Une quatrième journée de Tournoi des 6 Nations et voilà la France qui enregistre sa deuxième victoire (après les Écossais de Vern Cotter à Saint-Denis). Cette fois, le XV de France y a mis la manière qui lui avait fait tant défaut au Stade de France lors de la deuxième journée. Mais à ce moment-là, l'entraîneur Guy Novès ne se contentait que d'une victoire (22-16), même pas terrible.

Cette fois à Rome, sous le soleil, la France y a mis les formes, inscrivant quatre essais pour décrocher le bonus (ce qui lui permet de grimper de deux rangs pour pointer à la troisième place du Tournoi derrière l'Angleterre et l'Irlande). La victoire est franche : 40 à 18 (16-11 à la pause).

« Je crois que tout le monde était content du résultat même si tout le monde avait la certitude de pouvoir faire mieux », constate Didier Retière, directeur technique national, ancien entraîneur de l'équipe de France des moins de 21 ans championne du monde en 2006 et entraîneur adjoint du XV de France sous Marc Lièvremont.

« Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on a vu une équipe de France entreprenante et qui a su maintenir le cap malgré une première période compliquée. Je pense que la bascule est le début de la seconde mi-temps. Il y a eu l'envie collective d'entreprendre, de porter du ballon, de faire des choses. Louis Picamoles a été encore une fois très puissant. Brice Dulin aussi a été très acteur de cette prise d'initiatives pour marquer des essais, comme Gaël Fickou. Camille Lopez aussi trouve ses marques (4 pénalités, 4 transformations, ndlr). Petit à petit, après quatre matches d'affilée ensemble, ils commencent à trouver leurs repères. »

Un effet de surprise éventé

En face, les Italiens ont pourtant longtemps campé dans le camp des Français : 67% en première période et 55% en deuxième. La défense française a su résister. Les Italiens se sont fait dominer en mêlée (quatre gagnées contre huit pour la France) et ont peiné à franchir (cinq franchissements contre quatre fois plus pour les Français).

Avec 147 plaquages réussis à 92% la France n'a pas failli dans sa défense.

« On connait les Italiens », ajoute Retière. « Ils ont eu encore une fois un bon début de match, ils ont proposé des choses, mais sur la longueur ça a été difficile. Leur n°10 et leur centre sont vraiment intéressants, même si ça manque de densité et profondeur sur le banc. »

Contrairement à l'Angleterre qui s'était laissée surprendre au début de la troisième journée, les Français ne se sont pas laissés enfermer par le jeu des Italiens à base notamment de rucks fantôme. « Les Italiens ont bénéficié d'un effet de surprise contre l'Angleterre. Mais je crois aussi que cette équipe, un peu à l'image des Écossais, s'use sur la compétition. Ils n'ont pas forcément un vivier très important et les blessures de leurs meilleurs joueurs les handicapent. »

Selon Retière, pour le XV de France, le contrat est rempli avant le fin du Tournoi qui verra un autre choc, contre le Pays de Galles. « J'ai la sensation que le XV de France est plutôt assez constant. On n'est pas en phase d'accélération comme les Anglais, mais c'est une équipe assez constante. Je trouve que cette équipe de France a gagné un peu de consistance au fil du temps », dit-il.