Pour certains des plus grands noms du rugby à sept, les Jeux olympiques de Tokyo étaient l'occasion idéale de faire leurs adieux au jeu qu'ils ont si bien servi pendant de nombreuses années.

Nathan Hirayama a été pratiquement omniprésent pour le Canada sur le HSBC World Rugby Sevens Series depuis ses débuts dans la compétition à l'âge de 18 ans à Dubaï en 2008.

Aujourd'hui âgé de 33 ans, il a décidé de mettre un terme à une carrière exceptionnelle qui l'a vu servir son pays à la fois en rugby à 7 et en rugby à XV, participant à quatre Coupes du Monde de Rugby - trois dans le premier cas et une dans le second.

Mais c'est dans le format court du rugby que le prolifique marqueur de points et brillant meneur de jeu a excellé.

Nathan Hirayama a terminé sa carrière en tant que joueur canadien le plus capé (79 tournois), meilleur marqueur d'essais (147) et meilleur marqueur de points de tous les temps sur le circuit mondial, son total de 1 859 points le plaçant au troisième rang derrière Ben Gollings (Angleterre) et Tomasi Cama (Nouvelle-Zélande).

La notoriété d'Hirayama auprès de ses compatriotes est telle qu'il a été porte-drapeau olympique lors de la cérémonie d'ouverture de Tokyo 2020.

Hirayama a publié un message sur Instagram : « Ça a été un honneur de porter la feuille d'érable sur ma poitrine et d'avoir pu jouer contre les meilleurs du monde, aux côtés de mes amis. Ce fut vraiment un rêve devenu réalité pour un enfant de Richmond qui est tombé amoureux du rugby au lycée.

« Je serai toujours profondément attaché à ce sport et j'ai hâte de soutenir la prochaine et future génération de joueurs de rugby, ici au Canada et dans le monde entier, de toutes les manières possibles. Merci à tous pour tout. »

Conor, Connor et Justin

Après les Jeux olympiques, Conor Trainor et Connor Braid, deux autres Canadiens et internationaux à 7 et à XV, ont pris aussi leur retraite.

Conor Trainor a débuté sa carrière sur le circuit mondial à Wellington en février 2010 et a disputé 42 tournois. Il a également participé aux Jeux du Commonwealth de 2010 et 2014.

Passant du sept au XV, Trainor a fait partie d'un groupe restreint de Canadiens qui ont participé à trois Coupes du Monde de Rugby (2011-19) dans le format long du jeu.

Après l'échec du Canada à se qualifier pour Rio 2016, il a fait une pause de quatre ans avant de revenir à temps pour réaliser son rêve olympique à Tokyo.

Connor Braid, quant à lui, 31 ans aujourd’hui, a fait ses débuts sur le World Series la saison qui a suivi celle de son compatriote Trainor et a participé à 33 tournois. Il a également participé à deux éditions des Jeux du Commonwealth (2014 et 2018) et à la RWC Sevens 2018, en plus d'avoir obtenu 26 sélections en équipe nationale.

Si Hirayama, Braid et Trainor ont tous les trois plus de 30 ans, Justin Douglas, 27 ans, a ajouté son nom à la liste des retraités canadiens.

Douglas a marqué 145 essais sur le circuit mondial, ce qui le place en deuxième position derrière Hirayama, et a été un personnage central dans les moments les plus marquants de l'équipe.

Avant les Jeux olympiques de Tokyo, Justin Douglas faisait partie de l'équipe canadienne médaillée d'or aux Jeux panaméricains de 2015 à Toronto et a également participé à la Coupe du Monde de Rugby à Sept en 2013 et 2018. Il a représenté le Canada aux Jeux du Commonwealth de 2014 et 2018.

Douglas a également contribué à la victoire historique du Canada en Cup à Singapour en 2017, la même année où il a été nommé joueur de rugby à sept masculin de l'année au Canada.

Une carrière à la Benn

Les fans de rugby canadiens devront également s'habituer à la vie sans Brittany Benn.

Centre à XV, Brittany Benn était membre de l'équipe canadienne médaillée d'argent à la Coupe du Monde de Rugby 2014, mais c'est à sept qu'elle a représenté le Canada la plupart du temps.

Elle a fait ses débuts sur le World Series à Atlanta en mars 2015 et est rapidement devenue un pilier de l'équipe.

À Rio 2016, elle a participé aux six matchs et le Canada a remporté la médaille de bronze aux dépens de la Grande-Bretagne.

Après les Jeux olympiques, elle a été engagée comme pompier mais a continué à jouer pour son pays, portant le maillot rouge à la Coupe du Monde de Rugby à Sept et aux Jeux du Commonwealth en 2018.

Les deuxièmes Jeux olympiques de Brittany à Tokyo ne se sont pas accompagnés d'une autre médaille, mais son essai de 60 mètres contre le Brésil, où elle a enregistré une accélération à 29 km/heure, a été une excellente façon de conclure.

Chris Dry est à sec

En dehors du Canada, trois autres grandes stars du rugby ont annoncé leur retraite après les Jeux de Tokyo : Chris Dry (Afrique du Sud), Andrew Amonde (Kenya) et la capitaine de l’équipe de Frannce Fanny Horta.

Pour Chris Dry, deuxième Blitzbok le plus capé de tous les temps (derrière Branco du Preez), finir sa carrière aux Jeux olympiques était une bonne chose, puisqu'il avait été réserviste non utilisé pour Rio 2016.

« Après les Jeux olympiques précédents, il y avait toujours une pression pour faire partie des prochains », a expliqué Chris Dry.

« Mais depuis 2018, après la blessure au genou qui m'a tenu à l'écart pendant un an, chaque tournoi que j'ai disputé avec cette équipe incroyable est devenu un bonus et une bénédiction. Tout ce qui s'est passé au cours des deux dernières saisons a été plus que ce à quoi je m'attendais. »

Chris Dry a fait ses débuts en 2010 à Adélaïde, en Australie, et a ensuite représenté les Blitzboks dans 74 tournois du HSBC World Rugby Sevens Series, ce qui représente 373 matchs et 98 essais.

Il a été deux fois champion du World Series avec les Blitzboks et a fait partie de la HSBC Dream team en 2017.

Il a également représenté l'Afrique du Sud à la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2018 et a remporté l'or avec son équipe aux Jeux du Commonwealth en 2014.

« En tant que joueur de rugby de compétition, vous croyez toujours que vous avez encore une saison devant vous, mais il est temps de vous retirer du jeu qui m'a tant donné au cours de la dernière décennie et plus », a ajouté Dry.

« L'âge est devenu un facteur ; il est de plus en plus difficile de suivre le rythme d'un sport aussi rapide que le sevens international.

« J'ai également été opéré de la hanche récemment et c'est devenu un véritable combat pour tenir le coup. De plus, terminer sa carrière aux Jeux olympiques, en sachant que l'on part tout en étant sélectionné dans une équipe, a toujours été l'idéal pour moi. Donc, je pars heureux et à mes conditions », a-t-il expliqué.

Le capitaine Amonde

Capitaine historique des Shujaa, Andrew Amonde a mené son pays avec brio pendant de nombreuses années et a soulevé le trophée lorsque son équipe a remporté son unique tournoi du World Series à Singapour en 2016.

Vétéran du circuit mondial, Amonde a participé à 76 tournois pour le Kenya, marquant 64 essais.

En plus d'avoir mené le Kenya à une quatrième place à la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2013, l'imposant avant a conduit le Kenya aux Jeux olympiques de 2016 et 2020 et a été le porte-drapeau de la cérémonie d'ouverture de ces derniers.

Il a également participé à la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2018, à trois éditions des Jeux du Commonwealth (2010, 2014 et 2018), et a représenté son pays à XV à pas moins de 21 reprises.

Andrew Amonde, 37 ans, ne quitte pas tout à fait le rugby puisqu'il a toujours l'intention de continuer à jouer pour son club, le KCB RFC, tout en progressant dans sa carrière de préparateur physique.

« Je suis très impatient de découvrir le prochain chapitre de ma vie et ce à quoi il ressemblera. Pour l'instant, je suis ému à l'idée de me retirer du jeu, mais le moment est bien choisi et ce fut un honneur d'être le capitaine de l'équipe du Kenya à sept et de la Team Kenya pour ma dernière étape aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Le rugby fera toujours partie de ma vie, alors du fond du cœur, je vous remercie tous », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Une carrière en argent pour Fanny Horta

Pendant ce temps, Fanny Horta, capitaine de l'équipe de France âgée de 35 ans, a refermé le livre d'une brillante carrière qui a été couronnée par une médaille d'argent à Tokyo.

C'était sa deuxième médaille d'argent dans un tournoi majeur, après avoir conduit la France à la deuxième place de la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2018 à San Francisco.

Fanny Horta a également participé aux deux précédents tournois RWC Sevens, en 2009 et 2013, tout en menant son pays à Rio 2016, et a été un élément permanent du HSBC World Rugby Sevens Series pendant neuf ans.

Ailier à XV, la sprinteuse a joué pour le XV de France féminin lors de la RWC 2006 et de la RWC 2010.

« Je mets fin à ma carrière que je n'aurais jamais espérée aussi extraordinaire et enrichissante », a-t-elle posté sur Instagram. « J'ai adoré vivre ces aventures avec vous. »

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