La dernière fois que la capitaine des Black Ferns Sevens Sarah Hirini a joué un match à XV, elle est repartie avec le trophée de la Coupe du Monde de Rugby. Depuis la finale de la RWC 2017 en Irlande, elle s'est consacrée au rugby à 7, son premier amour, empochant au passage une médaille d'or aux Jeux du Commonwealth, un titre de championne du monde à la Coupe du Monde de Rugby à 7 en 2018 et d'autres reconnaissances ici et là.

Elle est désormais prête à revêtir le maillot vert et blanc de son équipe de Manawatu pour disputer la Farah Palmer Cup. « Je suis très excitée d'avoir la chance de revenir chez moi et de jouer avec les Manawatu avec qui j'ai commencé ; ça va être spécial », dit-elle. « C'est énorme pour nous les septistes de pouvoir revenir et jouer pour notre province à nouveau. »

La Farah Palmer Cup reprend le 22 août 2020 alors que le reste du monde est encore sous le coup de la pandémie de Covid-19. A près d'un an de la Coupe du Monde de Rugby en Nouvelle-Zélande, cette reprise est plus attendue que jamais.

Les stars du 7 que sont Sarah Hirini, Stacey Fluhler, Portia Woodman, Michaela Blyde, Tyla Nathan Wong et Ruby Tui vont toutes remettre le maillot de leur province d'origine.

Enchaîner JO et Coupe du Monde ?

La dernière fois que Sarah a joué pour sa province, c'était en 2013. Et le rugby n'en était pas où il en est aujourd'hui. « Revenir dans un environnement amateur, voir comment les filles adorent le rugby, combien elle s'entraînent dur pour y arriver, se lever de bonne heure pour aller à la gym à 6h, partir au travail toute la journée et revenir s'entraîner le soir... Ça m'a ouvert les yeux », confie Sarah Hirini.

« Chaque fois que je vois ces filles, elles sont à fond et toujours partantes. Parfois, je ne sais même pas comment elles font... »

La capitaine des Black Ferns Sevens n'a pas été plus déçue que ça d'avoir été privée de JO à Tokyo cette année du fait de la pandémie. Mais elle garde ses ambitions intactes et jouer à l'international reste son objectif.

« C'est le plan », confirme-t-elle. « En ce moment, j'adorerais pouvoir faire les Jeux olympiques (en 2021, ndlr), puis enchaîner ensuite avec la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande. C'est pour cela que j'ai envie de rejouer au XV, pour montrer à mes entraîneur que même à XV ils peuvent compter sur moi.

« Je vais profiter à fond de cette chance qui m'est donnée et tout faire pour avoir cette opportunité de représenter mon pays chez moi. Les JO, j'y pense tous les jours et avec un peu de chance ça va se faire l'année prochaine. Je vais travailler aussi dur que possible pour y arriver. »

Un bon signal et une chance à saisir

Sa coéquipière des Black Ferns Sevens Stacey Fluhler partage cet avis et est également convaincue qu'une pige à XV dans la Farah Palmer Cup est un bon signal à envoyer au coach des Black Ferns, Glen Moore. Elle ambitionne elle-même de pouvoir participer à sa deuxième Coupe du Monde de Rugby.

D'autant que, vu l'évolution de la pandémie, les chances de jouer à XV au niveau international ne sont pas légion actuellement et pourraient bien ne pas l'être totalement d'ici à septembre 2021.

Stacey sait également que les places seront chères pour figurer dans le squad de mondialistes et que les JO se dérouleront huit semaines avant la Coupe du Monde. « C'est une opportunité énorme. Cette Coupe du Monde est organisée chez nous, il n'y a rien de mieux. Si on a la possibilité d'enchaîner les deux, je suis à 100% partante. Je garde une place spéciale pour le XV dans mon cœur parce que c'est là que j'ai commencé avant de continuer sur le Sevens », dit-elle.

La dernière fois que Stacey a joué pour les Black Ferns, c'était lors de la victoire des Bleues en 2018 au terme de leur tournée. Elle ne veut pas en rester là.

Une couverture médiatique importante à attendre

Du fait de la pandémie, la couverture médiatique risque d'être importante sur l'édition 2020 de la Farah Palmer Cup étant donné que ce sera l'une des rares compétitions de rugby féminin au monde à pouvoir se jouer.

Stacey a disputé un ou deux matches pour Waikato en 2014 avant d'être « kidnappée » par les entraîneurs du 7. Six ans plus tard après une carrière pro, elle est l'une des senior du groupe. « J'ai bientôt 25 ans, je commence à être une vieille », rigole-t-elle. « Il me semble qu'aujourd'hui les petites jeunes sont huit ans plus jeunes que moi ! J'adore qu'elles nous challengent et qu'elles nous poussent. »

La moyenne d'âge dans le Sevens n'est pas la même qu'à XV où la nouvelle venue Grace Booker a déjà 21 ans et Kendra Cocksedge arrive sur ses 31 ans et à son pic de forme.

« Je sais que lorsque les filles du 7 arrivent au XV elles pensent qu'on est plus rapides, plus en forme, mais on n'est certainement pas meilleures qu'elles », assure Stacey Fluhler.