Il ne sera pas sur le terrain du Sevens Stadium ce samedi 1er décembre 2017, mais ne perdra pas une miette de ce premier tournoi HSBC World Rugby Sevens Series de la saison. Julien Candelon, toujours dans l'entourage des Bleus à 7 malgré sa retraite internationale, porte un regard pertinent sur cette Poule B dans laquelle a été versée la France lors du tirage au sort jeudi 12 octobre 2017.

C'est une poule 100% européenne que domine l'Angleterre, suivie de l'Ecosse, de la France et de l'Espagne. « C'est une très belle poule avec des équipes que l'on connait bien », estime Candelon. « Même si l'Espagne remonte cette année, c'est une équipe que l'on affronte depuis longtemps, notamment sur le championnat d'Europe. C'est une équipe qui a renouvelé quelques joueurs mais que l'on connait quand même. Ce sont nos cousins ; ils sont dans la même lignée que toutes les équipes latines. C'est une poule très intéressante pour démarrer les World Series. »

L'expérience de l'Angleterre et de la France

Au terme de la dernière saison, l'Angleterre (164 points) avait terminé à la deuxième place du HSBC World Rugby Sevens Series derrière l'Afrique du Sud (192 points), tandis que l'Ecosse pointait à la 7e place (109 points) et la France à la 11e (66 points).

« Si on regarde d'autres poules, on est content de ne pas avoir Fidji/Australie (comme dans la Poule C, ndlr) et Nouvelle-Zélande (Poule D, ndlr) dans la poule. En même temps, les Anglais ont fini seconds, les Ecossais ont fait une très bonne saison l'année dernière et ont même fait mieux que certains que l'on dit gros ! », rappelle Candelon.

Dans cette poule, l'Angleterre et la France sont les deux équipes qui affichent la plus grande expérience : 827 matches disputés sur le circuit mondial à 7 pour la première et 815 pour la deuxième, alors que l'Ecosse en compte 694 et l'Espagne 201. Mais sur l'ensemble, c'est l'Angleterre qui a le meilleur ratio de victoires avec 543 matches gagnés contre 364 pour la France.

Se méfier de l'Ecosse

Sur un plan comptable, à regarder de près les dernières performances des équipes, sur les 10 derniers matches, c'est l'Ecosse qui s'en sort pourtant le mieux avec huit victoires et deux défaites après des débuts de saison souvent poussifs. L'Angleterre compte six victoires et trois défaites (plus un nul) quand la France fait jeu égal avec cinq victoires et cinq défaites.

"Sur le papier, je vois deux équipes qui sont devant nous au classement World Rugby et l'Espagne qui nous a souvent posé des problèmes."

Julien Candelon

« Les Ecossais ont changé d'entraîneur puisque leur coach a intégré le staff d'Edimbourg en tant que coach de la défense. Donc ça va être quelque chose de nouveau, on ne sait pas du tout dans quel état ils vont arriver. On ne peut pas du tout se baser sur un retard à l'allumage », prévient Julien Candelon. « Les Ecossais sont très impressionnants depuis de nombreuses années. Sur le papier, je vois deux équipes qui sont devant nous au classement World Rugby et l'Espagne qui nous a souvent posé des problèmes. C'est bien de démarrer par des équipes que l'on connait bien car ça permet de voir si on a du caractère. »

Cette première étape du circuit mondial 2017-2018 se présente aussi comme un clin d'oeil à Ben Ryan, consultant de l'équipe de France cette saison. La France affrontera l'Angleterre le premier jour – équipe qu'entraînait Ryan entre 2007 et 2013 – et devrait croiser avec les Fidji le deuxième jour – équipe que Ryan a porté au sacre olympique à Rio en 2016.

Ben Ryan confiait d'ailleurs à World Rugby quelques jours avant le tirage au sort : « L'objectif doit être de se qualifier en Cup systématiquement car si on ne le fait pas dès les premiers tournois, alors vous vous retrouvez toujours avec deux grosses équipes à battre pour sortir de la poule, que ce soit les Fidji, la Nouvelle-Zélande ou l'Afrique du Sud. Il est primordial d'avoir un bon départ. »

« La pression est qu'il y a une soif de résultats, de grandir, d'avancer », acquiesce Julien Candlon. « C'est vrai qu'il y a des années où on faisait un départ canon à Dubaï et on terminait 9e. Ca fait aussi deux ans qu'à Dubaï on passe pas loin, mais on ne passe pas. Du coup, ce qu'il dit est juste car c'est le premier tournoi qui donne un peu le rythme de la suite. C'est vrai que la cadence est un peu infernale, même si la France sera exempte des Jeux du Commonwealth. »

En décembre 2016, la France avait terminé 7e (10 points) à Dubaï tandis que l'Angleterre repartait avec la médaille de bronze (17 points) et l'Ecosse à la 6e place, avec deux points seulement devant les Français.