Alors que la plupart des regards seront tournés vers la course titanesque pour le titre HSBC World Rugby Sevens Series 2022 à Los Angeles, c'est aussi un week-end important pour les joueurs des « Home Nations » - le Pays de Galles, l’Angleterre et l’Ecosse.

Pour beaucoup de joueurs, les deux prochains tournois - la finale des HSBC World Rugby Seven Series à Los Angeles et la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2022 - pourraient être la dernière fois qu'ils enfilent le maillot rouge, bleu ou blanc lors d'un tournoi mondial majeur de rugby à sept.

Les trois équipes participeront toujours à la Coupe du Monde de Rugby à Sept, pour autant qu'elles se qualifient, ainsi qu'aux Jeux du Commonwealth en tant qu'équipe indépendante, mais à partir de la saison prochaine, les meilleurs joueurs de rugby à sept du Pays de Galles, d'Angleterre et d'Écosse participeront aux World Series sous la bannière unique de la Grande-Bretagne.

Cette décision, qui correspond aux critères de participation aux Jeux olympiques et à la voie de qualification de World Rugby, signifie qu'aucune équipe ne sera reléguée des HSBC World Rugby Sevens Series 2022, l'Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles étant remplacés par l’unique Team GB.

Avec les Jeux du Commonwealth qui viennent de s'achever et la Coupe du Monde de Rugby à Sept qui se profile vite, il pourrait s'écouler quatre ans avant que les joueurs n'aient l'occasion de représenter leur pays à nouveau sur une scène internationale.

Un mélange d’émotions

Luke Treharne, le capitaine du Pays de Galles, aura 33 ans d'ici là et il entend profiter de chaque instant qu'il lui reste à porter le maillot du Pays de Galles.

« C'est évidemment une nouvelle très importante pour le rugby à sept, car il s'agit de la Grande-Bretagne. C'est la même chose pour l'Angleterre et l'Écosse, car ce sont les derniers World Series dans un avenir proche. Nous continuerons à jouer en tant que Pays de Galles aux Jeux du Commonwealth, à la Coupe du Monde de Rugby à Sept et aux tournois de Rugby Europe, donc ce n'est pas vraiment la fin. Mais le fait que ce soit le dernier World Series, ça fait quelque chose », admet-il.

« J'ai des sentiments mitigés à ce sujet. Chaque fois que vous avez l'occasion de jouer pour votre pays, c'est vraiment, vraiment quelque chose de très spécial et je le fais depuis un certain temps maintenant.

« On a essayé d'expliquer qu'il nous reste deux grands tournois avec le Pays de Galles et qu'il faut juste en profiter.

« Personne ne sait ce que va donner cette Team GB. Ce que nous voulions avant tout, c'est que les garçons ne s'en fassent pas trop à ce sujet ou par rapport à ce qu'il va se passer ensuite, qu'ils profitent de ces deux prochains tournois, qu'ils soient détendus et qu'ils profitent du moment présent. 

« J'espère que les garçons et l'équipe donneront le meilleur d'eux-mêmes lors de ces tournois. »

Un manque de finition

Dans n'importe quelle autre saison, le Pays de Galles se rendrait à Los Angeles avec la menace d'une relégation des HSBC World Rugby Sevens Series qui plane sur lui.

L'équipe de Richie Pugh est en effet à l'avant-dernière place du classement et ne compte que cinq points d'avance sur le Japon, qui occupe actuellement la 16e place, n'ayant réussi à atteindre les phases à élimination directe de Cup dans aucun des huit tournois précédents.

« Les résultats ont été un peu irréguliers cette saison », reconnaît Treharne. « Nous avons réussi à enchaîner quelques phases de jeu, mais nous n'avons pas vraiment réussi à terminer nos matchs comme nous le devions, ce qui fait que nous nous sommes retrouvés en bas de classement.

« Mais quelques fois, nous avons joué contre les Fidji et nous avons bien joué contre eux ; on les a poussés. Je pense qu'à Vancouver, nous avons joué un très bon rugby, surtout contre l'Irlande lors du dernier match, où nous avons manqué de peu la victoire. Ils ont été en tête des World Series toute la saison, alors le fait que nous ayons été dans le coup jusqu'au dernier match montre bien le niveau de rugby que nous pratiquons.

The year of the underdog: Wales Rugby World Cup Sevens Win
Do you remember 2009? The year Wales won the Rugby World Cup Sevens. Listen to Richie Pugh as he recalls incredible memories from Dubai, 2009.

« Un autre point positif est que nous avons amené beaucoup plus de nouveaux joueurs avec nous, nous les avons fait jouer au rugby à sept et nous leur avons permis d'améliorer leur jeu et quand ils retourneront dans leurs régions, ils n'en seront que meilleurs. »

De mieux en mieux

Avec l'aventure du Pays de Galles dans les World Series qui s'achève à Los Angeles, il ne manquera à Treharne que trois tournois pour arriver à 50 sur le circuit sous les couleurs de son pays, même s'il en a déjà joué cinquante au total - en comptant les sélections précédentes avec la Team GB.

Seul Adam Thomas a participé à plus de tournois des World Series que lui pour le Pays de Galles. Treharne est donc bien placé pour évaluer comment le circuit mondial a progressé depuis qu'il a fait ses débuts sur la Gold Coast en 2014.

« Cela montre simplement le niveau des World Series et où nous nous situons avec le Pays de Galles. C'est tellement élevé, et chaque année, c'est de mieux en mieux, et chaque équipe est ultra-compétitive », dit-il. 

« Il sera très intéressant de voir ce qui se passera ce week-end (avec la course au titre entre l'Afrique du Sud, l'Australie, l'Argentine et les Fidji), je pense que ce sera formidable pour le sport. Je pense que ce sera formidable pour le sport. Tout se joue sur le dernier week-end, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé. »

Quoi qu'il arrive à Los Angeles, Luke Treharne et le Pays de Galles auront une autre chance de se distinguer lors d’un tournoi majeur au Cap du 9 au 11 septembre, à l'occasion de la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2022.

Le Pays de Galles a été tiré au sort contre la Corée. Le gagnant affrontera les Fidji, un adversaire que le Pays de Galles ne connaît que trop bien.

« Nous les affrontons également lors du premier match à Los Angeles », rappelle-t-il. « Nous avons fait un bon match contre eux aux Jeux du Commonwealth (une défaite de 38-24) et nous avons réussi à marquer pas mal d'essais contre l'Afrique du Sud en finale, je pense que nous avons marqué le plus de points contre eux.

« C'est une équipe très sympa à affronter, elle vous met vraiment au défi dans sa façon de jouer, ce qui est très différent de beaucoup d'autres équipes. Mais il semble que ce soit toujours un défi que nous relevons et ça nous pousse à être meilleurs. »

Une longue histoire

Le Pays de Galles a une longue histoire en Coupe du Monde de Rugby à Sept, ayant défié tous les pronostics pour remporter le titre en 2009. L'entraîneur principal Richie Pugh faisait partie de l'équipe cette fois-là.

« Franchement, j'adore en entendre parler », confie-t-il. « C'est l'une des principales choses dont on parle au sujet du Pays de Galles Sevens, car c'est le tournoi le plus prestigieux que nous ayons remporté. J'aime simplement le fait que le Pays de Galles l'ait gagné et que ce soit un objectif à atteindre, en se disant que c'est possible.

« Il n'y a pas de seconde chance comme dans d'autres tournois avec un format de phase de groupe. Vous devez gagner chaque match pour remporter la Coupe du monde, et avec le rugby à sept, tout peut aller pour le mieux ou pour le pire avec un rebond du ballon, un plaquage manqué ou une mauvaise décision. Cela pourrait favoriser un outsider, une équipe qui n'a pas beaucoup de pression sur elle. »

Luke Treharne a vécu l'expérience de la Coupe du Monde de Rugby à Sept en direct à San Francisco en 2018 et est convaincu que Le Cap sera tout aussi incroyable.

« Jouer à la Coupe du monde est incroyable. Comme avec le tournoi de San Francisco, c’est souvent différent. Lorsque c'est le cas, vous avez toujours un peu d'inquiétude sur comment ça va être et comment ça va se passer, mais le tournoi de San Fran était incroyable, jouer dans un stade de baseball était vraiment, vraiment cool.

« Je sais exactement que l'Afrique du Sud est un pays qui adore le rugby et chaque fois que j'ai participé à un tournoi des World Series là-bas, c'était incroyable. Et là, comme il s'agit d'une Coupe du Monde, je suis sûr que cela va passer à un autre niveau. L'Afrique du Sud s'y rend après les Jeux du Commonwealth et elle est en pleine forme. Ce sera un grand tournoi et une excellente vitrine pour le rugby à sept. »