Après un long processus pour rechercher puis trouver le meilleur candidat possible, le conseil d'administration de Sudamérica Rugby a finalement engagé Bárbara Pichot pour assurer les missions de coordinatrice du rugby féminin.

Le rugby féminin a connu une forte croissance ces dernières années dans la région, avec une pratique régulière dans les quinze pays et un nombre croissant de participants. A en croire Bárbara Pichot, ce n'est qu'un début.

« Nous avons un énorme travail à faire et de nombreuses personnes veulent que le rugby féminin continue de grandir », confie-t-elle à World Rugby depuis son domicile à Buenos Aires.

Née en Argentine, sœur aînée de trois anciens joueurs de rugby, c'est son défunt père Enrique Alberto Pichot, ancien joueur et entraîneur du Club Atlético de San Isidro, qui lui a transmis cet amour pour le rugby.

Ses trois frères – Enrique, Joaquín et Agustín - ont tous baigné dans le rugby, jouant pour l'équipe première de leur club, représentant l'Argentine en rugby à 7 ou, dans le cas d'Agustín, devenant une figure incontournable du rugby mondial.

Ancienne joueuse de hockey sur gazon, Bárbara ne connaissait pas grande-chose au rugby féminin jusqu'à ce qu'elle s'y investisse pleinement il y a cinq ans.

« Ce que j'ai vu m'a surpris ; l'amour et la passion du rugby dans un environnement difficile », raconte-t-elle. « J'ai visité chaque club et chaque province, j'ai rencontré des joueuses, leurs familles, ils m'ont raconté leurs histoires, toutes très différentes de ce que j'avais l'habitude d'entendre dans mon club, où il n'y a pas de rugby féminin »

Un état des lieux avant de se lancer

Connue de tous sous le nom de « Barbie », elle a commencé à couvrir le rugby pour un magazine, une émission de radio et en tant que productrice de contenu pour ESPN lorsque Sudamérica Rugby l'a invitée à participer à un forum sur le rugby féminin au Paraguay en 2019.

En 2019, avant que le COVID-19 ne provoque la crise mondiale que nous traversons, Bárbara Pichot a effectué 45 déplacements consacrés au rugby et a parcouru l'Uruguay, le Chili, le Paraguay, la Colombie et le Costa Rica afin de prendre la mesure de la tâche qui l'attend.

Sa mission implique de remplir plusieurs objectifs dont l'un est de « rendre le rugby attractif pour les jeunes filles, afin que les mères n'aient pas peur d'emmener leurs filles jouer au rugby ».

Il est essentiel, selon elle, que chaque pays ait ses modèles. C'est pour cela qu'elle compte bien s'appuyer et s'inspirer de la campagne de World Rugby, Try and Stop Us, montrant à quel point les femmes ont travaillé dur pour être là où elles en sont aujourd'hui.

« Nous avons besoin de leaders dans chaque pays qui peuvent être des leaders régionaux. Nous allons regarder ce qui se fait dans d'autres régions et l'adapter, le tout dans la joie d'un sport en pleine croissance. »

Augmenter le niveau de performance

Le développement et la performance font également partie des priorités. « Nous avons besoin de plus de joueuses à tous les niveaux », affirme-t-elle.

Katie Sadleir, patronne du rugby féminin à World Rugby, ne peut s'empêcher de saluer positivement l'arrivée de Bárbara dans le staff de Sudamérica Rugby. « Dans le cadre de notre plan 2017-2025 sur le développement du rugby féminin, il est extrêmement important qu'une région comme l'Amérique du Sud rassemble des gens pour travailler à la croissance du rugby féminin », dit-elle. « La volonté et le désir de Barbie seront d'une aide énorme pour cela et je lui fais confiance pour qu'avec toutes les femmes d'Amérique du Sud, nous puissions continuer à avancer. »

« C'est une grande fierté de pouvoir accompagner la croissance du rugby féminin dans la région », confirme Bárbara Pichot. « Je suis convaincue qu'avec les efforts de tout le monde dans la région, nous pourrons continuer à faire grandir le rugby féminin dans la région. Je sais qu'avec la volonté de chacun et le soutien des fédérations nationales et de la direction de World Rugby, le succès est assuré ! »