Le 8 juillet, Julien Candelon aura 36 ans. Ses coéquipiers le chambrent continuellement sur son âge. Il est en effet le doyen de cette équipe – trois ans plus vieux que le suivant, Damien Cler. « C'est vrai qu'on récupère peut-être moins bien, mais je ne sens pas le poids des années. Je ne suis pas dans la peau d'un mec qui va tirer ses dernières cartouches car il va entrer dans une pré-retraite  », dit-il.

Dans le viseur : Julien Candelon
L'une des meilleures armes de l'équipe de France à 7, Julien Candelon a rendez-vous pour le Paris Sevens.

Aussi incarne-t-il comme une figure de sage, de type calme et posé, une sorte de grand frère même pour certains membres de l'équipe et notamment pour le tout jeune Arthur Retière, plus que prometteur à 7 comme à XV. « Arthur, c'est un diamant brut qui doit être poli dans le sens propre et figuré », sourit Candelon. « J'ai un rôle de grand frère avec lui car il a un potentiel énorme, il est jeune. Il se retrouve dans le haut niveau et a besoin d'un accompagnement. Je suis souvent derrière et, malheureusement pour lui, son père m'a donné carte blanche. Donc je m'occupe de lui. »

546 points en World Series

Le message est clair : sur le terrain comme sur ses abords, il va encore falloir compter sur Julien Candelon, surtout pour la prochaine échéance olympique.

"La prochaine étape est l'annonce du groupe des 14 qui partiront à Rio. C'est plutôt positif de se dire qu'on est proche de l'objectif que l'on s'est fixé depuis quatre ans."

Julien Candelon

A Vancouver, l'Agenais a marqué son 110e essai en World Series. Il en a marqué 18 lors de la saison 2015-2016, devenant le troisième meilleur marqueur d'essais tricolore de la saison derrière Vakatawa (24) et Bouhraoua (18). Et ce, en 49 matches disputés, soit le plus de rencontres de toute l'équipe ; seul le tournoi de Londres lui a échappé.

Candelon compte aujourd'hui 35 tournois et 546 points (dont 102 points cette saison) dan toute sa carrière de septiste. Et il n'espère pas s'arrêter là pour autant en affichant clairement son objectif : figurer dans le groupe de douze joueurs (plus deux réservistes) qui se rendra aux Jeux Olympiques de Rio. « Depuis quatre ans on pense à Rio », dit-il. « Mais depuis quatre ans on sait qu'arriver à Rio va se faire par plusieurs palliers, avec plusieurs obstacles. Là, la prochaine étape est l'annonce du groupe des 14 qui partiront à Rio. Mais ce n'est pas quelque chose qui perturbe car c'est censé galvaniser l'ensemble de l'effectif. C'est plutôt positif de se dire qu'on est proche de l'objectif que l'on s'est fixé depuis quatre ans. »

Le poids de la médiatisation
Le 7 dévoilé : Julien Candelon et Virimi Vakatawa
Deux des ailiers de l'équipe de France - à 7 ou à XV - jettent un coup d'oeil sur leur carrière et sur leur objectif d'aller à Rio pour les Jeux Olympiques.

Car en plus d'une médaille attendue – figurer sur le podium, quelle que soit la marche, est l'objectif prioritaire – les joueurs de l'équipe de France à 7 ont sur leurs épaules le développement d'une filière qui ne demande qu'à exploser. Et en ce sens, Candelon a tout d'un ambassadeur de choix, lui qui a souvent été mis en avant devant les micros, au même titre que le capitaine emblématique et historique, Terry Bouhraoua.

« On a plutôt bien vécu la médiatisation cette saison », assure Julien Candelon. « On était une discipline pas ou peu reconnue du public. Il a fallu gagner en respect, en connaissance et en reconnaissance. J'ai toujours dit que tout ça ne viendrait qu'avec les résultats. Et chaque fois qu'on a eu des résultats il s'est passé quelque chose derrière. La dernière performance de Paris a été une totale réussite pour le rugby à 7 français et on en a été content pour tout ceux qui y ont cru depuis longtemps. Tout ça montre que le rugby à 7 a démarré en France. Les filles aussi ont les résultats qui prêtent à s'intéresser à cette discipline. C'est raccord avec l'entrée du rugby à 7 aux Jeux Olympiques et ça va aller crescendo. »