Dan Carter, Jonny Wilkinson, Neil Jenkins, Ronan O’Gara, Owen Farrell, Diego Dominguez et maintenant, Florin Vlaicu.

Le 13 mars 2021, le demi d'ouverture ou centre de la Roumanie est devenu le septième joueur au monde à marquer 1000 points en test, et le premier d'un pays émergent à franchir ce cap remarquable, lorsqu'il a passé sa première pénalité dans la victoire 28-27 des Chênes contre le Portugal à Lisbonne.

Il n’a besoin plus que de quatre points pour dépasser l’Italien Diego Dominguez et se hisser encore un peu plus haut dans la liste.

« C'est très agréable d'avoir mon nom là, avec les grands. Ça me fait plaisir et j'ai vraiment envie de continuer à monter ; peut-être même passer devant Diego Dominguez à la sixième place ! », a-t-il confié à World Rugby depuis Bucarest.

« C’est bien que cela se soit produit là, parce que j’attends depuis l’année dernière et nous n’avons malheureusement pas joué beaucoup de matchs. »

Faire preuve de sang froid

Ce qui rend la réussite de Vlaicu d’autant plus remarquable, c’est que c'est un joueur totalement autodidacte, il s'est construit tout seul en tant que buteur et admet volontiers que, parfois, il n'est pas à l’abri de la pression.

« Je suis toujours nerveux quand je tire, avant chaque coup de pied, que je joue contre une bonne équipe ou contre une mauvaise équipe », confie le « le Jonny Wilkinson » du rugby d’Europe de l’Est.

« Je n'ai jamais rien demandé à personne, je m'entraîne beaucoup et j'essaie de travailler mes coups de pied et d'apprendre aux jeunes à me suivre. Au cours des six / sept dernières années, mes coups de pied ont été corrects. »

Déjà meilleur marqueur de points de la Roumanie (1 007 points) et joueur le plus capé (126 sélections), Florin Vlaicu est toujours en lice pour participer à une quatrième Coupe du Monde de Rugby.

Le natif de Bucarest aura 37 ans au moment où France 2023 commencera, mais il aura encore un an de moins que l'Irlandais Johnny Sexton, qui ne montre aucun signe de relâchement lui non plus. Ces deux-là pourraient bien se retrouver en France à cette occasion.

La Coupe du Monde, c'est pas « mission impossible »

Tout d'abord, la Roumanie doit se qualifier. Le fait de ne pas avoir pu se qualifier pour le tournoi au Japon a été un coup dur pour toutes les parties concernées et le voyage en France 2023 a déjà pris un faux départ avec une défaite contre la Russie lors de la première journée du Rugby Europe Championship 2021.

« Pour le rugby roumain comme pour moi, ce fut une déception (de ne pas jouer à la RWC 2019, ndlr) mais on ne peut rien y faire maintenant, il faut penser au prochain tournoi. Le Japon, c'est passé.

« Disputer une autre Coupe du Monde n'est pas impossible, mais je veux juste profiter de mon rugby pour le moment, et y aller étape par étape. Nous devons être patients et voir ce qui se passera à l’avenir. C'est encore loin.

« C'est difficile de suivre le rythme des jeunes quand tu as la trentaine, mais je me sens bien pour l’instant, et je veux continuer cette année, et peut-être l’année prochaine, je ne sais pas. »

L'Espagne sera compliquée

Jusqu'au Japon 2019, la Roumanie avait participé à toutes les Coupes du Monde de Rugby. Et en manquer une deuxième serait tout simplement inacceptable.

Arracher une victoire avec les dents contre le Portugal les a remis sur les rails, et une nouvelle victoire contre l'Espagne, mieux classée qu'eux ce week-end serait un résultat décisif pour une équipe qui cherche à rebondir après plusieurs années difficiles.

« Nous avons une équipe jeune et nous n’avons pas joué depuis longtemps, c’est pourquoi nous avons obtenu ces résultats - la défaite contre la Russie et le fait de battre le Portugal la dernière fois. Mais maintenant, nous sommes chez nous et nous voulons gagner contre l'Espagne.

« Nous savons que ce sera difficile car nous avons regardé le match de l’Espagne contre la Géorgie et ils s'en sont très bien sortis. C'est toujours un match difficile contre l'Espagne, que ce soit à domicile ou à l'extérieur.

« J'espère que nous pourrons gagner chaque match et nous qualifier parce que la Coupe du Monde c'est quelque chose d'unique, pour n'importe quel joueur de rugby. »

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