Lorsque Jenn Heinrich a accepté de rejoindre Rugby Oregon en tant que directrice générale en 2002, elle pensait qu'elle allait y passer une année avant de passer à autre chose. Jenn avait une solide expérience dans le marketing et la pub mais n'y connaissait pas grand-chose en rugby. Son mari y avait joué à l'université et en club, mais elle ne s'était jamais vraiment sentie attirée par ce sport, lui préférant le basket, le foot et le softball.

« Cette année-là, j'ai adoré ce que j'ai fait, cette possibilité d'influencer positivement un changement dans la vie des autres. Le rugby a cette qualité unique d'impliquer totalement les gens et en particulier les jeunes », explique-t-elle à World Rugby. « J'ai vécu une grande expérience dans le sport, mais c'était souvent gagner ou perdre puis rentrer à la maison, alors que le rugby consiste à gagner et perdre, puis à se rassembler en tant que communauté et à avoir toutes ces traditions incroyables. »

Émue et honorée

18 ans plus tard, Jenn Heinrich est toujours autant impliquée dans le rugby. Elle a quitté Rugby Oregon en 2019 après avoir mis en place la première Organisation nationale de rugby dans les lycées et en faveur de la jeunesse aux États-Unis qui compte aujourd'hui 46 antennes dans le pays.

Elle s'est ensuite concentrée sur Girls Rugby, Inc., une organisation qu'elle a co-fondé avec Erin Kennedy et Hannah Harper en 2018. Et en mars 2020, Jenn a reçu la bourse de leadership octroyée par World Rugby.

« J'étais vraiment émue et honorée, en fait, d'être considérée comme faisant partie d'un groupe de femmes que j'admire depuis un certain temps », souligne-t-elle.

Jenn espérait que cette bourse la ferait sortir de sa zone de confort et qu'elle l'aiderait à identifier les domaines dans lesquels elle pourrait continuer à s'améliorer. Bien que la pandémie de Covid-19 l'ait empêché d'assister au sommet espnW: Women + Sport en octobre, elle a pu suivre une formation de dirigeante en ligne à l'Université Cornell et a pris du temps pour une réflexion plus personnelle et professionnelle.

Son admission au programme de bourses l'a également mise en contact avec un réseau international d'accompagnement de dirigeantes.

« Le truc en plus qui vous arrive en faisant partie de ce groupe, ce que je n'avais pas prévu, c'est que vous faites maintenant partie de cette fraternité de femmes extrêmement talentueuses », constate-t-elle. « Elles sont toujours dans le partage, dans les idées, elles font du brainstorming, elles s'encouragent les unes les autres et elles se soutiennent en permanence.

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« J'ai vraiment hâte de continuer à faire partie de ce groupe. Et, ce qui est vraiment incroyable, ce n'est pas seulement les récipiendaires de 2020, mais aussi celles qui ont eu la bourse en 2018 et 2019. C'est assez génial. »

Une année difficile

Ce réseau de soutien aura été encore plus précieux dans une année qui a été tellement perturbée par la pandémie en cours. Lorsque Jenn Heinrich a quitté Rugby Oregon, c'était pour renforcer les capacités de Girls Rugby, passant de la gestion de programmes sur trois sites en 2018 à 24 en 2019. Avant la pandémie, elle se préparait à porter ce nombre à 31 en 2020.

Jenn admet que cette année a été difficile, mais qu'elle n'a pas pour autant fait diverger l'organisation de sa mission de proposer aux filles « des opportunités d'atteindre leur potentiel grâce au sport dans tous les recoins des États-Unis ».

Girls Rugby s'est diversifié au cœur de la pandémie, produisant un programme en ligne - Girls Rugby L.E.A.D.E.R.S. - qui a touché des participants dans 30 pays.

« Nous sommes vraiment optimistes pour l'avenir et nous sommes vraiment impatients de relancer nos programmes en 2021 », assure Jenn Heinrich. « Ça nous a rendus encore plus résolus à essayer de créer des opportunités pour les filles de participer à nos programmes.

« Je pense que nous avons une grande opportunité de vraiment changer des vies grâce au sport. Avec Girls Rugby, nous sommes un peu différents des autres programmes de rugby en ce sens que nous avons construit ce programme basé sur le leadership et les valeurs qui est dispensé dans le cadre de notre programme de rugby de sept semaines.

« Nous créons un environnement cohérent et une expérience solide pour que nos filles tirent le meilleur parti du rugby grâce à notre programme, que cela les aide à renforcer leur confiance, leur estime de soi, et apprendre des concepts importants comme la résilience.

« C'est une période tellement bizarre, nous allons tous avoir besoin d'être résilients alors que nous faisons face à tant de changements cette année, mais aussi dès que nous en sortirons. »

Que souhaite Jenn Heinrich pour l'avenir des femmes et des filles aux États-Unis ? « Que le rugby devienne la norme plutôt que l'exception », répond-elle automatiquement. « Pour ce faire, je veux créer des opportunités pour que les filles tombent amoureuses du rugby, avec des dizaines de milliers de petites filles qui courent et jouent au rugby, quel que soit où et comment elles vivent.

« Nous souhaitons vraiment gonfler la participation à travers le pays et ensuite diriger les joueuses vers des organisations de rugby existantes qui proposent des programmes collectifs, qui les emmènent ensuite vers les clubs et l'élite. C'est mon espoir de réussir à normaliser la pratique pour les filles et les femmes aux États-Unis. Et qu'il ne s'agisse pas que de rugby féminin, mais de rugby tout simplement. »

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