C'est un match qui avait tout... sauf des essais. La présence de la première superstar mondiale du rugby (Jonah Lomu) et le retour triomphal de l'Afrique du Sud sur la scène sportive internationale en tant que pays ressuscité sous l'inspiration de Nelson Mandela.

Pas étonnant que la finale de la Coupe du Monde de Rugby 1995 ait transcendé les frontières du sport et ait inspiré une superproduction hollywoodienne avec Matt Damon et Morgan Freeman, Invictus.

Ce match de légende sera retransmis gratuitement et en intégralité sur les plate-formes numériques de World Rugby samedi 25 avril 2020, sur la page officielle Facebook de la Rugby World Cup ainsi que sur la chaîne YouTube de World Rugby.

Lomu et la distanciation sociale

L'Afrique du Sud a réussi à trouver la parade pour empêcher la menace que représentait Jonah Lomu : en le privant tout simplement de ballon et en l'empêchant de mettre ses grandes mains dessus. Ainsi, les Springboks ont pu désarmer les All Blacks de leur arme la plus puissante.

« Une semaine avant la finale, on était tous assis à regarder les matches de la Nouvelle-Zélande et on se demandait bien comment on allait faire contre ce joueur-là », se rappelle le demi d'ouverture et héro du match Joel Stransky. « Pour prouver à quel point son influence était importante, nous avons modifié notre plan de jeu pour contrer sa présence et heureusement, cela a fonctionné. »

Andrew Mehrtens a donné deux fois l'avantage à la Nouvelle-Zélande en première période avec des pénalités, mais deux pénalités et un drop de Stransky ont permis à l'Afrique du Sud de mener 9-6 à la pause.

La tension était palpable à l'intérieur d'un Ellis Park bondé, et la seconde période s'est avérée encore plus serrée que la première avec le drop de Mehrtens à la 55e minute, les seuls points marqués dans ces 40 minutes.

Avec un tableau d'affichage bloqué à 9-9, la finale de 1995 est devenue la première de la courte histoire du tournoi à jouer les prolongations.

Andrew Mehrtens s'est empressé de passer une pénalité et de donner l'avantage à la Nouvelle-Zélande pour la troisième fois de la rencontre. Les champions du monde 1987 étaient encore bien partis pour remporter un nouveau trophée.

Mais le match ne s'est décidément pas déroulé comme les All Blacks l'avaient prévu et Joel Stransky a pu égaliser avec une autre pénalité avant de donner le coup de grâce, un drop de 30 mètres, depuis entré dans la légende.

Le 16e homme a aidé les Boks à entrer dans l'histoire

« C'était juste un match phénoménal. Nous aurions pu le gagner avant les 80 minutes, comme la Nouvelle-Zélande d'ailleurs, mais nous avons joué les prolongations », se souvient le capitaine champion du monde Francois Pienaar.

« Jouer à domicile a définitivement présenté un avantage. Le soutien du public était irréel et nous a donné cet avantage supplémentaire nécessaire pour un match serré comme celui-ci. »

Nelson Mandela a présenté la Webb Ellis Cup à Francois Pienaar après avoir revêtu le même maillot du n°6 Springbok. Cette image a symbolisé la nouvelle unité retrouvée en Afrique du Sud et a marqué le monde entier.