Pourquoi le rugby féminin séduit-il autant de jeunes filles ? Le président de la fédération française de rugby Bernard Laporte l'affirme lui-même : « La saison dernière, nous avons eu entre 27% et 29% de plus de licenciées, ce qui est une bonne chose et j'espère que ce sera le même constat cette année. »
Céline Bourillot, vice-présidente de la FFR en charge du rugby féminin, le confirme : il y a plus de 20 000 licenciées, soit environ 6 000 de plus qu’avant la Coupe du monde 2014 qui était organisée en France, alors que le nombre de joueuses de rugby était de 2 400 au début des années 90. Déjà entre 2004 et 2017, ce chiffre avait triplé, même s'il reste bien en-deçà du nombre de joueurs (près de 300 000). En 2016, les filles représentaient 6,3% des licenciés.
L'objectif de Bernard Laporte a toujours été de monter le nombre de licenciées à 30 000 d'ici à 2025.
Des équipes qui gagnent
Il n'y a pas de secret : la victoire amène la confiance et l'envie de s'investir. Le fait que l'équipe de France à XV soit médaille de bronze à la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2017 et que France 7 féminines soit médaille d'argent à la Coupe du Monde de Rugby à 7 de San Francisco en 2018 n'est pas étranger à cet engouement.
« Nous sommes au début d’une belle histoire, les licenciées augmentent, il y a de plus en plus de jeunes filles qui ont envie de pratiquer », assure Annick Hayraud, manager des équipes de France féminines.
Après la professionnalisation du staff de l’équipe de France Féminine à l’issue du tournoi des 6 Nations 2018 - Annick Hayraud et Samuel Cherouk sont désormais à plein temps dans leur rôle d'entraîneurs de l'équipe de France - il a été récemment annoncé au Comité Directeur de la FFR (25% de représentation féminine) la décision de proposer à 26 joueuses internationales à XV un contrat fédéral à mi-temps, dans le but de favoriser leur épanouissement personnel, en vivant leur passion tout en ayant un projet professionnel.
Un championnat revisité
Au niveau international, les filles quinzistes ne doivent se contenter que de deux rencontres internationales en novembre et de cinq pendant le Tournoi des 6 Nations.
Pour les septistes, une sixième étape du circuit mondial à 7 s'est rajoutée pour la saison 2018-2019 et d'autres devraient l'être dans les années à venir.
Le championnat national français est également renouvelé avec un passage de huit à seize équipes.
Une image différente
« Les gens aujourd'hui disent que, oui le rugby n'est pas dangereux pour les filles, qu'elles peuvent s'épanouir et devenir des femmes responsables, se faire plaisir et pourquoi pas atteindre le haut niveau », constate Annick Hayraud.
« La priorité est d'aller chercher un maximum de jeunes, d'aller dans les milieux scolaires », martèle le président Laporte. Au cours du comité directeur de la FFR en juin 2018, a été présenté le projet Ecol'Ovale destiné à avancer conjointement entre la FFR et le monde de l'éducation. Il s’agit, avait alors présenté Didier Retière, le directeur technique national, pour tous les jeunes qui sont à l’école, d'avoir la possibilité de mettre le rugby en fil conducteur et que cela accompagne les transitions qu’ils vont connaître, tels que le passage de la maternelle à l'école primaire, de l'école primaire du collège, du collège au lycée, du lycée à l'université.
En clair, de permettre aux 13 010 204 élèves, garçons et filles, de s'initier au rugby dès l'école, de faire connaître le rugby comme un support d'enseignement pertinent, de former les enseignants et de renforcer les liens avec les clubs.
Le calendrier de France Féminines pour la saison 2018-2019 :
Tournée novembre 2018
- 09 novembre 2018 : France – Nouvelle Zélande (Stade Felix Mayol – Toulon / 21h00)
- 17 novembre 2018 : France – Nouvelle Zélande (Stade des Alpes – Grenoble / 14h30)
Tournoi des 6 Nations 2019
- 01-02 ou 03 février 2019 : France – Pays de Galles (Montpellier)
- 10 février 2019 : Angleterre - France
- 22-23 ou 24 février 2019 : France – Ecosse (Lille)
- 09 mars 2019 : Irlande - France (Dublin)
- 17 mars 2019 : Italie - France (Padoue)