Deux étapes en Amérique du Nord pour oublier la 13e place humiliante du tournoi de Hamilton (Nouvelle-Zélande) et reprendre sa place dans le Top 8 mondial alors qu'elle est tombée à la 10e place mondiale. A un moins des Jeux du Commonwealth, l'équipe de France de rugby à 7 a sans doute un coup à jouer sur le tournoi de Las Vegas où bon nombre d'équipes vont avoir d'autres priorités. Un sacré coup de poker qui pourrait bien réussir aux hommes de Jérôme Daret qui sont tombés dans la Poule A avec les Fidji et le Kenya, retenus sur les Jeux du Commonwealth, et la Russie.

« De perdre contre la wild card (la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ndlr) en quart de Trophy est la chance du tournoi de Hamilton », positive Nicolas Dupin de Beyssat, commentateur du rugby à 7 sur les antennes du groupe Canal, détenteur des droits de diffusion du circuit mondial. « Au bout de la 13e place, il fallait être devant le Pays de Galles pour intégrer le deuxième chapeau, ce qui nous a sauvé ; c'était l'enjeu de pouvoir battre l'Espagne et le Pays de Galles.

"Il faudra jouer les équipes dans le bon sens pour ne pas laisser trop de plumes..."

Nicolas Dupin de Beyssat

« Résultat, les Français ont une équipe plus faible, la Russie, et peuvent jouer la qualification en Cup contre le Kenya. Après, ça va être sur du synthétique, sur trois jours, donc exigeant physiquement. Mais il faut rebasculer en Cup ! A part les Fidji qui ont fait un tournoi en Nouvelle-Zélande au-dessus du lot, on est plutôt bien. Un peu comme au Cap, tout se jouera contre le Kenya, même si aujourd'hui ils sont largement au-dessus de nous. Mais il faudra jouer les équipes dans le bon sens pour ne pas laisser trop de plumes. »

Stratégie contre le Kenya

L'an passé, l'équipe de France avait terminé à la 11e place du tournoi de Las Vegas après s'être incliné en demi-finale du Trophy contre... le Kenya justement (7-14). La France était déjà troisième de poule derrière l'Afrique du Sud et le Canada, mais devant le Pays de Galles.

Mais cette année, c'est donc contre le Kenya que la France entamera le tournoi de Las Vegas. Au tableau des stats, les forces semblent équilibrées : 26 victoires françaises en 50 rencontres, contre 24 pour le Kenya. Sauf que le dernier match n'a pas plaidé en faveur des coéquipiers de Pierre-Gilles Lakafia qui se sont incliné 14-17 en janvier au tournoi de Sydney. Quelques semaines plus tôt au Cap, c'est la France qui l'emportait 21-14.

« Le match contre le Kenya sera difficile, ultra physique », analyse notre consultant en rugby à 7, l'ancien international Jean-Baptiste Gobelet. « Gagner la 13e place à Hamilton leur a permis d'être troisième de poule à Las Vegas et d'avoir une place plus favorable. Malgré ça, le match contre le Kenya est loin d'être gagné face à une dimension physique importante. Les Fidjiens apporteront beaucoup de complexité mais le Kenya sera le match le plus stratégique. »

La Russie aura la France dans le viseur

"Ça peut se jouer sur une triangulaire, mais avec deux victoires. Tout score sera important..."

Jean-Baptiste Gobelet

Le deuxième match de la poule sera contre les Fidji qui arrivent en tant que troisième équipe mondiale et finaliste du Las Vegas Sevens l'année dernière (l'Afrique du Sud avait remporté le tournoi). Soit un gros morceau qui, à en croire le passif des deux équipes, a toutes les chances de vite tourner à l'avantage des Fidjiens. En 51 rencontres, la France n'a en effet gagné que quatre fois... la dernière étant au Cap en décembre 2015 en quart de finale de Cup (17-14).

A l'issue de la première journée, le sort de l'équipe de France sera bel et bien scellé puisque le lendemain, le troisième match de poule sera contre la Russie. Un duel favorable aux Tricolores puisqu'en 25 matches, la France a remporté la victoire à 18 reprises dont la dernière fois en demi-finale du Trophy à Sydney fin janvier (22-0). Mais un an avant, c'est la Russie qui l'emportait sur un score similaire (26-0).

« C'est un tournoi qui reste encore ouvert », estime Jean-Baptiste Gobelet. « Les Russes auront un match à jouer : c'est la France. L'équipe est encore assez bonne individuellement, mais elle a encore beaucoup de carence sur le soutien défensif. Ça peut se jouer sur une triangulaire, mais avec deux victoires. Tout score sera important et il faudra avoir le plus d'écart possible contre les Russes. »