Ce n'est que lorsqu'un tweet a été publié sur les réseaux sociaux de World Rugby que Sara Cox a réalisé qu'elle était entrée dans l'histoire.

Cox, qui a ouvert la voie aux femmes officielles de match au cours de ses neuf années en tant qu'arbitre internationale, savait combien de tests elle avait arbitrés avant la rencontre de World Rugby Pacific Four Series 2023 entre le Canada et l'Australie au début du mois.

Mais elle ne savait pas qu'en prenant en charge son 35e test au TD Place Stadium d'Ottawa le 15 juillet, elle deviendrait l'arbitre féminine internationale la plus capée de tous les temps.

Après la rencontre, Cox a allumé son téléphone et y a trouvé des messages de soutien et de félicitations pour son dernier exploit.

« Je connaissais le nombre de mes sélections, mais je ne savais pas que je m'approchais du record absolu », explique Cox à World Rugby.

« Je pense que le monde du rugby dans son ensemble est très enthousiaste à l'égard du rugby féminin en ce moment. C'était très bien de finir le tournoi comme ça. »

PASSER LE RELAIS

Lorsque World Rugby s'est entretenu avec l'arbitre anglaise, elle n'avait pas encore parlé à la détentrice du précédent record, Clare Daniels, mais l'impact qu'a eu sur elle sa compatriote, collègue pendant la majeure partie de sa carrière, ne fait aucun doute.

« Sans elle, je ne serais certainement pas là où je suis aujourd'hui, et il en va de même pour Claire Hodnett et pour les femmes qui nous ont précédées sur la scène internationale.

« Je trouve qu'il est très important de reconnaître que si elles n'avaient pas ouvert la voie, il n'y a aucune chance que j'aie pu suivre le même chemin et prendre le relais moi-même.

« Elles ont joué un rôle extrêmement important dans tout ça. »

La nouvelle du passage de cette étape historique pour Cox est la dernière en date d'une longue série de réalisations qui mettent en lumière les femmes officielles de match.

Hollie Davidson est récemment devenue la première femme à arbitrer le Championnat World Rugby U20, tandis que Joy Neville a été sélectionnée comme TMO pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 et qu'Aimee Barrett-Theron a arbitré la victoire de l'Italie en barrage du WXV contre l'Espagne le week-end dernier pour égaler Daniels et se rapprocher du record de Cox.

Cox, qui est devenue la première femme arbitre professionnelle du rugby en 2016, est ravie d'arbitrer à une époque où elle peut compter sur un groupe de semblables auprès desquelles elle peut demander des conseils, du soutien et des encouragements.

« Il s'agit simplement de pouvoir parfois échanger des idées entre nous », précise Sara Cox.

« Mais aussi d'avoir des discussions qui n'ont rien à voir avec le rugby, de sortir de cet espace et de pouvoir discuter de manière générale, car c'est parfois le moment où l'on décompresse. C'est le moment où l'on décompresse, où l'on discute avec ses amis.

« Mais aussi d'échanger des idées : "Qu'est-ce que t'aurais fait dans telle situation ? Comment t'aurais géré ?" On voit bien ce que fait Hollie, la première femme à participer à un Championnat des moins de 20 ans, c'est incroyable.

« Ce sont des choses que nous admirons, et que j'admire, pour pouvoir dire : "Comment ça va ?" "Comment se sont déroulés les matchs ?" Comment c'était ?" Mais aussi, être capable d'être là pour soutenir les autres qui pourraient être en mesure de passer à vivre la même chose dans ma propre fédération aussi. »

Elle ajoute : « Nous nous encourageons les unes les autres, je pense [à] ce sentiment de communauté et de famille. Mais il n'y a pas que ces filles, il y a aussi les autres filles et même les filles qui étaient au Pac Four et les gars qui étaient là aussi.

« Le fait d'être entourée de ces personnes, quelles que soient le résultat de vos efforts, vous permet d'être entouré d'êtres humains de qualité.

« Et en ce qui me concerne, ça fait longtemps que je suis impliquée et c'est probablement de loin la période la plus excitante [en termes] de personnes impliquées, et j'aime ça. »

UN PARCOURS PASSIONNANT

Une autre de ses semblables est Alhambra Nievas, l'actuelle responsable de l'arbitrage de haute performance dans le rugby féminin à World Rugby, qui était arbitre assistante le jour où Cox a pris en charge son premier test féminin, une rencontre de préparation à la Coupe du Monde 2014 entre l'Espagne et l'Irlande.

Ce match à Valladolid avait été suivi par 400 personnes, loin des foules record qui ont accueilli tant de matchs féminins depuis la Coupe du Monde de Rugby 2021.

Cox était au sifflet le 8 juillet lorsqu'un record national de 10 092 fans a regardé les Black Ferns battre le Canada au TD Place Stadium à Ottawa. La croissance du rugby féminin a apporté de nouveaux regards et une pression supplémentaire, mais aussi de l'excitation.

« L'évolution du rugby féminin est extrêmement excitante. C'est ce qui vous motive, parce que vous voulez voir ce qui se passe avec le rugby et vous voulez être impliqué », dit-elle.

« Je pense que nous n'en sommes qu'au début et que ce que le rugby féminin pourrait devenir est quelque chose d'énorme et de très, très excitant. »

C'est une aventure dans laquelle elle espère aider plus de jeunes femmes et de filles à s'engager.

« Ce que j'aime, c'est me concentrer sur le fait que je fais de mon mieux pour moi, mais aussi pour le rugby », assure Sara Cox.

« J'ai fait ce que j'ai pu jusqu'à présent au niveau national, avec la Premiership (anglaise) et certaines des choses que j'ai faites au niveau international, mais des personnes comme Hollie Davidson vont permettre de passer à un niveau supérieur.

« Et encore une fois, ça crée un modèle pour la prochaine personne à venir à s’en inspirer. Car il fut un temps, lorsque j'ai commencé, où rien de tout cela n'aurait été possible. »