L'Irlandais Johnny Sexton et la Française Jessy Trémoulière ont été sacrés Joueur et Joueuse de l'Année 2018 aux World Rugby Awards en association avec Mastercard à Monte-Carlo dimanche 25 novembre 2018.

En présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco et des gloires du rugby, passées et présentes, la grande famille du rugby a tenu à honorer les siens au cours d'une soireé qui a été marquée par de belles surprises.

L'Irlandais Johnny Sexton – victime d'une insolite extinction de voix au moment de remercier ceux qui ont voté pour lui – a été élu Joueur World Rugby de l'Année 2018, devenant ainsi le premier joueur irlandais à obtenir cette récompense depuis Keith Wood en 2001.

Il a été préféré aux quatre autres nommés : le demi d'ouverture de la Nouvelle-Zélande Beauden Barrett (qui avait eu ce prix les deux dernières années), l'ailier Rieko Ione, le demi de mêlée de l'Afrique du Sud Faf de Klerk et le talonneur Malcom Marx.

Dans une déclaration lue par Rory Best, Sexton a tenu à remercier ses coéquipiers et son entraîneur : « Si un n°10 remporte un tel prix, c'est bien grâce à l'équipe autour de lui et à ses entraîneurs qui lui rendent la tâche plus facile. Nous avons quelques-uns des meilleurs entraîneurs au monde et nous sommes superbement menés par Rory Best.

« Je souhaite également remercier ma femme Laura qui a été à mes côtés dès le début. Nous avons trois magnifiques enfants et elle a tout fait pour me permettre de me concentrer sur mon travail. Je n'aurais pas pu vivre une telle saison si elle n'avait pas été là. Merci beaucoup, c'est un véritable honneur. J'ai une pensée pour les autres nommés que j'admire. Chacun d'entre eux aurait mérité cette récompense. »

Une Française dans l'histoire

Juste avant, c'est la Française Jessy Trémoulière qui recevait la récompense de la Joueuse World Rugby de l'Année, soit la première française de l'histoire à ainsi être honorée, notamment pour avoir remporté le Grand Chelem en début d'année avec le XV de France féminin.

Jessy a été préférée à quatre autres nommées parmi lesquels trois Françaises – Safi N'Diaye, Gaëlle Hermet et Pauline Bourdon – et la capitaine de la Nouvelle-Zélande Fiao’o Faamausili.

« L'année dernière a été frustrante car je me suis blessée et j'ai senti qu'il me manquait quelque chose pour être au sommet », a-t-elle confié. « Mais j'ai senti que je voulais devenir la meilleure joueuse au monde et maintenant c'est une réalité, c'est fabuleux. Il y a tellement de personnes qui m'ont soutenu depuis des années et j'aimerais toutes les remercier.

Je remercie mes coéquipières qui méritaient ce titre autant que moi. Et je garde le souvenir du Grand Chelem que nous avons remporté avec un match particulier remporté face à l'Angleterre à Grenoble. »

Une grande fête du sport

« Ce soir, nous avons célébré et reconnu l'excellence et l'accomplissement durant ce qui a été une grande année de rugby », a tenu à souligner Bill Beaumont, le président de World Rugby. « Grâce aux joueurs, aux entraîneurs et aux équipes, mais aussi grâce aux bénévoles qui ont le rugby en leur cœur, nous avons fait de 2018 une année dont on se rappellera longtemps.

« Une fois encore, ça n'a pas été facile de départager les récipiendaires des trophées et tous les nommés méritaient de gagner. Je souhaite féliciter les lauréats pour être d'extraordinaires ambassadeurs du rugby. Je remercie Monaco et Son Altesse Sérénissime pour leur enthousiasme et leur accueil de cette mémorable fête du sport. »

Les lauréats ont été sélectionnés par un panel indépendant qui a voté lors de chaque journée de match entre le Tournoi des 6 Nations et les tests de novembre. Pour en savoir plus sur les panels des différents prix, cliquer ici.

  • Joueur World Rugby de l'année avec MasterCard : Johnny Sexton (Irlande)

A 33 ans, Johnny est le plus âgé des nommés de cette année. Il a été au cœur de l'escalade de l'Irlande dans le classement mondial pour se hisser à la 2e place après avoir remporté le Grand Chelem au Tournoi des 6 Nations et la première tournée en Australie en 39 ans. Le demi d'ouverture, qui se distingue par son calme et sa sérénité, avait commencé l'année en tapant un drop à la dernière minute pour battre la France et a été titularisé à sept reprises sur huit tests, étant remplaçant lors de la seule défaite de l'Irlande à ce jour.

Les autres nommés : Beauden Barrett (Nouvelle-Zélande), Faf de Klerk (Afrique du Sud), Rieko Ioane (Nouvelle-Zélande), Malcolm Marx (Afrique du Sud).

  • Joueuse World Rugby de l'année avec Mastercard : Jessy Trémoulière (France)

Son talent n'a jamais été remis en question, mais Jessy a été à son meilleur niveau en 2018 et a été considérée par beaucoup comme LA joueuse du Tournoi des 6 Nations féminin, compétition au terme de laquelle elle a terminé meilleure marqueuse de points et co-meilleure marqueuse d'essais. A 26 ans, elle est parfaite pour exploser les défenses – elle a marqué par deux fois contre l'Angleterre, dont un essai à la dernière minute – et a tapé entre les poteaux, ce qui lui a rappelé le temps où elle jouait au foot. Après le Grand Chelem, elle a migré vers le 7 pour aider les Enragées à atteindre leur toute première finale de Cup sur le circuit mondial féminin et à finir troisième du classement général.

Les autres nommées : Pauline Bourdon (France), Fiao’o Faamausili (Nouvelle-Zélande), Gaëlle Hermet (France) et Safi N’Diaye (France).

  • Équipe World Rugby de l'année : Irlande

Première nation de l'hémisphère nord à recevoir cette distinction depuis l'Angleterre en 2003, l'Irlande a remporté 11 de ses 12 tests en 2018 avec une seule défaite au mois de juin en Australie. Lors de cette série, l'Irlande a remporté le Grand Chelem au Tournoi des 6 Nations, sa première tournée en Australie en 39 ans et a battu la Nouvelle-Zélande pour la première fois à domicile. Résultat, l'Irlande trône à la deuxième place du classement mondial World Rugby.

Les autres nommées : la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud.

  • Entraîneur World Rugby de l'année : Joe Schmidt (Irlande)

Parfait tacticien et bon communicant, Joe Schmidt a supervisé la période la plus faste dans l'histoire du rugby irlandais, ajoutant au palmarès un Grand Chelem, une première tournée en Australie gagnée depuis 1979 et une première victoire à domicile face à sa Nouvelle-Zélande natale. Voilà ce qui résume son année 2018. Il est le deuxième entraîneur de l'Irlande à recevoir ce prix après Declan Kidney en 2009.

Les autres nommés : Rassie Erasmus (Afrique du Sud) et Steve Hansen (Nouvelle-Zélande).

  • Révélation World Rugby de l'année : Aphiwe Dyantyi (Afrique du Sud)

L'ailier a été remarqué pour ses débuts avec les Springboks notamment par un essai contre l'Angleterre au mois de juin. Il a depuis commencé chacun des neuf tests de l'Afrique du Sud en 2018, a inscrit six essais dont un doublé contre l'Argentine et lors de la victoire contre la Nouvelle-Zélande à Wellington.

Doté d'une grosse puissance et d'une vitesse impressionnante, il est, à 24 ans, co-meilleur marqueur d'essais du Rugby Championship avec cinq réalisations ; tournoi dans lequel l'Afrique du Sud a fini vice-championne.

Les autres nommés : l'ailier Jordan Larmour (Irlande) et le pilier Karl Tu'inukuafe (Nouvelle-Zélande).

  • Joueur de rugby à VII World Rugby de l'année avec HSBC : Perry Baker (USA)

A 32 ans, il est le plus âgé des nommés et a déjà reçu ce prix en 2017. Perry Baker a été au meilleur de sa forme sur le tournoi de Las Vegas en mars 2018 où il a inscrit huit essais, dont six dans les phases finale, lors d'un tournoi qui a été ravi par les USA pour la première fois. L'ailier des Eagles a toujours eu de l'électricité dans les jambes et une habileté naturelle à créer des occasions. Sa vitesse en fait une arme fatale pour les USA.

Il a inscrit 37 essais sur sept tournois du circuit 2018, manquant les deux dernières étapes en Europe sur blessure avant de retourner aider les USA à finir 6e de la Coupe du Monde de Rugby à VII à San Francisco.

Les autres nommés : Ben O’Donnell (Australie) et Jerry Tuwai (Fidji).

  • Joueuse de rugby à VII World Rugby de l'année : Michaela Blyde (Nouvelle-Zélande)

Elle est la plus jeune des nommées à 22 ans et pourrait bien remporter le trophée pour la deuxième année de suite après une nouvelle saison impressionnante avec les Black Ferns Sevens qui l'a vu intégrer la Dream Team aussi bien à l'issue de la saison sur le circuit qu'à la Coupe du Monde de Rugby à VII.

DHL Impact Player de la saison pour la deuxième fois en 2018, Michaela a inscrit 37 essais au fil des cinq tournois – deuxième meilleure réalisatrice derrière Portia Woodman. La Nouvelle-Zélande a terminé deuxième du classement général de la saison passée après avoir remporté les tournois de Kitakyushu, Langford et Paris.

Blyde, dotée d'une vitesse d'action impressionnante, a marqué neuf essais en plus pour permettre à la Nouvelle-Zélande de conserver son titre de Championne du Monde de Rugby à VII à San Francisco, dont un triplé contre la France en finale. La même équipe avait remporté la médaille d'or au Jeux du Commonwealth.

Les autres nommées : Sarah Goss (Nouvelle-Zélande) et Portia Woodman (Nouvelle-Zélande).

  • Arbitre World Rugby : Angus Gardner (Australie)

A 34 ans, il a montré une grande évolution lors des deux dernières années, prouvant qu'il avait les épaules pour arbitrer les plus grands matches. Il est l'un des meilleurs arbitres actuels au monde. Bon communicant sur et en dehors du terrain, Angus a arbitré le premier de ses 19 tests en 2011 et a officié lors de la finale du Super Rugby pour la première fois cette année.

  • Prix de la personnalité avec Land Rover : Doddie Weir (Ecosse)

Vétéran aux 61 sélections pour l'Ecosse entre 1990 et 2000, Doddie Weir a fait preuve d'un courage exceptionnel et de caractère dans les deux années qui ont suivi son diagnostic d'une maladie neuro dégénérative. De cette maladie incurable qu'il subit à 48 ans, il s'est donné comme mission de la faire connaître et de lever des fonds pour la recherche au travers de sa fondation, My Name’5 Doddie Foundation. La façon dont il a mené sa carrière et son combat inspirent ceux qui l'entourent pour faire face à ce plus grand défi.

  • Prix Vernon Pugh pour service rendu : Yoshirō Mori (Japon)

L'ancien Premier ministre du Japon et président de la Japan Rugby Football Union a été un acteur important dans la croissance du rugby en Asie et plus spécifiquement au Japon grâce à son enthousiasme et son dynamisme qui ont permis au Japon de décrocher les droits d'organisation de la Coupe du Monde de Rugby 2019. Son dévouement au sport et à la société ont été reconnus en 2017 lorsqu'il a été distingué dans l'Ordre des fleurs de Paulownia par Sa Majesté l'Empereur Akihito, Empereur du Japon.

  • Prix Spirit of Rugby en association avec Dove Men + Care : Jamie Armstrong, The Clan (Ecosse)

Trust Rugby International a été pionnier dans le jouer ensemble en Ecosse. Grâce à ses qualités de meneur d'hommes, le directeur du Développement Jamie Armstrong a permis de faire jouer ensemble des valides et non-valides, jeunes gens avant tout, au sein d'une même équipe appelée Le Clan.

  • Essai IRP de l'Année : Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande v Australie)

Cet essai commence et se termine avec le deuxième-ligne des All Blacks. Retallick charge le demi de mêlée de l'Australie Will Genia lors du premier match du Rugby Championship à Sydney, récupère le ballon et l'envoie en offload à Damian McKenzie pour lancer la contre-attaque. Beauden Barrett et Ben Smith aident à remonter le ballon dans le camp australien, la faisant passer de droite à gauche, jusqu'à ce que le demi d'ouverture trouve Retallick qui a abusé Bernard Folley par une feinte d'école et a couru les trente derniers mètres.

Les autres essais nommés : Beauden Barrett (Nouvelle-Zélande v Australie), Sean Maitland (Ecosse v Angleterre) et CJ Stander (Irlande v Angleterre).

  • IRP Special Merit Award : Stephen Moore (Australie) et DJ Forbes (Nouvelle-Zélande)

Stephen Moore a disputé 129 tests pour l'Australie dont 26 en tant que capitaine, entre 2005 et 2017, en plus de plus d'une centaine de matches pour les ACT Brumbies en Super Rugby. Hors du terrain, Moore a passé cinq années en tant que directeur du jeu chez les Brumbies à partir de 2012 et jusqu'à temps qu'il se rapproche des Queensland Reds à la fin de l'année 2016, puis a également passé une année en tant que co-directeur de la Rugby Union Players’ Association avant de tirer le rideau sur sa carrière internationale avec les Wallabies. Agé de 35 ans, il a été un ambassadeur lors des récents Invictus Games de Sydney et fait partie des conseils d'administration de Lifeline Canberra et de Ronald Mac Donald House.

DJ Forbes a participé à 89 tournois et 512 matches en 11 années sur le HSBC World Rugby Sevens Series avec l'équipe de rugby à 7 de la Nouvelle-Zélande. Il a inscrit 153 essais et a remporté 26 tournois, six saisons et l'or aux Jeux du Commonwealth et à la Coupe du Monde de Rugby à VII. A 35 ans, l'ancien capitaine des All Blacks Sevens n'était pas uniquement un leader sur le terrain, mais une voix pour tous les joueurs, se faisant l'avocat du développement du rugby féminin, de l'amélioration des normes de santé des joueurs et de l'inscription du rugby à 7 au programme olympique. DJ Forbes a également œuvré au sein de la New Zealand Rugby Players’ Association et de l'International Rugby Players.

Liste complète des lauréats des World Rugby Awards 2018 :

  • Joueur World Rugby de l'année avec MasterCard : Johnny Sexton (Irlande)
  • Joueuse World Rugby de l'année : Jessy Trémoulière (France)
  • Équipe World Rugby de l'année : Irlande
  • Entraîneur World Rugby de l'année : Joe Schmidt (Irlande)
  • Révélation World Rugby de l'année : Aphiwe Dyantyi (Afrique du Sud)
  • Joueur de rugby à VII World Rugby de l'année avec HSBC : Perry Baker (USA)
  • Joueuse de rugby à VII World Rugby de l'année : Michaela Blyde (Nouvelle-Zélande)
  • Arbitre World Rugby : Angus Gardner (Australie)
  • Prix Vernon Pugh pour service rendu : Yoshirō Mori (Japon)
  • Prix de la personnalité avec Land Rover : Doddie Weir (Ecosse)
  • Prix Spirit of Rugby en association avec Dove Men + Care : Jamie Armstrong, The Clan (Ecosse)
  • Essai IRP de l'Année : Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande v Australie)
  • IRP Special Merit Award : Stephen Moore (Australie) et DJ Forbes (Nouvelle-Zélande)

Pour en savoir plus sur les World Rugby Awards, visiter le www.world.rugby/awards.