L’entraîneur du de l’équipe de rugby à 7 féminine des Samoa, Auimatagi Sapani, estime que la qualification olympique pourrait aider à apporter de l’unité au sein de la petite nation insulaire du Pacifique.

Les Manusina et leurs homologues masculins restent en lice pour une place à Tokyo 2020 et devraient participer au tournoi de repêchage olympique à Monaco les 19 et 20 juin.

Les deux équipes n’avaient pas réussi à se qualifier pour Rio 2016. Les Manu Samoa avait en effet perdu la finale de repêchage contre l’Espagne lors du dernier match du tournoi et les féminines avaient été battues par le Kazakhstan en quart de finale.

Si l'une ou l'autre équipe parvient à assurer sa place pour ses premiers Jeux, Auimatagi Sapani espère que ça apportera du positif à un pays actuellement plongé dans une impasse politique.

« Je souhaite que les Samoans se rassemblent si nos équipes parviennent à se qualifier pour les Jeux olympiques », explique-t-il à World Rugby. « Nous sommes convaincus que nous disposons de la meilleure équipe pour nous qualifier pour les Jeux olympiques. Nos joueurs et nos joueuses ont une grande expérience internationale et ils ont joué contre les meilleures équipes à sept au monde, comme l'Australie, les Fidji et la Nouvelle-Zélande. »

Faire vivre le rêve olympique

Auimatagi Sapani, et son homologue des Manu Samoa Brian Lima, ont vu leurs projets de qualification olympique perturbés par la pandémie de Covid-19 en cours.

Les Manusina n’ont plus participé à un tournoi international depuis novembre 2019, date à laquelle elles avaient terminé cinquième du Oceania Women’s Sevens Championship.

Les garçons, quant à eux, ont pu jouer jusqu’au HSBC Canada Sevens en mars 2020, où ils ont perdu en demi-finale pour la neuvième place contre la France. Les Français devraient d’ailleurs être leurs plus redoutables adversaires pour la qualification à Monaco.

Les deux équipes se préparent actuellement pour le tournoi de repêchage avec des stages d'entraînement et des tournois nationaux. Auimatagi Sapani a choisi une équipe de 16 joueuses en février.

Les restrictions imposées par le Covid ont empêché les entraîneurs de pouvoir intégrer des joueurs évoluant à l’étranger dans leurs plans jusqu'à présent. Pour autant, Sapani espère bien pouvoir compter sur quatre joueuses basées en Nouvelle-Zélande pour intégrer son équipe qui fera le voyage en France.

Plusieurs joueurs et joueuses des Samoa, dont le capitaine Tomasi Alosio, ont participé au tournoi Takiwhitu Tūturu à Wellington en avril 2021 et les équipes espèrent pouvoir organiser un dernier stage de préparation en Nouvelle-Zélande avant d’arriver en France.

« Perdre contre l'Espagne [lors de la finale du repêchage de Rio 2016, ndlr] a vraiment été dur à encaisser et pourtant, c’est ce qui nous a permis de conserver intact notre rêve de nous qualifier, de saisir cette nouvelle chance et enfin d’arriver à vivre cette aventure », confiait Tomasi Alosio en avril. « D’ici au mois de juin, nous devons juste travailler très dur et être présents sur ce rendez-vous en sachant que nous allons nous donner à 100%. »

Un énorme impact

Pour Auimatagi Sapani, permettre aux Manusina de se qualifier pour Tokyo marquerait la fin d'une aventure qui a commencé en 2015, lorsqu'il a été nommé entraîneur en vue des Jeux du Commonwealth de la jeunesse à Apia.

« Certaines de ces filles font toujours partie de l'équipe d'aujourd'hui », dit-il. « Les voir toujours présentes sur les matchs est une satisfaction en tant qu'entraîneur et les qualifier pour les Jeux olympiques serait un bonus. »

L'ancienne internationale féminine des Samoa Filoi Eneliko a travaillé avec les Manusina dans un rôle de manager du développement à la Samoa Rugby Union. Elle pense elle aussi que la qualification olympique aurait un retentissement sans précédent.

« Ce serait un aboutissement et ça aurait un impact énorme pour nos filles », affirme-t-elle. « Ça a un impact énorme aussi pour nos filles ici. Elles veulent juste jouer au plus haut niveau possible.

« Si nous nous qualifions pour Tokyo, nous gagnerons le soutien des familles, des écoles, des clubs et même de tout notre pays qui soutiendra les filles et encouragera beaucoup d’autres à venir jouer au rugby.

« Certaines filles sont encore empêchées de venir jouer au rugby, mais si nous nous qualifions pour Tokyo, alors ça aura une influence comme jamais sur leurs vies et leurs parents les laisseront jouer au rugby. »

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