Doris Chow ne s’est jamais vue comme une modèle, mais force est de constater qu’elle n’est pas mécontente de pouvoir user de son expérience dans le rugby pour inspirer de jeunes femmes à pratiquer en masse à Hongkong.

Doris a obtenu la Bourse des dirigeantes octroyée par World Rugby. Elle avait 16 ans lorsqu’elle a découvert ce sport pour la première fois grâce à une action de la Hong Kong Rugby Union (HKRU) dans son école.

Au cours des 25 dernières années, l’ancienne sprinteuse ne s’est pas retenue. Elle a représenté Hongkong aussi bien à 7 qu’à XV d’abord en tant que joueuse avant de prendre le sifflet et d’occuper aujourd’hui le poste de patronne du rugby féminin.

Sa place dans la communauté rugby de son pays est telle qu’en 2019 Doris Chow est devenue membre honoraire de la fédération.

« J’aimerais que mon expérience serve de modèle, faire savoir aux jeunes filles que je suis une Chinoise d’ici qui a grandi ici », explique Doris Chow à World Rugby. « Je souhaite leur montrer qu’il y a beaucoup d’opportunités et encore beaucoup de choses à faire dans le rugby. J’aimerais bien les encourager à ne pas avoir peur d’essayer, d’innover, de tenter car on ne sait jamais de quoi demain est fait. »

Faire grandir la confiance

La pandémie de Covid-19 a influencé la manière dont Doris a voulu mettre a profit sa Bourse au début. Elle a néanmoins pu prendre attache avec ses consœurs d’Asie grâce notamment à la création d’un groupe WhatsApp. Avec le soutien de son mentor Bruce Cook et de World Rugby, elle a eu la conviction qu’elle était toute légitime à parler du rugby.

« C’est vrai que j’ai gagné en confiance lorsqu’il s’est agi de m’adresser à des gens », explique-t-elle. « Je pense que la Bourse m’a aidé à entrer en contact avec d’autres personnes, que ce soit avec les quatre autres récipiendaires qui se trouvent en Asie, mais aussi avec les gens de Asia Rugby et des différentes communautés rugby. Mais je sens que j’ai encore besoin d’aller plus loin. »

Car Doris ne cache pas qu’elle doit encore apprendre si elle veut faire avancer la cause rugbystique à Hongkong. Parce qu’elle a réussi son passage de joueuse à arbitre, elle sait qu’elle pourra compter sur du soutien pour s’améliorer.

« J’ai besoin d’apprendre, de m’améliorer pour devenir une meilleure joueuse et une meilleure arbitre », dit-elle. « Mais encore une fois, il y a tellement à faire ! Je constate aussi qu’il y a tellement de gens qui veulent aider. Vous n’êtes jamais seule.

« Désormais, je suis devenue une dirigeante. C’est vrai qu’au début j’appréhendais un peu, mais j’ai réussi à prendre plus d’assurance. Aujourd’hui je suis capable d’échanger avec n’importe qui, de demander des conseils et même tout simplement d’écouter et pas seulement de poser des questions. Écouter ce que les autres ont à dire, c’est ça aussi apprendre. »

Poser des fondations solides

Doris Chow a assisté à la croissance du rugby féminin dans la région, partant de quatre équipes de filles qui jouaient au X à 24 équipes de XV réparties dans trois divisions et bientôt quatre. Mais elle a conscience que d’autres sports sont plus populaires auprès des jeunes filles car plus accessibles.

« Je souhaite vraiment poser une bonne ossature pour le rugby féminin à Hongkong », insiste-t-elle. « Nous avons déjà une bonne structure pour les garçons et les hommes. Et en ce qui concerne les filles, on peut encore s’améliorer, surtout à destination des plus jeunes. Et je pense que si elles constatent que tout est plus facile, alors elles voudront s’enrôler.

« J’aimerais aussi promouvoir le rugby féminin auprès du grand public pour qu’il s’immisce dans leur vie quotidienne parce qu’à Hongkong on connaît surtout le foot, le basket, on sait comment ça se joue, mais le rugby n’en est pas encore à ce niveau. Il y a encore du chemin à faire.

« Ce serait tellement bien qu’à chaque fois que les gens pensent à se dépenser, à faire du sport, ils pensent au rugby. C’est pour cela que je persiste à dire qu’il y a tellement à faire dans les cinq prochaines années, voire dans les dix prochaines. J’aimerais pouvoir mettre en place une véritable ossature avant de penser à me retirer complètement. »

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