Will Carling et Cheryl McAfee ont chacun exprimé leur surprise et leur honneur d'être intronisés au World Rugby Hall of Fame.

Les deux joueurs font partie d'un groupe de six légendes qui seront intronisées au World Rugby Hall of Fame présenté par Tudor en 2021.

Osea Kolinisau, Humphrey Kayange, Huriana Manuel-Carpenter et Jim Telfer ont également été admis alors que le panel du Hall of Fame entend rendre hommage au rugby à sept, aux Jeux Olympiques et au 150e anniversaire du premier match international entre l'Angleterre et l'Écosse.

Will Carling a mené l'Angleterre à quatre titres de champion des Cinq Nations, dont trois Grand Chelem, et a dirigé son pays vers deux Coupes du Monde de Rugby, atteignant la finale de la RWC 1991 à domicile et les demi-finales en Afrique du Sud quatre ans plus tard.

« C'est un peu une surprise, je dois dire. Ce n'est pas quelque chose auquel je pensais... [Je suis] très honoré et un peu intimidé », dit-il à World Rugby.

« Je ne me suis jamais vraiment vu comme ça, vous savez. On pense qu'on a déjà la chance de jouer, en ce qui me concerne, la chance de jouer dans un jeu d'équipe et c'est ce que j'ai aimé, tout comme de mener une équipe pendant une longue période. Mais je n'ai jamais pensé à ça comme à quelque chose comme ça sur le plan personnel. 

« Je me souviens que lorsque j'étais à l'école, nous avons gagné une compétition des moins de 13 ans et Bill Beaumont a remis les prix. Je me revois debout à le regarder en pensant qu'il était immortel, qu'il avait joué pour l'Angleterre.

« A l'école, on regardait l'Angleterre ou les matchs internationaux et on pensait que ces gens étaient différents.

« Je n'ai jamais pensé que je jouerais, et puis je l’ai fait. Et aujourd’hui, ce sont les enfants qui me regardent comme ça et j’ai envie de leur dire : mais non, écoutez, je suis comme vous !

« Je pense que c'est de cette façon que je perçois le Hall of Fame, en me disant 'wow, ces gens sont différents' - et je ne me vois pas comme ça. »

« HONORÉE ET SUPER FIÈRE »

Cheryl McAfee est devenue la première femme à mener une équipe à la victoire en Coupe du Monde de Rugby à Sept lorsqu'elle a conduit l'Australie au titre à Dubaï en 2009.

Elle a ensuite été invitée, tout comme Humphrey Kayange, à faire partie de l'équipe de candidature qui a garanti que le rugby à sept soit intégré aux Jeux olympiques. Elle avait alors prononcé un discours émouvant devant les membres du Comité international olympique à Copenhague la même année.

Lorsqu'on lui a demandé ce qu'elle avait ressenti lorsqu'elle a appris qu'elle serait intronisée au Hall of Fame, Cheryl McAfee a répondu : « C'était surréaliste, je suis tombée des nues.

« C'est évidemment un immense honneur et un privilège, et quand j'ai appris la nouvelle, j'étais ravie, mais aussi très, très surprise. »

Cheryl a été contactée par le président du Hall of Fame, John Eales, par l'intermédiaire de son amie et collègue Anna Richards, pour lui annoncer la bonne nouvelle et elle admet que ce n'est que lorsqu'une équipe de tournage est arrivée chez elle qu'elle a commencé à réaliser.

« J'ai alors été très émue. Cela a pris du temps, mais ça fait un drôle d'effet, c'est incroyable, je n'arrive toujours pas à y croire », soutient-elle.

« Revivre ces moments, ce que nous avons fait en tant qu'équipe, ce que j'ai accompli, ce que nous avons accompli en tant qu'équipe.

« L'intronisation au Hall of Fame n'est pas une mince affaire, il y a des légendes dans ce Hall of Fame, et je ne me considère pas comme une légende. C'est vraiment bizarre, mais je l'accepte. Je suis honorée et je suis super fière. »

LES RÉALISATIONS DONT ELLE EST LA PLUS FIÈRE

Soulever le trophée de la RWC Sevens au-dessus de sa tête après la victoire de l'Australie sur la Nouvelle-Zélande en prolongation au Sevens Stadium de Dubaï reste la réalisation dont McAfee est la plus fière dans le rugby.

« Nous avons dû surmonter des obstacles pour arriver là où nous sommes arrivés. C'était dur, il fallait travailler à plein temps », se souvient-elle.

« C'était certainement la plus grande réussite et le sentiment le plus valorisant de soulever cette Coupe du Monde avec mes coéquipières. »

McAfee raconte que lorsqu'elle a prononcé son discours devant le CIO en 2009, elle pensait à « toutes les joueuses de rugby » du monde entier qui aspiraient à pratiquer ce sport.

Ainsi, voir ses compatriotes remporter la première médaille d'or olympique à Rio, sept ans plus tard, a été un moment particulièrement émouvant.

« Mon objectif était de participer aux Jeux olympiques de 2016, cela aurait été la fin d'un conte de fées, mais cela ne s'est pas passé comme ça », explique-t-elle.

« Mais j'ai pu être là et regarder les filles remporter la toute première médaille d'or aux Jeux olympiques de Rio 2016.

« Donc, pour moi, c'était ça, c'était incroyable, rien d'autre ne comptait à ce moment-là. Je savais ce qu'elles traversaient, je connaissais ce sentiment, je connaissais toutes ces filles, je savais ce qu'elles enduraient. »

Pour Will Carling, les moments qu'il a le plus appréciés se sont déroulés dans les vestiaires après les grandes victoires, « lorsque vous êtes allongé sur le sol ou affalé dans un coin et que vous regardez un coéquipier, vous souriez et vous vous dites, 'Wow, c'était trop fort' ».

Le fait d'être capitaine de l'Angleterre lors de la RWC 1995 s'est peut-être soldé par une défaite en demi-finale, mais cela a donné à Carling l'occasion de rencontrer le président nouvellement élu de l'Afrique du Sud, et lui aussi intronisé, le regretté Nelson Mandela.

« L'un des grands moments pour moi a été de rencontrer Mandela », affirme Will Carling.

« C'était un homme que l'on admirait et que l'on avait admiré, alors quand on a une photo de lui en souvenir, on s’est dit "wow", et quand on a pu le présenter à l'équipe et l'écouter parler, c'était assez, assez unique pour moi.

« Nous faisons du sport, ce n’est qu’un jeu et puis vous rencontrez quelqu'un qui a fait des choses vraiment stupéfiantes pour son pays et pour le monde, c'est assez impressionnant et incroyable.

« Pour moi, je pense que parmi toutes ces choses, c'était probablement l'expérience la plus impressionnante et la plus brillante en termes de rencontre avec des gens sur un terrain de rugby. »

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