S'il n'y avait pas eu la pandémie de Covid-19, Ricardo Ramirez serait à cet instant en train de se mesurer aux entraîneurs du Canada, de l'Angleterre et de la France. USA Rugby devait en effet accueillir un Tournoi des 4 Nations avec les U20 féminines qui devait initialement démarrer le 25 juin.

Suite au Tri-Nations de juillet 2019, qui avait eu lieu à l'université de Loughborough entre les USA, le Canada et l'Angleterre, il était question de donner un nouveau coup de boost international à cette classe d'âge importante.

« Indéniablement, on a besoin de compétitions comme ça », affirme Ricardo Ramirez, l'entraîneur des U20 féminines des USA. « Aller à Longhborough était très bien car ça donnait aux filles le sentiment d'être en tournée et l'occasion de jouer contre de grosses équipes internationales. Ça a été très formateur pour beaucoup d'entre elles et je pense que tout le monde a réalisé qu'elles pouvaient jouer à ce niveau, même si ils l'ont réalisé après coup. »

Plusieurs filles déjà retenues dans le XV national

La Tri-Nations Cup était plus un apprentissage qu'autre chose pour Ramirez et ses féminines, d'autant que c'était son premier tournoi international à la tête de cette équipe. Joueur, il était deuxième-ligne et a décidé de poursuivre l'aventure avec le rugby féminin jusqu'à temps qu'une opportunité se présente pour entraîner une équipe de filles au lycée.

Le natif de l'Indiana a ensuite dirigé le programme de rugby féminin à l'Université Notre-Dame au cours de la dernière décennie et entraîné les All Americans filles au lycée, puis les U18 au niveau national avant de prendre les rênes des U20 il y a 14 mois.

« Pour moi, tout est question d'apprentissage », affirme Ricardo. « Comment faire mieux ? Comment progresser ? Comment mieux interagir avec les joueuses comme avec le staff ? »

Les centres Emily Henrich et Eti Haungatau, qui n'avaient pas pu aller en Angleterre avec lui, ont néanmoins été retenus par le XV national par Rob Cain, ainsi que Tiana A'au qui, elle, était à Loughborough. Pour Ramirez, c'est la preuve que les U20 offrent un tremplin pour figurer au niveau international ensuite.

« C'est un tremplin important pour entrer chez les seniors ! C'est bien possible qu'il y ait encore d'autres noms qui sautent le pas grâce aux U20. On se passe le message entre entraîneurs. »

Un bienfait de la pandémie

Avant que n'éclate la pandémie aux États-Unis, Ricardo Ramirez avait eu la possibilité de conduire deux stages en février et avait commencé à intégrer un certain nombre de joueuses qu'il avait eues chez les U18. Mais avec le confinement, c'est par webcam interposées que les entraînements ont continué, ce qui a néanmoins été une expérience positive.

« J'essaie toujours de voir le bon côté des choses, de rester positif », dit-il. « Ça a toujours été un défi de voir les filles, d'organiser des stages. Parfois on ne les voit qu'un petit week-end ici ou là. Mais avec la pandémie, finalement, on a eu plus de temps. Et même si c'était virtuel, ça nous a beaucoup aidé. Le plus difficile, c'est qu'on ne se voit pas assez, on n'a pas assez d'échanges avec les joueuses.

« Mais j'en suis venu à penser qu'on aurait pu faire ça depuis bien longtemps par Internet ! Trouver une manière de travailler en ligne a vraiment changé les choses. C'est la pandémie qui nous a permis de faire ça et maintenant ce serait bien que l'on continue. »

Ramirez travaille étroitement avec Emilie Bydwell, directrice de la haute performance féminine à USA Rugby et Rob Cain. A tel point qu'aujourd'hui il ne souhaite plus revenir au rugby masculin, après y avoir passé vingt ans à jouer, même en tant que coach. Il préfère développer le potentiel du rugby féminin.

« J'ai été entraîneur au lycée pendant un an, puis à l'université pendant 10 ans, dans le staff des U18 et maintenant avec les U20. Vous voyez, je suis ces joueuses depuis un certain temps ! Et mon objectif est de continuer d'aller encore plus loin », sourit-il.