenti qu'elle pouvait prétendre à une réduction de sa sanction de 50%.

La FPRC avait pourtant adopté une position différente concernant le niveau de réduction, déclarant : « La réduction complète n’a pas été accordée en raison de la gravité des actes de la joueuse : les images vidéo la montrent semblant donner deux petits coups sur l’avant-bras de la numéro 7 irlandaise avant de la mordre, ce qui suggère une intention de mordre la joueuse irlandaise, et deux occasions de s’arrêter et de ne pas poursuivre la morsure qu’elle n’a pas saisies. »

La Commission disciplinaire a cependant jugé que, conformément au règlement 17 de World Rugby, ces éléments relevaient de l’évaluation de la gravité de la faute (et donc du point de départ) mais pas de l’évaluation de l’ampleur de l’atténuation. Elle a donc retiré neuf semaines, et non six, du point de départ de 18 semaines, et prononcé une sanction finale de neuf semaines.

En conséquence, Axelle Berthoumieu est suspendue pour neuf matchs et manquera le reste de la Coupe du Monde de Rugby féminine 2025, soit la demi-finale contre l’Angleterre et la finale ou la petite finale le 27 septembre, ainsi que sept matchs supplémentaires dans son championnat national.

Manae Feleu 

La joueuse a reconnu avoir commis un acte de jeu déloyal contraire à la Règle 9.13 (plaquage dangereux), mais a contesté que celui-ci justifiait un carton rouge. Après examen des éléments présentés, la Commission disciplinaire a conclu que le plaquage était haut, qu’il avait touché la tête de la joueuse irlandaise et que le degré de danger était élevé. En conséquence, la commission a confirmé la citation.

L’annexe 1 du règlement 17 de World Rugby impose un point de départ minimal de six semaines pour un tel geste, et la commission n’a relevé aucun motif pour y déroger. Pour autant, compte tenu de la reconnaissance de culpabilité de la joueuse, de son absence d’antécédents (aucune expulsion ni citation antérieure) et d’autres facteurs atténuants, la commission a estimé que Feleu pouvait bénéficier de la réduction maximale de 50 %, ce qui aboutit à une sanction finale de trois matchs, conformément à la recommandation initiale de la FPRC. Cette sanction pourra être réduite à deux matchs si Feleu suit avec succès le programme d’entraînement au plaquage (« Coaching Intervention Programme »).

Manae Feleu manquera donc le reste de la Coupe du Monde de Rugby féminine 2025, soit la demi-finale contre l’Angleterre, ainsi que la finale ou la petite finale le 27 septembre.

Dans le cadre de cette procédure, aucun autre recours n’est possible.

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