Katie Fitzhenry raconte qu'elle n'avait pas spécialement envisagé de se diriger vers le métier d'entraîneur avant de prendre la décision de raccrocher ses crampons en mai 2021.

Katie Fitzhenry a représenté l'Irlande avec brio dans les équipes à sept et à quinze entre 2014 et 2020, participant à 79 matchs des HSBC World Rugby Sevens Series et remportant 14 sélections internationales, dont la première lors de la campagne victorieuse du Six Nations féminin en 2015.

C'est lors de son passage dans le programme de haute performance de l'Irlande qu'elle a ressenti pour la première fois le besoin d'un plus grand nombre d'entraîneures pour encadrer le rugby féminin.

Après avoir quitté l'équipe en tant que joueuse en mai dernier, Katie Fitzhenry indique avoir insisté auprès d’une personne de la Fédération irlandaise de rugby (IRFU) jusqu'à ce qu'elle commence à travailler avec elle pour mettre ses observations en pratique.

Elle est aujourd'hui employée par la fédération en tant qu'entraîneure du parcours de performance des femmes.

« Si je suis tout à fait honnête avec vous, je ne me suis probablement jamais vue comme coach », confie Katie Fitzhenry à World Rugby.

« Je pense que ça ramène au [fait] que c'est un domaine dominé par les hommes et pour moi, quand j'étais dans cette configuration, il y avait certaines choses que je pouvais voir ou que je sentais nécessaires pour faire de nous une équipe encore meilleure.

« Alors, j'ai travaillé, et je me rappelle avoir insisté auprès de quelqu'un jusqu'à ce qu'il m'écoute. Nous avons travaillé ensemble pour essayer de développer cette voie.

« Les choses ont progressé très rapidement et lorsque j'ai pris ma retraite l'année dernière, j'ai eu l'occasion de devenir entraîneure. Je l'ai saisie à deux mains et en fait j'adore ça.

« Je suis heureuse de l'avoir fait. Je pense qu'au départ, je ne me voyais pas comme ça, mais je suis absolument ravie d'avoir saisi cette opportunité. »

TROUVER UNE CONNEXION

Le passage de Katie Fitzhenry au métier d'entraîneur a coïncidé avec sa participation au programme WISH Women in High Performance Pathway.

Ce programme rassemble des entraîneures de sept sports olympiques différents et Fitzhenry estime que c'est « une bonne chose d'être impliquée avec des personnes partageant les mêmes idées ».

L'Irlandaise a participé à la semaine de séminaire du programme à l'Université de Hertfordshire en Angleterre le mois dernier, ce qui a permis aux participantes de se rencontrer et d'échanger des idées en personne.

« Cela a permis de porter [le programme] à un niveau différent », explique-t-elle à propos de la semaine de séminaire.

« Nous discutons tout le temps en ligne. Et oui, c'est un outil formidable, mais il n'y a rien de tel que de rencontrer des gens en vrai.

« Je pense que cela apporte simplement une connexion, une ouverture aux débats un peu plus, ce qui est génial. »

Ces liens ont été renforcés au cours des débats lors des promenades post-petit-déjeuner avec les autres participantes, et Katie a maintenant le sentiment de faire partie d'un réseau d’accompagnement composé de coachs féminins du monde entier.

« J'ai réalisé que beaucoup d'entraîneures se trouvent ou se sont trouvées dans des situations similaires », ajoute-t-elle.

« C'était instructif pour moi de réaliser que je n'étais pas seule et que tout le monde vivait la même chose.

« Que l'on soit un homme ou une femme, c'était agréable de se retrouver dans un groupe de personnes qui ont vécu ou vivent les mêmes choses que nous.

« Je pense qu'il y a maintenant un groupe d’accompagnement pour chacune. Que nous comprenions vraiment ce que les autres vivent - ce qui est évidemment le cas avec des sports différents et tout ce genre de choses - [c'est bien] d'avoir ce réseau autour de soi et d'avoir la possibilité de s'ouvrir, de poser des questions ou de se défouler si c'est nécessaire. »

DES PROJETS D'AVENIR

Katie Fitzhenry confie qu'elle travaille encore sur sa philosophie d'entraînement et affirme qu'elle ne se sent pas encore prête à travailler comme entraîneure principale d'une équipe nationale.

« Ce n'est pas grave », dit-elle. « Pour l'instant, je suis heureuse et satisfaite de travailler et de continuer à travailler sur des parcours et de m'assurer de les consolider pour l'avenir, me concentrer sur la façon dont je peux les développer au mieux pour m'assurer que le rugby irlandais soit dans une bonne position dans 5 à 10 ans ou même plus loin dans le temps. »

L'ancienne trois-quarts centre irlandaise a toutefois l'ambition de travailler un jour au plus haut niveau.

« Mais au final, si je suis toujours dans la même position dans un an ou même deux ans, alors oui, j'aimerais être impliquée dans une équipe senior.

« Que ce soit en tant qu'entraîneure principale, entraîneure adjointe ou entraîneure technique, je ne suis pas encore tout à fait fixée. »