Fabien Galthié, le sélectionneur du XV de France, l'admet facilement. Jouer la Nouvelle-Zélande et l'Italie en France sera « un grand défi » pour sa jeune équipe. Le tirage au sort de la Coupe du Monde de Rugby 2023 qui s'est déroulé à Paris le 14 septembre 2020 a placé la France dans la même Poule A que les All Blacks, les Azzurri, Amérique 1 et Afrique 1.

Les Bleus n'ont rencontré les All Blacks en phase de poule qu'une seule fois dans l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby. C'était en 2011, l'année où les deux se sont retrouvés en finale.

« En 2011 c'était en Nouvelle-Zélande. C'était totalement différent car les hommes ne sont plus les mêmes », tempère Fabien Galthié. « Les équipes ont changé. Ce sont les hommes qui portent les maillots. Les maillots sont beaux, les maillots sont grands, la culture est présente. Mais ce qui forge les grandes équipes, ce sont les hommes qui portent le maillot.

« Les All Blacks, c'est un autre univers, c'est l'équipe qui est trois fois championne du monde et qui est toujours présente dans ces compétitions. C'est une équipe qui perd peu de matches, qui est très compétitive. C'est un mythe. Nous avons un grand défi qui se présente à nous dès les matches de poule. Un grand défi. »

Macron aux Bleus : « Débrouillez-vous pour ramener la Coupe »

La France s'est qualifiée à trois finales de Coupe du Monde de Rugby en 1987, 1999 et 2011 et à chaque fois elle s'est inclinée.

« Tous les douze ans, on est en finale. J'ai fait le calcul : en 2023, ça fera douze ans qu'on n'a pas été en finale », a relevé Emmanuel Macron, le président français. « En 2023, comme c'est à la maison, il faut la ramener. Donc, débrouillez-vous. On sera tous derrière vous, il faut se préparer. On fêtera aussi un anniversaire important du rugby, on fêtera la 10e Coupe du Monde. En 2023, je veux non seulement qu'on aille en finale, mais qu'on puisse rapporter la Coupe à la maison. On sera derrière vous, enthousiastes et exigeants. »

La Nouvelle-Zélande de son côté retrouvera l'Italie pour la septième fois en poule. La première, c'était le tout premier match de l'histoire, en 1987 à Auckland. Et la dernière aurait même pu être au Japon en 2019 si le typhon Hagibis n'avait pas annulé la rencontre.

« Les Coupes du Monde sont des événements très spéciaux et il n’existe pas de poule facile, nous l’avons appris au fil des ans », a reconnu Ian Foster, le sélectionneur des All Blacks. « Nous n'avons par exemple pas pu jouer le match contre l’Italie lors de la dernière Coupe du Monde à cause du typhon, ce sera donc une bonne occasion de les affronter en France. »

Dans la Poule B, l'Irlande se mesurera à l'Afrique du Sud en phase de poule de Coupe du Monde de Rugby pour la première fois. L'Irlande a déjà joué l’Écosse l'année dernière à Yokohama – leur troisième duel en phase de poule - et avait gagné 27-3.

En revanche, l'Afrique du Sud et l’Écosse ont joué deux fois avant en Coupe du Monde et à chaque fois ce sont les Springboks qui ont gagné : 46-29 à Edimbourg en 1999 et 34-16 à Newcastle en 2015.

« C'est une poule difficile et je suis déjà très motivé », a déclaré Siya Kolisi, le capitaine des Springboks champions du monde en titre. « L'Irlande et l’Écosse sont très bien cotées et nous devrons nous préparer du mieux possible. Il y a encore beaucoup de matches à jouer d'ici là et nous devrons être sûrs d'être prêts au bon moment, lorsque nous pourrons recommencer à jouer. »

Dave Rennie : « Il n'y a pas de poule facile »

La Poule C est celle qui a le plus un air de déjà-vu avec le Pays de Galles, l'Australie et les Fidji qui se retrouvent pour... la troisième fois de suite en poule !

La rencontre entre Gallois et Wallabies en France sera même la huitième en Coupe du Monde, ce qui en fait le match le plus fréquent dans l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby.

Ça fera cinq fois de suite que les Fidji jouent ces équipes en poule. Une suite qui remonte à la précédente Coupe du Monde de Rugby en France en 2007 où les Fidjiens avaient battu le Pays de Galles en quart de finale.

« Même poule, mais dans un pays différent. J'ai une affinité avec les Fidji pour avoir été entraîneur là-bas et évidemment l'Australie va être un grand défi », a relevé Wayne Pivac, l'entraîneur du Pays de Galles.

« Ce sont des adversaires familiers et nous avons du respect pour eux deux », a ajouté Dave Rennie, son homologue pour l'Australie. « Le Pays de Galles est une force dominante du rugby mondial et les Fidji auraient pu se qualifier l'année dernière. On a beaucoup subi et ils ont posé des problèmes au Pays de Galles. Ils ne cessent de gagner en puissance. Ils ont beaucoup de très bons joueurs qui évoluent en France.

« Il n'y a pas de poule facile. Regardez les trois équipes qui sont dans la poule, elles sont déjà très difficiles à jouer. Les Fidji ont des joueurs incroyables et avec Vern en charge, on ne les prendra pas à la légère. J'imagine que nous serons tous meilleurs dans trois ans. »

Duel intime pour Eddie Jones

Dans la Poule D enfin, l'Angleterre jouera le Japon pour la première fois en Coupe du Monde de Rugby depuis la première édition du tournoi en 1987. Mais Eddie Jones – qui avait mené les Brave Blossoms à battre l'Afrique du Sud à la RWC 2015 – compte bien mettre ses émotions de côté lorsqu'il s'agira d'affronter son ancienne équipe.

« C'est formidable de regarder les moments forts de la Coupe du Monde et de voir comment les triomphes du Japon à la Coupe du Monde ont fait parler. Ce sera un match difficile parce qu'il jouent différemment au rugby. Nous n’avons pas beaucoup de chance de jouer contre des équipes comme le Japon ; nous allons devoir bien nous y préparer », dit-il.

« En même temps, vous avez le contraste de l'Argentine qui a joué probablement le match de rugby le plus physique que nous ayons vu en 2020, contre les All Blacks.

« Bref, c’est probablement la poule la plus contrastée en termes de style, de philosophie et de jeu et c’est probablement ce qui la rend la plus intéressante aussi. »

L'Argentine aussi n'a joué le Japon qu'une seule fois en Coupe du Monde de Rugby. C'était en 1999 lorsque los Pumas avaient gagné 33-12. Les entraîneurs des deux équipes étaient alors joueurs face à face à ce moment-là, Mario Ledesma et Jamie Joseph.

« L'Angleterre et l'Argentine sont deux équipes puissantes. Les Argentins ont récemment battu les All Blacks, ils sont en excellente forme. Donc, nous ne nous faisons aucune illusion à quel point ça va être difficile », reconnaît Joseph, l'entraîneur du Japon.

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