Le rugby féminin a connu une croissance rapide dans le monde entier ces dernières années. Le nombre total de joueuses licenciées dans le monde a ainsi augmenté de 28% rien qu'en 2018. Les femmes représentent désormais plus d'un quart du total des joueurs dans le monde. Fort de ce constat, il est important de mieux comprendre l'impact du rugby sur ces joueuses.

Par le passé, les données sur les blessures et les techniques d'entraînement ont été presque exclusivement recueillies auprès de joueurs. Les conclusions qui en ont été tirées ont été ensuite généralisées à l’ensemble du sport - y compris le rugby féminin - et constituent la base pour les aménagements des règles et les méthodes d’entraînement du rugby.

Il y a aujourd'hui, clairement, un écart de données entre les sexes. C'est pourquoi un collectif de chercheurs et de spécialistes de la médecine et du sport du monde entier s'efforce de combler cette lacune.

Dirigée par Elizabeth Williams, l’enquête internationale sur le rugby féminin devrait contribuer à mettre en œuvre de nouvelles méthodes spécifiques aux femmes afin d'améliorer leur sécurité dans le sport.

Grâce à une série de questions à destination des joueuses et des entraîneurs – le questionnaire est disponible en anglais, cantonais, français, allemand, italien, japonais, mandarin, portugais, russe, espagnol et turc - l'enquête couvre divers sujets tels que l'expérience du rugby, la formation sur les commotions cérébrales et l'impact que le cycle menstruel peut avoir sur l'entraînement et la performance.

« Il existe de nombreuses différences entre les joueurs et les joueuses de rugby qui ne se limitent pas aux différences physiques (bien que celles-ci soient substantielles) », explique Elizabeth Williams à World Rugby. « Ce que nous souhaitons avec cette enquête, c'est arriver à en apprendre le plus possible sur l'expérience de jeu, c'est alimenter une base de données avec les valeurs normatives pour des choses telles que la taille et les poids à tels postes pour les femmes, quelque soit le niveau, partout dans le monde.

« Nous voulons connaître les antécédents de blessures des joueuses, y compris les commotions cérébrales. Nous aimerions comprendre les types d'entraînement que pratiquent les joueuses et comment cela est lié à leur niveau de jeu et à leurs antécédents de blessures. Nous voulons également évaluer les connaissances sur les commotions cérébrales, la récupération et les effets du cycle menstruel sur l'entraînement et s'il y a des incidences sur les blessures des joueuses et des entraîneurs.

« Tout ceci nous aidera à concevoir des stratégies d'éducation et de formation ciblées, là où cela semble faire défaut. Un grand manque de données dans le sport féminin, y compris dans le rugby, est par exemple la façon dont le cycle menstruel affecte l'entraînement, les performances et les blessures. »

« Rendre le rugby encore plus sûr pour tous »

L'enquête a commencé le 24 août et durera huit semaines, jusqu'au 24 octobre. Elizabeth Williams espère que, en identifiant les problématiques relatives au rugby féminin sur lesquelles il faut se pencher, les données rassemblées ici alimenteront une base de recherche plus spécifique aux femmes.

« Si nous recevons au moins 10 000 réponses du monde entier, cela nous apportera une mine d'informations que nous pourrons analyser, coordonner et partager avec la communauté mondiale du rugby féminin dans le but de rendre le rugby plus sûr pour tous et d'aider les entraîneurs et les sportives à s'entraîner plus intelligemment en optimisant les bénéfices ergogéniques que possèdent les sportives pour atteindre leur plein potentiel physique. »

Toutes les joueuses de rugby adultes et les entraîneurs de joueuses de rugby à tous les niveaux sont invités à répondre à l'enquête. Cliquez ici pour participer.

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