L'entraîneur de l'équipe de rugby à 7 de la Thaïlande, Lote Raikabula, a expliqué que la dernière tournée du Chang Rugby Clinic 2020 était née d'un souhait de « garder le jeu en vie » dans cette région d'Asie.

L'ancienne star des All Blacks Sevens s'est vu refuser la chance de mener les équipes hommes et femmes de Thaïlande sur la route du Asia Rugby Sevens Trophy et du Women’s Sevens Series ce mois-ci à cause de la pandémie de Covid-19.

Mais avec le souci de poursuivre les progrès réalisés grâce aux performances en 2019 – saison au cours de laquelle les hommes ont terminé troisième du Trophée et les femmes quatrième des Series - la Fédération thaïlandaise de rugby a pris la décision d'organiser une série de stages d'entraînement à travers le pays.

Lote Raikabula a emmené une équipe de joueurs de l'équipe nationale, mais aussi d'entraîneurs à XV et à 7 et de physiothérapeutes pour mener des sessions à destination des entraîneurs, des officiels de match et des joueurs dans six provinces thaïlandaises - se rendant dans chacune d'entre elles à bord d'un bus sponsorisé.

« On a regardé autour de nous, on s'est regardé et alors nous est venue l'idée de prendre soin de notre communauté, la communauté du rugby », explique Lote Raikabula à World Rugby.

« C'était une très belle occasion pour nous parce que le danger était que si nous ne faisions rien et qu'on attendait que ça passe sans rien faire, on aurait eu de quoi être inquiets pour la suite, que le rugby commence à perdre de son attrait après ce qu'on avait réussi à construire l'année dernière. L'idée principale était donc d'aller plus loin et de garder le rugby en vie. »

Une expérience différente et attachante

Les six provinces visitées au cours de le tournée du Rugby Clinic 2020 étaient Ubon Ratchathani, Sura Thani, Chiang Mai, Pathum Thani, Nakhon Ratchasima et Sattahip. Selon la Thai Rugby Union, environ 500 participants ont assisté à chacun des six événements.

« J'ai été vraiment, vraiment surpris de l'ampleur du taux de participation à nos stages, en particulier pour les deuxième et troisième », s'étonne encore Lote Raikabula. « Quand on a fait notre debrief, on s'est rendu compte que nous avions été bien suivis parce que nous étions le premier sport à ressortir sur les terrains et le seul à proposer quelque chose après la pandémie. Je pense que tout le monde avait vraiment hâte de jouer et était heureux de voir ce que le rugby pouvait apporter à la Thaïlande. »

Voir les sourires sur les visages des participants, des moins de 5 ans jusqu'aux joueurs et entraîneurs de clubs au cours des six dernières semaines, a confirmé à Lote Raikabula qu'il avait pris la bonne décision en acceptant l'offre de travailler en Thaïlande.

« Les entraîneurs locaux m'ont souvent demandé pourquoi j'étais venu pour entraîner en Thaïlande », sourit-il. « Je leur ai toujours répondu : mais regardez ce qu'on a ici ! Je n'ai jamais vu de telles réactions en Nouvelle-Zélande. Vous savez, on ne s'épanche jamais trop sur ce qu'est le rugby, on a tendance à retenir nos sentiments. Mais ici, personne ne se cache ! Ici en Thaïlande, je suis vraiment, vraiment surpris de voir à quel point ils sont passionnés par le rugby.

« Et c'est pourquoi j'ai décidé de rester ici un peu plus longtemps, car je n'avais jamais vu ça avant. J'ai dit à ceux avec qui j'avais l'habitude de jouer chez moi qu'ici il y avait une ambiance différente, une passion différente. Ils veulent vraiment faire quelque chose pour le rugby. C'est donc vraiment une expérience formidable. »