Lorsque Selica Winiata a pour la première fois évoqué la possibilité de faire de l'arbitrage avec Bryce Lawrence, le manager des officiels de match à New Zealand Rugby (NZR) au début de cette année, c'était comme un projet de reconversion à mener dans l'avenir.

Championne du monde de rugby en 2017, la jeune fille de 33 ans a commencé par arbitrer des tournois scolaires tout en suivant les conseils de Bryce Lawrence et de son collègue Matt Peters. La transition n'a pas été simple alors que Selica était, au tout début, plus prête à plaquer et marquer un essai qu'à siffler les actions...

En novembre, la Black Fern s'est rendue aux Fidji pour le Oceania Rugby Women’s Sevens Championship et a montré assez de preuves de sa capacité à arbitrer si bien qu'elle a de suite été retenue pour se rendre sur les deux prochaines étapes du HSBC World Rugby Sevens Series à Dubaï et à Cape Town en décembre.

« L'année dernière je me suis posée la question d'une transition pour moi lorsque j'arrêterais le rugby, mais je n'étais pas bien sûr », explique Selica. « Je voulais rester dans le rugby et c'est comme ça que j'ai pensé à l'arbitrage. Je me disais que comme ça je pourrais encore courir avec les équipes et ce n'est que cette année que j'ai vraiment pris ma décision, pour voir déjà si l'arbitrage était fait pour moi ou non. Mais tout s'est passé plus vite que ce que je pensais... »

Apprendre des meilleures

Selica Winiata va avoir la possibilité d'apprendre des meilleures lorsqu'elle arrivera à Dubaï et Cape Town où l'attendront Sara Cox, Joy Neville et Amy Perrett.

« Je suis très excitée d'avoir cette opportunité d'y aller », assure celle qui a gagné trois titres sur le circuit mondial et la Coupe du Monde de Rugby à VII en 2013 avec les Black Ferns Sevens. « Je ne pensais pas que j'irais sur le circuit mondial féminin avant au moins l'année prochaine ; je me disais que j'avais un peu de temps pour me préparer. J'ai été très surprise qu'on me propose d'aller à Dubaï dès maintenant.

 

« Je veux juste apprendre des arbitres les plus expérimentées qui seront là-bas. Je veux y aller avec l'esprit ouvert, écouter, prendre tout ce qu'on me donne parce que j'aimerais que les joueuses et les autres arbitres me respectent en tant qu'arbitre. Et le seul moyen d'y arriver est d'écouter, d'apprendre et de t'assurer que tu fais les choses dans le bon ordre, que tu prends les bonnes décisions sur le terrain. »

Prendre des décisions rapides

Pour l'entraînement, avec son expérience au sein des Black Ferns, ce ne sera pas un problème...

De même, son job quotidien en tant qu'officier de police, peut également lui apporter de la matière derrière le sifflet. « En tant qu'officier de police, on doit gérer pas mal de situations différentes à la fois et on doit prendre des décisions très rapidement. On n'a pas trop le temps de penser », explique-t-elle.

« C'est un peu pareil sur un terrain de rugby et surtout de rugby à 7. Ça va très vite et c'est très intense. Je pense qu'être officier de police dans ma vraie vie va m'aider sur ce point, notamment pour bien communiquer, être claire dans mes messages. »

En 2021, elle compte bien être dans le squad des Black Ferns qui défendront leur titre de championnes du monde à domicile. « Ce serait mon objectif ultime », confirme-t-elle. « Il n'y a rien de mieux que de disputer une Coupe du Monde à domicile. C'est énorme.

« En plus, organiser la première Coupe du Monde de Rugby Féminine ici est incroyable. On sait que le rugby féminin ne cesse de se développer dans le monde entier et je suis persuadée que cette occasion va permettre d'inspirer et de séduire encore plus de filles. »