TOYOTA, le 21 septembre – Avant de devenir rugbyman professionnel et de revêtir le maillot rouge du XV gallois, Liam Williams a d’abord connu le bleu de chauffe. Ancien ouvrier de haut fourneau dans une aciérie, l’actuel joueur des Saracens a forcément appris de ses jeunes années à tutoyer les sommets. Un sens de la hauteur qu’il espère transformer en courbe ascendante en termes de résultats, au moment où son équipe s’apprête à démarrer sa Coupe du Monde de Rugby, lundi à Toyota face à la Géorgie pour le compte de la Poule D.

De la hauteur par le passé

Forcément, les ballons aériens ne lui font pas peur. Du haut de ses 28 ans, il les négocie avec le même calme que lorsqu’il travaillait à 90 mètres au-dessus du sol, dans l’usine de Port Talbot, dans la baie de Swansea, sa ville natale. Et si sa vie de rugbyman professionnel est aujourd’hui bien différente, les hasards de la localisation du camp d’entraînement de l’équipe du pays de Galles au Japon, à Kitakyushu, lui ont offert l’occasion de se remémorer son passé.

« On a fait un tour en bateau la semaine dernière et on est passés à côté d’une aciérie. J’avais l’impression d’être un peu comme à la maison, explique Williams. Mais je n’ai pas eu la tentation d’y aller, j’étais trop occupé à pêcher. »

« Il y a encore huit ans, je travaillais sur des échafaudages dans une usine comme celle-là, mais si j’y retournais maintenant, je ne saurais plus quoi faire. Le travail est très différent, s’amuse-t-il même. De toute façon, je prends la vie comme elle vient, explique le joueur quand on l’interroge sur ce changement de cap. Je suis vraiment heureux et impatient de découvrir tout ce qui m’attend encore ici au Japon. »

De la hauteur aujourd'hui

Pour Liam Williams, la vie a en effet beaucoup changé depuis ses jeunes années. Et même s’il a déjà connu les joies de disputer une première Coupe du Monde, en 2015 en Angleterre, les 12 derniers mois ressemblent presque à un conte de fées pour l’ancien joueur des Scarlets de Llanelli. Au printemps dernier, il a remporté le Grand Chelem dans le Tournoi des Six Nations avec le pays de Galles, avant de rafler le titre de champion d’Angleterre et la Coupe d’Europe quelques semaines plus tard, avec les Saracens. De bon augure avant d’entamer la compétition planétaire majeure.  

« Indéniablement, ç'a été la meilleure année de ma vie sur le plan rugbystique, reconnaît Williams. J’ai connu pas mal de blessures lors de ma première année aux Saracens. J’ai eu la chance de gagner le titre, mais sans pouvoir participer, ni aux demies, ni à la finale à cause d’une blessure à l’épaule. Cette année, j’ai beaucoup plus joué. J’ai notamment disputé tous les matches du Tournoi des Six Nations. Ça, je ne l’oublierai jamais. »

De la hauteur dans les ambitions

Pour autant, les matches de préparation du pays de Galles cet été n’ont pas été un parcours de santé. Battu deux fois par l’Irlande et une fois par l’Angleterre, il a pris sa revanche face au XV de la Rose à Cardiff (13-6).  

Pas de quoi inquiéter l’aérien Williams au moment d’évoquer les attentes que suscitent chez les joueurs gallois leurs débuts dans la compétition, face à la Géorgie.

« Je suis vraiment impatient. Je n’avais pas beaucoup joué lors de la dernière Coupe du Monde à cause d’une blessure, avoue-t-il. On a connu des hauts et des bas sur nos matches de préparation, mais il est difficile d’en tirer des enseignements. »

« On ne tire pas des plans sur la comète. On sait ce dont on est capables et on sait que les gens au pays comptent sur nous. Je suis persuadé qu’on est en mesure de réussir de très bonnes choses. »

Williams pourra en tout cas compter sur le soutien de sa famille pour espérer que les résultats du pays de Galles soient à la hauteur de ses espérances. « Ma mère et ma femme arriveront ici le 10 octobre pour le dernier match de poule, dit-il en souriant. J’ai pris un vol retour en mode open, donc la durée de leur séjour dépendra surtout de nos résultats. »

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