Il est tout à fait naturel que lorsqu'un cycle de la Coupe du Monde de Rugby touche à sa fin, les équipes se renouvellent avant le prochain.

C'est d'autant plus vrai à l'approche du Tournoi des Six Nations féminin 2023, chaque équipe ayant subi un minimum de changements depuis que la Coupe du Monde de Rugby 2021 s'est achevée de manière exceptionnelle à l'Eden Park, le 12 novembre dernier.

À moins de trois ans du coup d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre, le tournoi de cette année constitue une étape importante sur la route de Twickenham.

Ce chemin débutera à Cardiff samedi 25 mars, lorsque l'Irlande affrontera le Pays de Galles. Les Irlandaises devront se passer de certaines de leurs joueuses les plus expérimentées.

Alisha Butchers poursuit sa convalescence après une grave blessure au genou, tandis que Jasmine Joyce aide actuellement la Grande-Bretagne à se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris 2024 dans le cadre des HSBC World Rugby Sevens Series.

Siwan Lillicrap, capitaine de longue date, a pris la décision de prendre sa retraite internationale après l'élimination du Pays de Galles en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2021.

La trois-quarts centre Hannah Jones, qui a déjà dirigé l'équipe à six reprises, a été nommée capitaine avant le Tournoi.

« Siwan a été une immense pionnière du rugby », a déclaré Hannah Jones lors du lancement du Tournoi des Six Nations féminin cette semaine à Londres.

« C'est grâce à des joueuses comme elle que le rugby est là où il est en ce moment. Mais oui, elle sera toujours là pour me soutenir. Elle n'est jamais très loin du téléphone et ça me va très bien. »

« C'EST LE BON MOMENT »

L'Angleterre, championne en titre, entame son dernier Tournoi sous la houlette du sélectionneur Simon Middleton contre l'Écosse dans le deuxième match de la première journée.

Les Red Roses seront également privées de la pilier Shaunagh Brown, qui a raccroché les crampons à la fin du mois de décembre.

Brown a depuis accepté une pige d'entraîneur aux îles Caïmans et observera avec intérêt ses anciennes coéquipières de loin au cours des six prochaines semaines.

« Ce sont mes filles », confiait Brown à World Rugby le mois dernier. « Je dois encourager mes filles ! »

Middleton est engagé avec l'Angleterre depuis 2014 et la flanker Alex Matthews a admis mercredi qu'elle éprouverait un sentiment « étrange » si elle faisait partie d'une équipe des Red Roses sans lui.

« Ce qu'il a fait pour le rugby a été phénoménal », a-t-elle affirmé. « Nous avons été en quelque sorte les précurseurs du rugby et je pense que les deux dernières années en particulier, la croissance, nous ne l'aurions pas eue sans lui et sans son leadership. »

De son côté, l'Écosse fera le déplacement à Newcastle sans Megan Gaffney ni Hannah Smith, qui ont toutes deux pris leur retraite internationale depuis la Coupe du Monde de Rugby 2021.

« C'est le bon moment. J'ai envie de me consacrer à d'autres choses dans ma vie et je n’oserais jamais porter le Chardon si j'avais l'impression de ne pas pouvoir me donner à fond », a déclaré Gaffney.

« Je veux juste partir au bon moment et j'ai l'impression que c'est ce que j'ai fait. »

PLEINES D'ÉNERGIE

Le dernier match de la première journée, entre l'Italie et la France au stade Sergio Lanfranchi, opposera deux équipes qui ont connu des changements au niveau de l'encadrement et des effectifs.

L'Italie, pays hôte, aborde le Tournoi avec un nouvel entraîneur, Giovanni Raineri, qui a succédé à Andrea Di Giandomenico, dont le règne de près de 13 ans s'est achevé après la Coupe du Monde de Rugby 2021.

Raineri n'a pas pu compter sur l'expérience de Manuela Furlan et Melissa Betoni, qui ont toutes deux confirmé leur retraite au début du mois.

« Elles vont nous manquer », a commenté la pilier Silvia Turani. « Mais nous avons de nouveaux visages qui sont pleins d'énergie et, bien sûr, nous transmettons cette énergie à l'équipe.

« C'est ce dont nous avons besoin. Il y a aussi le nouvel entraîneur, et vous savez, quand vous avez quelque chose de nouveau, c'est toujours excitant de commencer quelque chose de différent. »

La France, pays visiteur, est également confrontée à un nouveau départ puisque Gaëlle Mignot, ancienne du programme de stages pour entraîneures de la Coupe du Monde 2021, prend en charge les Bleues aux côtés de David Ortiz.

Les deux entraîneurs ont dû remodeler l'équipe car un certain nombre de joueuses ont mis un terme à leur carrière internationale après la demi-finale perdue par les Bleues à l'Eden Park en novembre.

Céline Ferer, Marjorie Mayans, Safi N'Diaye et Laure Sansus ont toutes pris leur retraite depuis la Coupe du Monde de Rugby 2021, tandis que Jessy Trémoulière, Joueuse World Rugby de la décennie, a annoncé cette semaine qu'elle le ferait à la fin du Tournoi des Six Nations féminin.

« Elles vont nous manquer », a indiqué la capitaine Audrey Forlani. « Elles ont eu de belles carrières, mais les nouvelles joueuses feront de leur mieux pour faire avancer l'équipe. »