Manquer une fête à Limerick est une chose qu'aucun joueur de rugby qui se respecte ne voudrait subir.

Pourtant, Jo Yapp n'a eu d'autre choix que d'entendre des histoires rapportées sur la façon dont ses coéquipières ont fait la fête en mars 2003.

Après avoir débuté les quatre derniers matchs du Tournoi des Six Nations féminin en 2003, la demie de mêlée devenue entraîneure se trouvait à l'autre bout du monde pour le moment de gloire de l'Angleterre.

« J'ai manqué le match parce que j'avais été sélectionnée, avec quelques autres, pour participer au Hongkong Sevens », explique-t-elle.

« Nolli (Waterman) m'a remplacée pour ce match et a remporté sa première sélection, c'est donc elle qui a fêté cette victoire et pas moi ! »

TRANSFORMATION

La victoire du Grand Chelem fut rendue encore plus agréable par ce qui s'était passé en 2002.

Une première défaite contre la France sur le sol français avait en effet coûté le titre aux Red Roses, les Bleues ayant remporté cinq victoires contre quatre pour elles.

Une autre déception a suivi plus tard cette année-là, lorsque l'Angleterre a perdu la finale de la Coupe du Monde de Rugby contre la Nouvelle-Zélande.

« Perdre contre la France et ensuite la déception de la défaite en finale de la Coupe du monde la même année a été difficile à supporter », se souvient Jo Yapp.

« Dans l'équipe, il n'y avait pas eu beaucoup de changements d'une année sur l'autre, alors rebondir et gagner avec pratiquement le même groupe de joueuses était plutôt plaisant. »

RETOURNEMENT DE FORCE

En l'espace de 12 mois, l'Angleterre a transformé une défaite 22-17 en une victoire 57-0, et Yapp a inscrit son nom sur la feuille de match.

Que ce soit la magie de Twickenham ou non, ce fut un sacré retournement de situation.

A partir de là, rien ne pouvait arrêter l'Angleterre. Le Pays de Galles fut battu 69-7, l'Espagne 74-0, l'Ecosse 31-0 avant que l'Irlande ne s'incline 46-3.

Un seul essai fut concédé en cours de route - à Clare Flowers au Pays de Galles - avec un nombre incroyable de 277 points marqués pour et seulement 10 encaissés.

« Je me souviens de l'arrivée de Phil Larder (entraîneur de la défense masculine) lorsque nous nous entraînions à Lilleshall », se souvient Yapp.

« La défense est devenue quelque chose qui était beaucoup plus enseigné et nous travaillions sur des structures défensives tirées du rugby à XIII et sur la technique du plaquage. »

UN FINAL PARTICULIER

L'Angleterre a remporté son Grand Chelem des Six Nations féminines suivant en 2006, lors de la dernière année de rugby international de Jo Yapp.

« L'année 2006 a été assez bonne pour moi personnellement », explique-t-elle.

« À ce moment-là, j'étais capitaine, je n'avais que 26 ans, je n'étais donc pas si vieille que ça, mais j'ai eu la chance d'avoir de bons leaders autour de moi - des gens comme "Rob" (Helen) Clayton, la numéro sept de l'Angleterre, qui m'a énormément soutenue, et "TJ" (Jenny) Sutton, qui était un personnage assez formidable, et Sue Day.

« Nous avions beaucoup d'expérience dans l'équipe et nous avons eu la malchance de ne pas poursuivre le Grand Chelem en remportant la Coupe du monde cette année-là. »

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