La Suède se rend à Genève ce week-end en sachant qu'elle n'a besoin que d'un seul point contre la Suisse pour remporter le Rugby Europe Women's Trophy.

La victoire 31-12 de l'équipe sur les championnes en titre tchèques en octobre, grâce à des essais de Sofya Smolina, Tove Viksten, Sara Lennvall, Victoria Patersson et Minonna Nunstedt, a permis à la Suède de se rapprocher du sacre.

Pour la sélectionneuse Claire Cruikshank, remporter le trophée féminin samedi 12 mars serait une juste récompense pour le travail et le dévouement de chaque membre de l'équipe au cours des deux dernières années.

Ce n'est qu'en novembre 2019 que la Suède a fait son retour sur la scène internationale après cinq ans d'absence. Depuis, la pandémie de Covid-19 a perturbé une grande partie des activités.

L'ancienne internationale écossaise Cruikshank et son assistante, Tamara Taylor, championne du Monde de Rugby, n'ont pu assister en personne qu'à cinq stages de préparation au cours des huit derniers mois.

Le plus récent a eu lieu dans une salle de lutte couverte en février, les températures hivernales négatives en Suède ne permettant pas de s'entraîner à l'extérieur.

« Nous n'avons pas eu beaucoup de temps ensemble ces deux dernières années », raconte à World Rugby Claire Cruikshank, qui travaille à plein temps comme responsable de la performance du rugby féminin à l'Université d'Édimbourg.

« Donc, pour nous, aller gagner ce tournoi serait une énorme réussite pour les joueuses. »

La saison nationale suédoise s'arrête entre novembre et avril en raison de la météo, ce qui signifie que la majeure partie de l'équipe s'est entraînée seule à la maison.

Ces joueuses ont toutefois eu accès à un portail en ligne qui leur a permis de communiquer avec les entraîneurs, tandis que Cruikshank et Taylor ont été en contact quotidien pour préparer le match de Genève.

Claire Cruikshank souhaite que l'équipe propose un rugby rapide et captivant, afin d'attirer de nouvelles joueuses et de nouveaux supporters. Elle est satisfaite de la façon dont l'équipe s'est adaptée à ses méthodes.

« Lors de nos deux premiers matchs, nous avons été très satisfaites de la performance des joueuses. Nous avons essayé d'introduire un style de jeu légèrement différent de celui auquel elles étaient habituées, et nous sommes très satisfaites des progrès réalisés entre le match contre la Finlande et celui contre la République tchèque », explique-t-elle.

« Le gros avantage est que nous avons des joueuses qui jouent au Royaume-Uni et en France, donc elles ont été exposées au rugby pendant cette période.

« Cela va être difficile car la Suisse est puissante, athlétique et elle est chez elle. Je peux imaginer une ambiance assez vive, il y aura des cloches de vache.

« Ce sera un endroit plutôt sympa pour jouer si vous êtes suisse et un peu plus difficile pour nous. Nous devons simplement mettre en pratique ce que nous avons fait et partir de là.

« Mais, vous savez, nous sommes dans un bon état physique et mental et juste collectivement en tant que groupe aussi. »

Un parcours passionnant

Samedi 12 mars 2022 sera la première rencontre entre les deux nations à ce niveau, après l'annulation de leur match il y a deux ans en raison de la pandémie.

Les Suisses n'ont joué qu'un seul test depuis lors, une défaite 27-0 contre la République tchèque, mais Cruikshank ne prend clairement rien pour acquis.

La Suède ne peut pas améliorer son classement mondial féminin World Rugby présenté par Capgemini mais perdra une place et se retrouvera 20e, derrière l'Allemagne, en cas de défaite. La Suisse grimperait à la 37e place lundi en cas de victoire par plus de 15 points.

« Nous devons être prêtes pour elles, car si nous ne nous montrons pas physiquement, l'après-midi pourrait être difficile pour nous à Genève », ajoute Cruikshank.

En tant que fervente Écossaise, qui a représenté son pays à la Coupe du Monde de Rugby 2006, elle a été heureuse de voir son pays se qualifier pour la Coupe du Monde de Rugby 2021.

Mais, alors qu'elle affirme que ce serait « énorme » d’apporter à ce succès son propre trophée, ses pensées sont fermement tournées vers la préparation de son équipe et le développement du rugby en Suède.

« La qualification de l'Écosse pour la Coupe du Monde est absolument géniale et c'est tout ce qu'elles méritent. Elles ont connu quelques années difficiles », se souvient-elle.

« Pour ma part, je me concentre uniquement sur la Suède et sur le parcours que nous entreprenons, et c'est vraiment passionnant.

« L'autre point positif, c'est que nous obtenons l'adhésion, non seulement des clubs suédois, mais aussi du conseil d'administration et de tout le monde. Il y a donc un réel intérêt pour notre XV féminin, ce qui est très agréable. »

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