L'ancien talonneur de l’équipe de France de rugby Benjamin Kayser invite à parcourir sa carrière à travers les maillots qu'il portait et accumulait.

La première fois qu’il a joué avec un ballon de rugby, c’était à Hongkong. Son parcours l’a ensuite mené à jouer professionnellement pour le Stade Français, les Leicester Tigers, Castres et Clermont. Il a fait ses débuts avec l’équipe de France en 2008 et a participé à la Coupe du Monde de Rugby 2015.

« Mon premier maillot, c’était avec le Stade Français. Mon premier club, mon club de cœur, le moment où je suis tombé amoureux du rugby, tout simplement », raconte Benjamin Kayser. Il y trouvait tout ce qu’il aimait dans le rugby, « les potes, les valeurs, les copains, tous ces trucs qui sont hyper importants pour moi… Quand je suis tombé amoureux du rugby, c’est grâce aux valeurs, les potes, le courage et tous ces aller-retours en bus. »

Il y restera sur les saisons 2004-2005 et il disputera deux finales, à chaque fois perdues en prolongation. « Mais ça m’a donné le goût du boulot, du travail, de l’ambition », assure-t-il, lui qui jouait alors avec une équipe de rêve.

« C’était une équipe constellée de super stars dont j’avais les posters dans ma salle de bains ; un truc extraordinaire », dit-il en énumérant ces légendes : « Dominici, Brouzet, Auradou, McJames, Juan Hernandes, Pichot… Des grands, grands moments pour moi, ces deux finales... et c’est surtout mon premier maillot professionnel. »

Son aventure anglaise

C’est ensuite de l’autre côté de la Manche qu’il décide de poursuivre sa carrière, avec les Leicester Tigers. « Je suis parti en 2007, ça a été un énorme changement pour moi », raconte-t-il à World Rugby. « Mais quelle aventure ! Quel plaisir, quelle aventure ! Un truc extraordinaire. Je regrette pas une seule seconde et notamment on a gagné la Premiership en 2009. »

C’est également là qu’il va vivre un moment qui changera sa vie à jamais. « J’ai rencontré ma femme », sourit-il. « Ça lui a pris un an avant d’aller à Welford Road parce que je lui avais laissé des places tout le temps au guichet. Et au bout d’un an, elle est venue à un après-match et elle m’a dit : « il est vraiment beau ce stade, c’est la première fois que je suis là. » J’ai dit : « Comme ça la première fois que tu es là ? » Ça faisait plus d’un an que je lui laissais des places et elle les filait à ses potes et à ses colocs et elle n’est jamais venue…

« Mais, Leicester, une saison extraordinaire… enfin, deux saisons extraordinaires, quatre finales et le titre de champion d’Angleterre qui est un moment hyper précieux pour moi. »

Vient ensuite le temps des sélections nationales. Clin d’œil à son épouse anglaise, il gagne sa première titularisation dans le Tournoi des Six Nations contre l’Angleterre à Twickenham en 2013. « Le match où Wesley Fofana fait 60 mètres tout seul, j’étais un simple spectateur… », soupire-t-il. « Mon père et mon beau-père, dans les tribunes ensemble, c’était évidemment un moment hyper particulier pour moi. »

Le maillot de Clermont

Mais c’est avec l’ASM Clermont-Auvergne qu’il va vivre l’un de ses plus grands moments, avec le maillot de champion de France 2017 sur les épaules. « Quel grand moment, quel moment extraordinaire, tellement fier de pouvoir ramener le Brennus à cette extraordinaire Yellow Army qui donne tellement, qui n’attend rien en retour », s’émerveille-t-il encore aujourd’hui.

« Un énorme moment où j’ai pu quitter la Place de Jaude avec ma fille sur les épaules, on a été applaudi dans une petite ruelle par tous ces extraordinaires supporters clermontois. Un grand, grand moment ; très, très fier de notre saison, très fier de ce maillot. Très fier de ce qu’on a accompli… en règle générale, 8-9 ans extraordinaires à l’ASM à Clermont-Ferrand. »

Suivront des sélections avec les Barbarians français et anglais où il retrouve « les potes, la bringue, le plaisir, la passion… » Et ces souvenirs qu’il garde jalousement après chaque rencontre.

« Dans les rencontres internationales, ce que j’adore, c’est les histoires derrière les maillots », reconnaît-il. « Jouer contre les Pumas, c’était jouer contre Marcos Ayerza, mon pilier gauche à Leicester, vraiment un pote, une énorme fierté que de pouvoir jouer contre lui et de pouvoir avoir son maillot… ces Argentins qu’on aime tellement parce qu’ils sont tellement particuliers, et puis comme nous.

« Et puis jouer les All Blacks, les mythiques All Blacks, c’est évidemment quelque chose d’extraordinaire. En 2013, je les joue quatre fois d’affilée. Juin 2013 on fait une tournée chez eux et en novembre ils sont de retour à Paris. Et j’ai eu la chance d’échanger, d’avoir le maillot d’Andrew Hore, l’ancien talonneur des All Blacks. Un grand moment… Enormément de respect pour ce mythe du rugby et pour tout ce qu’ils font. Donc d’avoir ce maillot, c’est un souvenir hyper précieux… »

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