Lorsqu'Antoine Dupont et Sam Cane conduiront leurs équipes sur la pelouse du Stade de France vendredi 8 septembre 2023, ils établiront un nouveau record dans l'histoire du tournoi en donnant le coup d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby 2023.

Aucune autre confrontation n'a en effet été plus disputée dans le cadre de la Coupe du Monde de Rugby que celle opposant la France à la Nouvelle-Zélande - même si l'Australie face au Pays de Galles fera jeu égal le 24 septembre - et la huitième édition de ce duel devrait rester dans les annales.

Les Bleus et les All Blacks abordent la Coupe du Monde de Rugby 2023 avec des vraies ambitions pour la Webb Ellis Cup et ne sont séparés que par 0,16 point au classement World Rugby masculin par Capgemini, occupant respectivement la troisième et la quatrième place.

Quiconque s'imposera à Saint-Denis le 8 septembre quittera le Stade de France avec un regain de confiance et une route toute tracée vers les quarts de finale.

Mais comme l'indiquent les rencontres passées entre les deux équipes, les spectateurs seront comblés, quelle que soit l'issue de la rencontre. Voici quatre des meilleurs moments de la Coupe du Monde de Rugby.

NOUVELLE-ZÉLANDE 29-9 FRANCE, EDEN PARK, 20 JUIN 1987

Après un premier match nul 20-20 contre l'Écosse, la France avait progressé dans la première Coupe du Monde de Rugby en ne faisant qu'une bouchée de la Roumanie et du Zimbabwe avant de s'imposer en quarts de finale contre les Fidji.

Serge Blanco scellait ensuite la qualification des Bleus pour la première finale de leur histoire en marquant un essai en fin de rencontre contre les Wallabies à Sydney, mais la Nouvelle-Zélande, coorganisatrice de la Coupe du monde, se révélait être un obstacle insurmontable une semaine plus tard.

Les All Blacks avaient été impériaux dans leur parcours jusqu'à la finale, marquant 269 points et n'en concédant que 43.

Après un drop-goal de Grant Fox, Michael Jones marqua le premier essai de la finale au milieu de la première période, avant que David Kirk et John Kirwan ne franchissent la ligne d'en-but l'un après l'autre vers l'heure de jeu pour donner à la Nouvelle-Zélande une avance de 23 à 3.

Pierre Berbizier marquait un essai de consolation pour les Français, mais il arriva bien trop tard pour influer sur le résultat et les hôtes remportèrent une victoire méritée de 29 à 9. Kirk est alors devenu le premier capitaine à soulever la Webb Ellis Cup.

FRANCE 43-31 NOUVELLE-ZELANDE, TWICKENHAM, 31 OCTOBRE 1999

Quatre ans après s'être révélé sur la plus grande scène du rugby et avoir changé la façon dont les supporters considéraient les ailiers, Jonah Lomu semblait mener les All Blacks à une troisième finale de la Coupe du Monde de Rugby.

Moins de cinq minutes après la mi-temps, Lomu marqua le deuxième essai de son équipe contre la France en demi-finale, donnant aux siens une avance de 24 à 10 à Twickenham. Les chances d'un retour semblaient minces, mais Christophes Lamaison et Dominici prirent le relais.

Deux drop-goals et deux pénalités de Lamaison, qui avait marqué le premier essai de la rencontre et ne jouait que pour pallier la blessure de Thomas Castaignède, réduisaient le retard de la France à seulement deux points, avant que Dominici ne juge parfaitement la trajectoire d'un ballon rebondissant pour donner l'avantage aux Bleus.

La France ajoutait d'autres essais par Richard Dourthe et Philippe Bernat-Salles, transformés par Lamaison, pour porter sa série de points sans réponse à 33 et donner une avance de 43-24 à environ cinq minutes de la fin.

Jeff Wilson inscrivait un troisième essai pour les All Blacks dans la dernière minute, mais c'est la France qui se rendait en finale de la Coupe du Monde de Rugby 1999 à Cardiff, où elle s'inclinait face à l'Australie.

NOUVELLE-ZÉLANDE 18-20 FRANCE, MILLENNIUM STADIUM, 6 OCTOBRE 2007

Si les All Blacks étaient favoris lors de la demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby 1999, huit ans plus tard, ils semblent bien décidés à effacer le souvenir douloureux de Twickenham.

La Nouvelle-Zélande avait battu la France par un score cumulé de 103 à 21 lors d'une série de deux tests quatre mois auparavant, tandis que les Bleus avaient été exilés à Cardiff pour les quarts de finale de leur Coupe du Monde de Rugby à domicile en raison d'une défaite contre l'Argentine lors du match d'ouverture du tournoi.

Une fois de plus, ce sont les All Blacks qui firent la course en tête au Millennium Stadium, comme s'ils étaient contrariés par la décision de leurs adversaires d'affronter le haka de si près. Ils prirent l'avantage 13-3 à la mi-temps grâce à un essai de Luke McAlister et à la botte de Dan Carter.

Cependant, après une deuxième pénalité de Lionel Beauxis, Thierry Dusautoir égalisait le score à 13-13 grâce à une belle finition.

Rodney So'oialo redonnait l'avantage aux All Blacks à moins de 18 minutes de la fin, mais la transformation était manquée et la France allait faire payer la Nouvelle-Zélande. Yannick Jauzion profitait d'un débordement de Frédéric Michalak pour marquer, avant que Jean-Baptiste Elissalde n'ajoute la passe décisive.

La Nouvelle-Zélande avait encore le temps d'organiser sa propre remontée, mais la tentative de drop-goal de McAlister passait à côté des poteaux et la France tenait bon.

FRANCE 7-8 NOUVELLE-ZELANDE, EDEN PARK, 23 OCTOBRE 2011

Les Bleus ont failli être les ultimes trouble-fêtes il y a 12 ans lorsqu'ils ont affronté les All Blacks en finale de leur Coupe du Monde Rugby à domicile, toujours à l'Eden Park.

La Nouvelle-Zélande cherchait à mettre fin à une attente de 24 ans pour une deuxième Webb Ellis Cup à domicile et avait réussi à surmonter les obstacles sur et en dehors du terrain pour arriver jusqu'au match décisif. Les Néo-Zélandais avaient perdu Dan Carter et son remplaçant Colin Slade sur blessure, tandis que le capitaine Richie McCaw jouait malgré la douleur.

La France, battue 37-17 par les All Blacks lors de la phase de poule, avait failli quitter le tournoi à ce stade en s'inclinant également face aux Tonga, mais une fois en quarts de finale, les Bleus se sont imposés face à l'Angleterre puis au Pays de Galles.

Tony Woodcock marqua le premier essai de la finale à la 15e minute, mais Piri Weepu manqua la transformation ainsi que deux pénalités en première période, ce qui laissa le score à 5-0 avant la pause.

Le demi d'ouverture Stephen Donald, appelé tardivement et jouant ses premières minutes dans le tournoi, portait l'avantage à huit points au début de la seconde période, mais la France réduisait rapidement l'écart grâce à l'essai de Thierry Dusautoir, transformé par François Trinh-Duc.

L'intervention de Dusautoir ramenait le score à 8-7 avec plus d'une demi-heure à jouer, mais les All Blacks absorbaient vague après vague la pression française pour s'assurer un deuxième titre de champion du monde de rugby.