Francesca Gallina espère mettre à profit son nouveau poste de présidente du sous-comité féminin de Rugby Europe pour s'assurer que les connaissances et l'expertise des anciennes joueuses soient toujours prises en compte dans le jeu.

Francesca Gallina, qui a représenté l'Italie à la Coupe du Monde de Rugby 2002 et qui siège au conseil d'administration de la Federazione Italiana Rugby (FIR), a été élue au sous-comité féminin pour un mandat de quatre ans en septembre.

Ce n'est pas une fonction qu'elle pensait pouvoir occuper lorsqu'elle était plus jeune, mais elle tient à prouver aux joueuses actuelles qu'il existe désormais de nombreuses façons de rester impliquées dans le rugby, même après avoir raccroché les crampons.

L'Italienne a présidé sa première réunion de sous-comité il y a deux semaines et a identifié trois piliers autour desquels articuler son mandat, le plus important étant la formation de dirigeantes.

« Nous nous concentrons sur la gouvernance et le leadership car nous pensons que si vous avez des femmes comme dirigeantes et si les femmes prennent conscience de ce qu'elles peuvent faire pour le rugby une fois qu'elles ont arrêté de jouer, vous faites un pas en avant dans le développement », explique Francesca Gallina à World Rugby.

« C'est une révolution culturelle et ce sur quoi nous devons travailler. D'une part, nous devons faire en sorte que les femmes se sentent à l'aise avec toutes ces actions, qui ne sont pas seulement menées sur le terrain ou avec les enfants.

Et d’autre part nous devons convaincre les femmes qu'elles peuvent entraîner des enfants, mais qu'elles peuvent également entraîner à un haut niveau, mais aussi être arbitre à un haut niveau ou encore faire partie du conseil de la fédération.

« Les femmes ont besoin de savoir qu'elles peuvent le faire, et elles ont peut-être besoin d'un exemple, mais aussi d'un accompagnement. »

RENDRE AU SPORT EN RETOUR

Francesca Gallina admet qu'elle ne savait pas que des femmes pouvaient accéder à des postes à responsabilité en dehors du terrain lorsqu'elle était joueuse.

Cependant, sa passion pour le rugby et son engagement à faire évoluer ces structures sont apparus clairement au début de l'année lorsqu'elle a passé près de 200 appels téléphoniques à des clubs italiens afin d'obtenir leur soutien pour les élections au conseil d'administration de la FIR.

Cette stratégie s'est avérée efficace puisque Francesca Gallina a été élue en tant que représentante des joueuses et qu'elle devra assumer de nombreuses responsabilités au sein du conseil d'administration de la FIR et du sous-comité féminin de Rugby Europe, tout en menant de front sa vie de professeur d'université et de mère de famille à Pise.

« J'ai reçu un appel l'année dernière de Marzio Innocenti, la présidente de la FIR, et elle m'a demandé : "Pourquoi n'essaies-tu pas d'être candidate aux élections ? " », raconte Francesca.

« C'est aussi une bonne occasion de rester dans le rugby, pas sur le terrain, mais en dehors, et d'essayer de faire quelque chose pour ce sport qui m'a tant donné. »

RENDRE LE RUGBY FÉMININ ENCORE PLUS VISIBLE

Francesca Gallina a été ravie de voir l'Italie remporter les qualifications pour la Coupe du Monde de Rugby 2021 à Parme en septembre, ce qui lui a permis de se qualifier pour la poule B en Nouvelle-Zélande.

L'ancienne deuxième-ligne internationale, qui a participé à la RWC 2002 contre l'Angleterre, pense que la qualification pour le tournoi de l'année prochaine peut avoir un impact important sur le rugby féminin dans son pays.

« Cela pourrait être une excellente occasion de rendre le rugby féminin encore plus visible. Pour la qualification, les trois matchs de l'Italie ont été diffusés gratuitement sur la télévision publique l'après-midi », rappelle-t-elle.

« Elles ont eu de belles audiences... nous étions très, très heureux et la télévision publique était également très heureuse de cela.

« C'est un bon signe. Cela signifie que les gens commencent à regarder aussi du rugby féminin si on le diffuse simplement, si on le rend clair et facile à trouver.

« Je pense que la prochaine Coupe du Monde sera une autre occasion de donner la chance à n'importe qui, n'importe quelle fille, n'importe quel enfant, de regarder. C'est une grande opportunité, absolument. »

Francesca Gallina estime que le rugby féminin d'aujourd'hui se situe dans un « monde différent » de celui dans lequel elle a commencé à jouer il y a plus de deux décennies.

Mais elle est consciente aussi que Rugby Europe et la FIR doivent relever le défi de s'assurer que les chiffres de la participation féminine continuent de croître malgré la pandémie actuelle de Covid-19.

« En Italie, la pandémie a eu un impact plus important sur le rugby féminin que sur le rugby masculin », regrette Francesca Gallina.

« Je ne sais pas si c'est seulement une situation propre à l'Italie. Je crains que ce soit une réalité plus générale.

« Et donc, sur cette base, nous devons travailler [et être] conscients que nous avons perdu beaucoup de joueuses et beaucoup d'opportunités aussi.

« Nous devons donc travailler davantage sur ce point pour combler ce manque. »

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