YOKOHAMA, le 19 septembre – Andy Farrell peut s’estimer satisfait. En conférence de presse ce mercredi à Yokohama, où le XV du Trèfle affrontera l’Écosse dimanche, l’entraîneur de la défense irlandaise a en tout cas déclaré que son équipe avait atteint « le point culminant » d’une préparation entamée il y a déjà plusieurs mois.

Ancien international de Rugby à XIII et à XV, le successeur Joe Schmidt à la tête du XV du Trèfle se réjouit de l'autonomie du groupe, notamment à l'entraînement. « L’implication, le sérieux mis à l’entraînement - pas seulement de la part des cadres, mais de tout le groupe – ont été très significatifs, se félicite Farrell. Ils avancent, ils continuent de progresser. C’est dans cette direction que nous voulons aller. »

Une page va se tourner

Joe Schmidt n’est pas la seule figure de l’équipe qui tirera sa révérence après la compétition. Le capitaine Rory Best prendra sa retraite internationale et il devrait être accompagné dans ce choix par plusieurs autres cadres. Un tournant dans le paysage du rugby irlandais, qui pourrait induire une tension supplémentaire. Quand on l'interroge sur l'impact qu'aurait un nouvel échec en Coupe du Monde, après notamment de la défaite en quarts de finale de l’édition 2015 contre l’Argentine (43-20), Farrell préfère botter en touche. 

« J’ai toujours pensé que le désespoir était une forme de maladie. Vraiment. Parce que ça conduit à prendre sans arrêt de mauvaises décisions, affirme-t-il. Avec l’expérience, on peut résoudre ce genre de choses et se rassurer quant au bien-fondé de ses choix. C’est pour ça que je suis prudent en disant qu’on progresse. On ne veut pas atteindre notre pic de forme mercredi ou jeudi. Nous avons des joueurs aguerris. Pas seulement les plus anciens. Nous avons des joueurs de 24, 25, 26 ans qui ont déjà pas mal d’expérience du haut niveau aussi. Ils savent comment continuer à avancer dans leur préparation. »

 Plus que la plupart des autres favoris à la victoire finale au Japon, l’Irlande a été particulièrement touchée par les blessures pendant sa préparation. Le centre Robbie Henshaw est déjà forfait pour le match contre l’Écosse et des doutes pèsent sur les disponibilités de l’arrière Rob Kearney et de l’ailier Keith Earls.

Farrell a pourtant tenu à se montrer rassurant sur ces deux derniers joueurs, confirmant qu’ils s’étaient tous deux entraînés ce mercredi. Avant d’ajouter que le staff suivrait les avis médicaux pour composer son équipe. Earls a déjà déclaré se sentir beaucoup mieux et rester confiant quant à ses possibilités de disputer le match dimanche. Mais pour Farrell, cette interrogation ne pose pas véritablement de problèmes.

Un statut à assumer

« On a un bon groupe, confirme-t-il. Même s’ils ne sont pas assez remis, on a assez de joueurs forts pour ce week-end. C’est souvent comme ça pendant les Coupes du Monde. Il faut savoir s’adapter, faire les choix qui s’imposent et avancer. Nous avons le groupe pour faire ça. »

L’Irlande s’affirme en tout cas clairement comme la favorite pour la première place de sa poule, qui conduirait les coéquipiers de Jonathan Sexton à un probable quart de finale contre la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud. Mais bien sûr, les actuels numéros un du classement World Rugby devront d’abord se défaire de la menace écossaise, incarnée par la maestria de son demi d’ouverture Finn Russell.

« Ils aiment prendre des risques, des risques calculés et imprimer un rythme élevé, analyse Farrell. On doit s’attendre à de l’imprévisible, essayer de les devancer. Nous devons bien lire leur plan de jeu pour pouvoir ouvrir des brèches dans leur défense. »

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