Oceania Rise Rugby a été présenté comme un « game-changer » qui peut aider à « mettre les femmes sur un pied d'égalité » dans les îles du Pacifique.

Fin juillet, Oceania Rugby a lancé le programme en partenariat avec le département PacificAus Sports du gouvernement australien afin de renforcer l'égalité des genres dans la région.

Dans le cadre d'Oceania Rise Rugby, qui est un projet étalé sur trois ans, les fédérations des îles Fidji, Samoa, Salomon et Tonga bénéficieront d'un financement pour permettre aux femmes de bénéficier d'opportunités sur le terrain et en dehors.

Oceania Rugby espère que le projet conduira à une augmentation significative des opportunités et des compétences des femmes dans le domaine du leadership tout en comblant les lacunes dans les parcours de jeu dans chaque pays.

À cette fin, chaque fédération participante a entamé un processus visant à nommer des femmes à de nouveaux postes à temps plein dans l'encadrement de haut niveau, tout en identifiant les domaines dans lesquels les parcours et les compétitions nationales doivent être renforcés.

« Oceania Rise Rugby (ORR) est un game-changer pour les femmes, car il permet de mettre sur un pied d'égalité les femmes dans le rugby, qui est toujours perçu comme un jeu d'hommes », explique la préparatrice physique tongienne Viki Fiefia.

« L'ORR remet en cause l'inégalité entre les sexes en recrutant et en formant des femmes à des postes de direction essentiels qui seraient autrement inaccessibles. »

« UNE BONNE DISTRACTION »

Siutite Ma'ake, quant à elle, se réjouit de la perspective d'une augmentation du nombre de compétitions nationales de XV aux Tonga, qui pourrait aider les joueuses de l'île à se faire reconnaître.

« Plus de compétitions signifie plus d'opportunités et d'expérience pour nous, les filles de la région », dit-elle. « Cela fait quelques années que les Tonga n'ont pas eu de tournoi féminin à XV.

« Il y a beaucoup de possibilités lorsque les Tonga participent aux [tournois] de Oceania Rugby, mais les filles du pays ne peuvent pas y arriver sans compétitions. Elles doivent participer à des tournois ici afin d'être sélectionnées pour l'équipe nationale.

« Le temps de jeu est la chose la plus importante pour une joueuse, car cela lui permet d'acquérir de l'expérience, d'apprendre et de devenir meilleure. Le talent est là, mais nous n'avons pas assez de moyens pour organiser les compétitions et les tournois qui nous permettraient de progresser et d'atteindre un meilleur niveau. »

Les Tonga ont été confrontés à un certain nombre de défis à la suite de l'éruption volcanique et du tsunami qui ont causé des dommages catastrophiques aux îles à la fin de 2021.

Pour Ma'ake, jouer au rugby a offert une échappatoire au stress de la vie quotidienne alors que le pays poursuit sa reconstruction après la catastrophe.

« Le rugby est une bonne distraction qui nous permet d'oublier le drame qui s'est produit pendant le tsunami », reconnaît Ma'ake.

« Le rugby est un sport d'équipe, vous pouvez rencontrer vos coéquipiers, créer des liens, vous changer les idées, vous concentrer sur le travail d'équipe et les techniques au lieu de penser à la peur des murs de vagues et au chaos causé par le tsunami. »

INSPIRER LES GÉNÉRATIONS FUTURES

Fiefia concède que le rugby n'a pas été une priorité pendant une grande partie de l'année mais affirme que « les choses reviennent lentement à la normale » et pense que le projet Oceania Rise Rugby donne à la Fédération de rugby de Tonga l'occasion de construire un avenir plus inclusif.

« Ça bouge avec l'intégration des femmes dans les postes de direction qui permet maintenant aux femmes d'avoir une voix », affirme-t-elle.

« Nous occupons maintenant des postes clés qui nous permettent de prendre des décisions qui auront un impact considérable sur l'augmentation de la participation des filles et des femmes au rugby et sur la promotion du rugby féminin ici aux Tonga. »

Fiefia insiste sur le fait qu'il n'y a « absolument pas de pénurie de femmes solides aux Tonga, capables de diriger » et ajoute qu'elle veut aider à convaincre davantage de femmes de devenir préparatrices physiques.

« Je cherche à convaincre les futures préparatrices physiques à envisager sérieusement une carrière dans un domaine où les femmes de la région n'étaient pas représentées auparavant.

« J'espère pouvoir mettre au point un manuel de formation, qui détaille tous les aspects liés à la condition physique pour améliorer les performances des filles et des femmes joueuses de rugby des Tonga, tout en mettant l'accent sur la prévention des blessures. »

Erin Hatton, responsable du sport pour le développement et des partenariats d'Oceania Rugby, indique : « Oceania Rugby est ravi de la façon dont l'annonce du programme a été perçue dans les quatre pays mais aussi dans toute la région.

« Il y a une véritable énergie autour du rugby féminin dans notre région en ce moment avec certains des résultats exceptionnels que nous avons eu à la fois dans le sevens et le XV au sein de l'Océanie, la croissance du jeu dans de nombreux pays de notre région et puis l'accueil de la Coupe du Monde de Rugby 2021 en Nouvelle-Zélande à la fin de l'année.

« Il existe une immense énergie pour les femmes dans le rugby et une énorme excitation quant à ce que nous réserve l'avenir. »