La continuité est le maître mot pour Tamara Taylor tandis qu'elle prépare la Suède pour son grand retour dans le Rugby Europe Championship féminin à Amsterdam ce week-end.

Taylor a succédé à sa bonne amie Claire Cruikshank en tant qu'entraîneure de l'équipe le mois dernier, après avoir assumé les fonctions d'assistante lors de leur retour dans la compétition européenne du tier deux.

La Suède n'avait pas joué de match international féminin depuis cinq ans lorsque Cruikshank, puis Taylor, sont arrivées en 2019, mais elles n'ont depuis perdu qu'une seule fois en six tests et ont remporté l'an dernier le Rugby Europe Women's Trophy pour sceller leur promotion dans le Championship.

Samedi 11 février, la Suède disputera son premier match à ce niveau depuis dix ans et Tamara Taylor et ses joueuses se réjouissent du défi qui les attend, même si la championne du monde de rugby 2014 reconnaît qu'il sera inhabituel de ne pas avoir Cruikshank à ses côtés contre les Pays-Bas.

« Nous avons fait tout ce parcours ensemble pendant presque tout ce temps », explique Taylor.

« Elle et moi avons toujours été ensemble, donc c'était un peu bizarre de faire le stage sans elle. Elle m'a envoyé un message, évidemment, et je lui ai envoyé un message.

« Mais ce sera bizarre ; elle a été à mes côtés pendant tout ce temps. Ça reste excitant d'avoir cette opportunité et j'espère pouvoir faire aussi bien que ce qu’elle a fait. »

DE LA LIBERTÉ DANS LA STRUCTURE

Cruikshank était sur le banc de touche alors que la Suède s'échauffait pour les matchs de ce mois-ci contre les Pays-Bas et l'Espagne avec un match contre la British Army à Aldershot, en Angleterre.

La troisième-ligne aile des Harlequins, Lauren Brooks, a marqué deux essais lors de la victoire 18-5 de la British Army le 7 janvier, mais Taylor a pu observer un certain nombre de joueuses en situation de jeu, ce qui a été une expérience précieuse.

Elle a depuis dirigé son premier stage de préparation en solo et a assuré à l'équipe que peu de choses allaient changer à court terme.

« Nous avons eu le match contre la British Army et ensuite ce stage de préparation, ce qui fait que nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble. Nous n'allons pas changer quoi que ce soit de radical », rassure-t-elle.

« Claire et moi sommes assez semblables, c'est probablement la raison pour laquelle nous avons très bien travaillé ensemble au cours des deux dernières saisons.

« Nous avons la même vision du jeu. Probablement parce que nous avons aussi été joueuses, nous voulons que le jeu soit agréable.

« Nous avons donc essayé d'avoir une structure qui soit juste un cadre plutôt que 'vous devez aller ici, vous serez là dans la troisième phase', parce que je pense qu'en tant que joueuses, nous n'avons pas vraiment apprécié d'être dans ce cas.

« Pour les filles, c'est certainement différent, je pense, de la façon dont elles ont été coachées... Mais elles ont l'air d'aimer ça, d'avoir cette liberté de prendre des décisions au sein d'une structure.

« J'espère que nous verrons un peu de cela à Amsterdam, c'est le but. Mais ce n'est pas un grand changement même si c’est moi qui prends la relève. »

DE L'EXCITATION

La Suède commence le Championship à la 19e place du classement mondial féminin World Rugby présenté par Capgemini, deux places derrière les Pays-Bas et huit derrière l'Espagne, 11e.

Samedi, ce sera la première fois qu'elles affronteront une équipe du top 20 mondial depuis une défaite 10-3 contre les Néerlandaises à Malmö en octobre 2014. L'équipe la mieux classée qu'elles ont affrontée depuis que Taylor fait partie de l'équipe est le Portugal (30e), qu'elles ont battu 7-5 en novembre.

Le match au National Rugby Centre constituera donc certainement un palier, mais c'est un palier que les joueuses suédoises, et leur entraîneure, sont déterminées à franchir.

« Nous avons très bien réussi le Trophy l'année dernière, les filles ont joué un très bon rugby », se rappelle Taylor. « Nous espérons donc être en mesure de recréer un peu de cette vista à nouveau.

« Il y a beaucoup d’excitation dans le groupe. Il y a probablement de la nervosité aussi, mais il y a surtout de l'excitation. »

Après le match de ce week-end à Amsterdam, la Suède se rendra à Alicante pour affronter l'Espagne le 25 février.

Taylor admet que la victoire est « le baromètre le plus facile du succès », mais elle espère pouvoir aider ses joueuses à mettre en valeur leurs talents et à prouver qu'elles ont leur place dans le Championship.

« En ce qui me concerne, le plus important est que je veux qu'elles jouent au rugby. Je ne veux pas qu'elles se renferment sur elles-mêmes et qu'elles laissent les circonstances prendre le dessus », affirme-t-elle.

« Lorsque nous avons joué contre le Portugal en novembre, nous avons peut-être sous-estimé leur nervosité à l'approche du match.

« Nous en avons discuté après coup et je leur ai répété qu'elles ont mérité d'être ici en tant que groupe, et qu'il s'agit d'être la meilleure version de soi-même sur le terrain.

« Je pense donc que la réussite pour moi serait de voir que dans le groupe, elles se montrent à la hauteur de ce que je sais être leur potentiel. Et j'espère que nous gagnerons aussi. »