La participation de Laura-Jane Lewis au programme WISH Women in High Performance Pathway arrive à un moment opportun, bien qu'incroyablement chargé.

Fin juillet, il a été confirmé qu'elle succéderait à Giselle Mather à la tête de l'équipe féminine des Wasps, après avoir été assistante, une fonction qu'elle a également occupée avec les U20 anglaises.

Devenir l'entraîneur principal des Wasps n'était pas dans les plans de Lewis jusqu'à quelques semaines avant l'annonce, et quand elle a parlé pour la première fois à World Rugby au mois d'août, elle racontait être dans une « période de transition ».

Bien que Laura-Jane soit une coach expérimentée, puisqu'elle a travaillé avec Bristol et Gloucester-Hartpury avant de rejoindre les Wasps en 2019, son implication avec WISH lui a donné l'occasion de se concentrer sur le développement de ses techniques de leadership.

C'était notamment le cas lors du séminaire du mois dernier, où elle a rejoint ses collègues participants de sept sports olympiques différents pour une semaine de stage à l'Université de Hertfordshire en Angleterre.

« C'était vraiment incroyable », raconte-t-elle à World Rugby. « Personnellement, c'est arrivé au bon moment avec mon changement de fonction.

« Avoir le temps et l'espace pour réfléchir au leadership, ce n'est pas souvent que nous avons l'occasion de le faire. Il s'agit toujours de l'entraînement ou du travail sur le terrain.

« Mais c'était vraiment bien de faire beaucoup de choses pratiques sur le leadership et de remettre en question ses propres idées. Et en plus de ça, nous avons rencontré des gens extraordinaires.

« Il y avait des gens épatants de différents sports partout dans le monde et les animateurs du stage pendant la semaine nous ont permis d'être nous-mêmes et d'en profiter au maximum.

« Donc, dans l'ensemble, c'était une expérience fantastique qui m'a marquée et je suis sûre que certaines de mes pratiques au cours de la prochaine saison s'en ressentiront. »

Un transfert de compétences du kickboxing au rugby

Laura-Jane Lewis a grandi en regardant le rugby avec son père, passant les week-ends dans la tribune Crumbie à Welford Road des Leicester Tigers.

Cependant, ce n'est qu'à l'âge de 16 ans qu'elle a commencé à jouer, lorsqu'elle a rencontré un groupe de filles engagées à Loughborough Town.

Elle restera dans son club local pendant toute sa carrière de joueuse, à la fin de laquelle elle commence à s'intéresser à l'entraînement.

« J'ai réalisé assez rapidement que j'allais être meilleure entraîneure que joueuse », plaisante-t-elle.

C'est également à cette époque qu'elle a commencé à s'intéresser aux arts martiaux mixtes (MMA) et à se battre professionnellement contre des femmes qui font désormais partie de l'élite de ce sport, l'Ultimate Fighting Tournoi (UFC).

Elle reconnaît que le MMA de compétition n'allait pas « de pair » avec ses ambitions de rugby, surtout après avoir donné naissance à son fils en 2017.

Laura-Jane Lewis et son mari continuent cependant à pratiquer le judo et le jujitsu, et elle estime que c'est également utile pour son entraînement de rugby.

« Je trouve que ce que je peux bien transférer dans mon coaching, c'est la façon dont je vois la zone de collision, certains de ces trucs un contre un et... probablement la mêlée/maul aussi », explique-t-elle.

« Il y a beaucoup de sensations dans les combats, tout comme dans les zones de contact. Vous devez ressentir et vivre ces expositions pour comprendre comment gérer les choses.

« "Je pense donc que ça m'aide vraiment à transférer cet aspect des choses. Je pense aussi qu'il y a beaucoup à voir avec l'état d'esprit. Pour se préparer à un combat, il faut huit semaines, il faut perdre du poids, il faut ensuite reprendre du poids avant de peser, puis il faut se réhydrater.

« C'est vraiment intense et j'ai vraiment appris beaucoup de choses sur ce que vous pouvez faire en tant qu'individu, ce qui m'aide probablement à aborder certaines choses dans mon environnement. »

Aider les gens

Laura-Jane Lewis est actuellement focalisée sur les Wasps et la réussite de la saison après les défaites en coupe contre Loughborough Lightning et Sale Sharks.

« Je suis moi-même une personne très compétitive, donc ne pas gagner est une chose assez difficile à gérer personnellement », admet-elle.

« Mon défi maintenant, en tant que dirigeante, est d'aider les filles à faire leur chemin et à devenir l'équipe qu'elles pourraient être tout en gérant mon propre côté compétitif. »

Son ambition ultime dans ce rôle, et sa philosophie d'entraîneur, consiste à donner à ses joueuses les outils nécessaires pour s'améliorer sur le terrain et en dehors.

« J'aime juste aider les gens et les aider à s'améliorer », explique-t-elle.

« Depuis l'âge de 16 ans, j'ai été entraîneure dans ma commune lors d'activités sportives, puis quand je suis entrée à l'université, j'ai suivi ma première formation d'entraîneure, et ensuite, évidemment, quand il a fallu que je fasse un entraînement spécifique, j'ai fait plus d'entraînement de rugby.

« J'aime vraiment travailler avec les gens, les aider à trouver la confiance en eux et à réaliser le potentiel qu'ils ont en eux et qu'ils ne pensaient pas avoir. »