Les Bleus ont réservé un hôtel entier à Nice. Vue sur la mer et terrasses ensoleillées. Deux fois par semaine, les joueurs sont dépistés, ainsi que le personnel de l'établissement. Le port du masque est obligatoire dans les parties communes, les sorties sont interdites sauf pour se rendre à l'entraînement ou à la musculation, en bus. Les salles sont désinfectées et nettoyées chaque jour.

Cameron Woki

On est à Nice pour préparer le Tournoi, pas pour faire les touristes ou visiter la ville !

« On est à Nice pour préparer le Tournoi, pas pour faire les touristes ou visiter la ville. Ça ne nous dérange pas d'être bloqués à l'hôtel », assure le troisième ligne aile Cameron Woki (4 sélections). « On ne veut pas être l'équipe touchée par le Covid qui mettrait en danger le Tournoi », enchaîne Paul Willemse (12 sélections) le deuxième-ligne franco-sud-africain lorsqu'on les interroge sur cette bulle sanitaire dans laquelle évolue le groupe France depuis le début du stage de préparation à Nice le 24 janvier 2021.

« On fait tout ce qu'on peut, on reste à l'hôtel, on ne prend pas de risque. C'est très important car on veut jouer ce championnat. »

Être exemplaire

Les conditions sont relativement strictes, mais il semble que ce soit le prix à payer si l'équipe veut jouer. « Notre volonté est d'être exemplaire par rapport au contexte sanitaire actuel », glisse Laurent Labit, l'entraîneur des trois-quarts du XV de France. « On voit l'évolution. On est obligé de s'adapter à la situation. Il faut minimiser les risques, c'est notre priorité. »

C'est, entre autres, pour cette raison que le groupe du XV de France a été resserré à 31 joueurs pour l’intégralité du Tournoi, au lieu des 37 + 5 prévus au début.

« 31 joueurs, ça suffit pour faire de belles oppos », relativise l'ailier Gabin Villière, en attente de sa troisième sélections. « Les charges seront peut-être un peu plus gérées pour faire ça comme il faut, mais ça reste quand même un bon groupe. Il y a aussi le 7 qui est avec nous pour nous épauler et pour nous aider. Ça promet de faire de beaux et de gros entraînements. »

Un an d'adaptation

« Vous savez, on a appris à faire avec depuis un an », rappelle Dylan Cretin, troisième-ligne aile qui a fêté la première de ses cinq sélections le 22 février 2020 contre le Pays de Galles au Principality Stadium de Cardiff. « Déjà l'an dernier après le match contre l’Écosse on avait déjà cette attente pour savoir si on allait jouer ou pas ce match face à l'Irlande. Et maintenant, c'est un peu entré dans les mœurs, on est habitué à ça.

« On arrête de se poser des questions. Ce qu'on fait, c'est que tous les jours on se réveille et on s'entraîne à fond pour être prêts à Rome. Après, on va suivre ce qu'il va se passer, on n'a pas notre mot à dire là-dessus. La seule chose qu'on peut bien contrôler, c'est s'entraîner à fond pour être prêt. Le reste, on ne peut pas gérer. »

« On sait très bien que cette année est particulière à cause des conditions sanitaires et aussi parce que les clubs ont besoin de leurs joueurs. On s'attend à tout, on doit faire preuve d'adaptation tous les jours », assure Pierre-Louis Barassi, qui vise sa troisième sélections.

Une question de relativisme

« On n'a pas à se plaindre ; surtout qu'on n'a pas le choix ! », tranche Gaël Fickou qui, du haut de ses 58 sélections, endosse aimablement et naturellement un rôle de grand frère dans ce jeune groupe. « C'est sûr qu'on aimerait pouvoir bouger, mais le protocole sanitaire est super strict et on fait avec. On a déjà de la chance d'être là, on est privilégiés... »

Un avis partagé par Cyril Baille, son coéquipier pilier du Stade Toulousain. « On a beaucoup de chance d'être ensemble. Il faut que l'on se rende compte aussi de chance qu'on peut avoir de passer des moments comme ça ! Ici, tout a été mis en œuvre pour nous protéger et on essaie de se protéger entre nous. »

Le 28 janvier, le gouvernement français a donné son accord sur le protocole sanitaire présenté par les organisateurs du Tournoi des Six Nations. Celui-ci permet entre autres une dérogation à la « septaine » imposée à l’arrivée sur le sol français, qui peut néanmoins être réévaluée en fonction de l'évolution de la situation. La France se déplacera trois fois dans le cadre de cette édition 2021 dont la première au Stade olympique de Rome pour le 6 février.

Liste des 31 Joueurs pour préparer le Tournoi

Dorian ALDEGHERI (6 sélections), Cyril Baille (23 sélections), Pierre BOURGARIT (3 sélections), Georges-Henri COLOMBE REAZEL (0 sélection), Jean-Baptiste GROS (5 sélections), Mohamed HAOUAS (7 sélections, Julien MARCHAND (9 sélections), Peato MAUVAKA (6 sélections), Killian GERACI (2 sélections), Bernard LE ROUX (44 sélections), Baptiste PESENTI (2 sélections), Romain TAOFIFENUA (20 sélections), Paul WILLEMSE (12 sélections), Grégory ALLDRITT (18 sélections), Dylan CRETIN (5 sélections), Anthony JELONCH (4 sélections), Charles OLLIVON (18 sélections), Cameron WOKI (4 sélections), Sébastien BEZY (8 sélections), Antoine DUPONT (27 sélections), Baptiste SERIN (39 sélections), Louis CARBONEL (2 sélections), Matthieu JALIBERT (8 sélections), Pierre-Louis BARASSI (2 sélections), Gaël FICKOU (58 sélections), Arthur VINCENT (7 sélections), Damian PENAUD (17 sélections), Teddy THOMAS (22 sélections), Gabin VILLIERE (2 sélections), Anthony BOUTHIER (6 sélections) et Brice DULIN (31 sélections).

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