Si elle parle si bien le Français, Bianca Farella, c'est parce qu'elle a passé 19 ans à Montréal. Les 19 premières années de sa vie. C'est là qu'elle a découvert le rugby à l'âge de 13 ans, lorsqu'elle était scolarisé « en 7e ». Une amie de Nouvelle-Zélande lui ouvre les yeux sur ce sport quasiment pas pratiqué par les filles à ce moment-là. C'était en 2005. Une éternité comparée à l'incroyable évolution du rugby féminin dans le monde depuis.
Très vite Bianca s'y est révélée. « J'ai tout de suite été positionnée à l'aile car je peux aller très vite », dit-elle. Et lorsqu'il a fallu un jour choisir entre le basket, son autre sport de prédilection, et le rugby, c'est le ballon ovale qui a été retenu. Comme une évidence. « Aussi parce que j'étais sélectionnée avec les U17 du Québec », sourit-elle. Le rugby avait besoin d'elle. Elle avait besoin du rugby.
Bientôt la barre des 100 essais
Depuis, Bianca, 26 ans, balade sa chevelure noire ondulée sur tous les terrains du monde, que ce soit à XV ou à 7. Ses débuts sur le circuit mondial féminin remontent à 2013, à Dubaï. Aujourd'hui, elle en est à 26 tournois, 96 essais marqués et 480 points. Dans le groupe retenu pour le HSBC Paris Sevens, c'est elle, avec Kayla Moleschi, qui a le plus d'expérience. Si la capitaine Ghislaine Landry est la meilleure marqueuse d'essais (107), Bianca arrive en deuxième position (96). A Paris, elle pourrait passer la barre symbolique des 100 essais si le rebond lui est favorable.
Pourtant, la saison n'a pas été idyllique comparée à d'autres. C'est le tournoi de Kitakyushu qui a fait dévisser l'équipe et qui a permis à la France de lui passer devant à la 3e place du classement général. « Nous avons eu beaucoup de blessures en début d'année, moi inclus », confie Bianca Farella. « Nous n'avons pas pu maintenir le momentum de la dernière saison. En plus, nous avons dû accueillir beaucoup de nouvelles. Mais je pense que c'était le bon moment d'essayer l'alchimie entre toutes. »
« Jouer du bon rugby »
Depuis, l'équipe a redoublé d'effort pour se remettre au travail et gommer tout ce qui n'allait pas sous l'égide de John Tait. « Le 7, ça va tellement vite. Des fois ça joue en ta faveur, des fois pas. Nous faisons de très bonnes choses à l'entraînement et maintenant nous devons les appliquer sur le terrain pendant le tournoi. Nous savons ce que nous voulons », assure Bianca.
Et ce qu'elles veulent, c'est notamment reprendre la troisième place aux Françaises et se faire une place sur le podium de fin de saison. « On sait qu'il y aura des erreurs à chaque match ; c'est la nature du sport. Mais nous serons toutes ensemble, il y aura une forte connexion entre nous. La troisième place serait idéale, mais avant tout nous voulons jouer du bon rugby », insiste-t-elle.
Le Canada jouera en premier la Russie, puis l'Ecosse et enfin l'Afrique du Sud pour tenter d'accéder aux quarts de finale.