Lorsque Sophie Spence s'est lancée dans le coaching en août 2020, elle n'imaginait pas que la Coupe du Monde de Rugby serait son nouvel horizon. Au début, elle ciblait uniquement le niveau 3 avec la Welsh Rugby Union (WRU) et l'amélioration de ses compétences à mettre en pratique dans l'équipe masculine de Penclawdd, club de National League Division 1 West.

Mais en tant qu'ancienne internationale pour l'Irlande, Sophie Spence a toujours été consciente qu'il ne fallait laisser passer aucune chance et au contraire faire confiance aux détours que peut apporter la vie.

A la fin du mois de novembre, elle a rencontré Warren Abraham et Rachel Taylor dans le café qu'elle a ouvert à Gowerton après avoir déménagé dans le sud du Pays de Galles avec son épouse, Anwen. Cette semaine il a été confirmé qu'elle rejoindrait le staff du Pays de Galles en vue de préparer la Coupe du Monde de Rugby 2021, en tant qu'entraîneure stagiaire.This week it was announced she would join the Wales coaching staff as part of the Rugby World Cup 20021 Coaching Internship Programme.

« J'étais un peu surprise », admet-elle. « Je ne pensais pas que ce serait possible. C'est fantastique et j'ai hâte d'y aller dès qu'on me donne le feu vert et d'apprendre autant que possible. »

Sophie Spence a travaillé avec les avants de Penclawdd et a identifié la phase post-plaquage comme une force particulière. Mais elle est prête à élargir son éventail de compétences avec le Pays de Galles.

« Warren m'a dit qu'il voulait que je m'implique le plus possible. Je ne suis pas là juste pour regarder, sans bouger. Il veut que je m'investisse. Avec lui en tant qu'entraîneur et Tayls (Rachel Taylor, ndlr) en charge des skills, je serais où il faudra pour apporter mon expérience », assure-t-elle.

Une histoire partagée avec Rachel Taylor

Cette rencontre le mois dernier au Y Shed était la première fois que Sophie a rencontré Warren Abrahams, mais ça fait un moment déjà qu'elle connaissait Rachel Taylor. A 33 ans aujourd'hui, elle a joué huit fois contre le Pays de Galles au cours de ses 40 sélections pour l'Irlande. Et dans sept de ces huit rencontres, Rachel Taylor était dans le camp d'en face.

Coïncidence, la dernière fois qu'elles ont joué l'une contre l'autre était également leur dernier match en tant que joueuse pour leur pays. Rachel avait joué les 80 minutes au Kingspan Stadium de Belfast alors que Sophie n'était rentrée qu'en seconde période. Ce jour-là, le Pays de Galles avait gagné 27-17 le match pour la 7e place de la Coupe du Monde de Rugby 2017.

La défaite avait eu du mal à passer pour l'Irlande qui organisait ce tournoi et qui, de fait, ne pouvait bénéficier d'une qualification automatique pour la RWC 2021. Trois ans plus tard, Sophie peut quand même y aller, mais dans d'autres circonstances et avec un autre rôle.

« C'est marrant parce que le Pays de Galles nous a battu à la dernière Coupe du Monde et s'ils ne l'avaient pas fait, est-ce que j'aurais eu la chance d'avoir cette opportunité ? », se demande Sophie Spence. « En venant au Pays de Galles, ça m'a pris un moment avant que je me remette à entraîner. J'ai eu la chance de travailler pour Penclawdd et de me fixer comme objectif d'avoir mon niveau 3 cette année.

« Je pense que les choses prennent du temps, que ce n'est pas automatique de se faire un nom pour que des portes s'ouvrent. J'ai de la chance d'avoir eu cette opportunité et d'être retenue. C'est très excitant de se dire qu'on revient dans le rugby féminin. Ça me procure un grand bonheur. »

Un sport magique

Ireland's Sophie Spence makes a break during the Rugby World Cup 2017 match against Japan on 13 August, 2017 in Dublin. (Photo by David Rogers/Getty Images)

A la suite de leur carrière internationale, Sophie Spence et Rachel Taylor ont eu l'occasion de jouer dans la même équipe des Barbarians féminines et de battre le XV féminin de la British Army 37-0 en mars 2018. Dans le vestiaire, elles étaient placées côte à côte et ont ainsi appris à se connaître, ont parlé entraînement et café, Sophie demandant même à Rachel conseil avant de déménager au Pays de Galles.

« Je pense que nous avons la même vision des choses », reconnaît Sophie Spence. « On a évolué dans l'environnement international et je pense que c'est pour ça qu'on veut maintenant transmettre l'expérience que l'on a engrangée pour améliorer les performances. »

L'arrivée de Sophie dans le rugby ne s'est pas faite tout de suite. Ce n'est qu'à l'âge de 21 ans qu'elle a saisi pour la première fois un ballon de rugby à la Teesside University. Elle n'avait alors jamais regardé un match de rugby, mais voulait bien essayer de voir ce que ça donnait. Elle s'est vite aperçue qu'elle était assez douée pour ça et qu'elle avait une grande envie d'apprendre. Elle est passée par Darlington, les DMP Sharks, Old Belvedere, le Leinster avant d'avoir l'honneur de jouer pour l'Irlande.

« Je suis quelqu'un qui adore apprendre, je suis comme une éponge. Je veux apprendre autant que possible », dit-elle. « Des fois, vous rentrez dans une pièce et vous n'imaginez même pas que les trois personnes que vous allez rencontrer deviendront de bonnes amies. Le rugby, c'est un sport qui connecte les gens. Il y a une sorte de magie, vraiment. Je suis juste désolée de ne pas l'avoir goûté plus tôt... »

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