Quel incroyable tournoi que fut celui de Dubaï avec tous ces records tombés, toute cette histoire qui s'est construite et l'Australie qui a été sacrée championne après d'étonnantes performances sur les deux journées. Mais même si les Australiennes ont dominé ces deux jours, l'histoire retiendra également la prouesse de la Russie qui, dès le premier jour, l'a emporté sur la Nouvelle-Zélande.
En fait, le tournoi de Dubaï a démarré par trois surprises en trois matches. Les Fidji ont battu une équipe du Canada affaiblie par les blessures, l'Irlande, nouvelle venue, a pris de court les USA et la Russie a largement dominé la Nouvelle-Zélande 33-7. A tel point que les kiwis n'ont rien pu montrer. Et cette fois, il n'y a pas eu uniquement Nadezda Kudinova qui a bien joué. Il fallait aussi voir Elena Mikhaltsova sur les côtés. Ce n'est pas pour rien qu'elle a été nommée à l'aile dans la Dream Team du tournoi.
La menace française
C'est incroyable de penser que la Russie - qui a également battu la France, le Brésil, l'Espagne et l'Angleterre pour aller en finale – ne s'est pas encore qualifiée pour les Jeux Olympiques. Je suis sûre qu'après ce qu'elles ont produit à Dubaï elles seront ultra-favorites lors du tournoi qualificatif l'année prochaine.
Les Fidji aussi ont été remarquables. Leur nouvel entraîneur Chris Cracknell a vraiment fait du bon boulot avec cette équipe. Il a entraîné les filles en même temps que les garçons, les rendant plus en forme et leur enseignant cette façon de passer la balle après contact qui fait toute la saveur et la beauté du jeu fidjien et qui rend l'équipe si difficile à défendre. Elles ont échoué en quart de finale de la Cup face à la France, mais elles seront immanquablement l'équipe à regarder de près tout au long de la saison 2015-2016.
The @Dubai7s women's dream team. Who was your favourite player over the last two days? #HSBC7s pic.twitter.com/wyHBn9AJDq
— World Rugby Sevens (@WorldRugby7s)
December 4, 2015
Quelques grosse équipes ont eu du mal à Dubaï. Ce fut le cas de la Nouvelle-Zélande et du Canada par exemple. Mais ces deux équipes ont mis beaucoup d'envie lors de la deuxième journée. Le quart de finale de la Cup entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie était de si haut niveau que la rencontre avait des allures de finale entre les deux. De son côté, le Canada n'a perdu que son quart de finale contre l'Angleterre. Emily Scarratt était une force à elle seule pour l'Angleterre ; l'une des deux meilleures piliers de ces deux jours.
La France, l'autre demi-finaliste de la Cup, continue à surprendre, plus par sa détermination à vouloir gagner que par son style. Les Françaises seront une véritable menace si l'équipe reste en aussi bonne forme.
L'Australie reine
Mais Dubaï restera le tournoi de l'Australie. Amputée de deux joueuses pour la finale – la capitaine Sharni Williams (blessée au genou) et la buteuse Chloe Dalton (blessée au bras) – l'équipe a quand même montré énormément de talent.
Amy Turner a remplacé au pied levé Sharni Williams et a brillamment rempli sa position à un moment clé de la compétition. Bien entendu, l'Australie pouvait compter sur Emma Tonegato et Ellia Green pour finir les actions. Ellia Green a d'ailleurs terminé meilleure marqueuse d'essais du week-end.
Pour autant, l'élément le plus surprenant que l'on a pu observer lors de la finale contre la Russie remportée 31-12 fut le schéma d'attaque que les Australiennes ont mis en place. Un schéma totalement différent de celui qu'elles avaient pratiqué en phase de poules. Cette fois, leur entraîneur Tim Walsh leur avait demandé de commencer l'attaque au centre avant d'aller sur les côtés. Une tactique qui leur a permis d'inscrire cinq essais dans ce match.
Quel bilan ?
Au final, que retiendrons-nous de Dubaï ? L'Australie reste la meilleure équipe de rugby féminin du moment, la Russie a totalement comblé le fossé qui la séparait il y a encore peu des grandes nations du rugby et les Fidji sont probablement l'équipe du moment la plus difficile à jouer grâce à son style inimitable.
Quant aux autres équipes, la Nouvelle-Zélande va devoir repenser son jeu et revoir ses joueuses pour les prochains tournois. Évidemment les blessures n'ont pas aidé, mais l'utilisation de l'ailier Michaela Blyde pour jouer à l'avant montrait bien combien leur défense était pauvre à certains moments et le travail qui doit être fait à ce niveau. Elle a bien joué, oui, mais peut-être pas aussi bien qu'à son poste. La Nouvelle-Zélande doit trouver un nouveau pilier de la trempe de Karen Paquin pour mieux assister Sarah Gross.
Les USA aussi ont eu quelques déboires. Dubaï a été leur plus mauvais tournoi depuis bien longtemps. Il faut dire aussi que les filles travaillent dans un nouvel environnement, avec un nouvel entraîneur,que plusieurs joueuses ont dû changer de poste et qu'il faut un certain temps pour s'adapter. Attendons de voir comment elles se débrouilleront au Brésil pour voir si elles retrouvent l'éclatante forme qu'elles avaient à Londres et Amsterdam l'an passé.
Une chose est sûre cependant. Désormais, il est tout simplement impossible de savoir qui peut battre qui lors des HSBC World Rugby Women's Series et on adore ça !