Oui avec deux victoires en cinq matches (contre exactement les mêmes équipes) le Tournoi 2019 est sensiblement le même qu'en 2015 pour l'équipe de France, ce qui ne l'avait pas empêchée de se hisser en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre contre la Nouvelle-Zélande (perdu lourdement 62-13). Oui malgré ce bilan décevant (4e au classement général) la France a quand même gagné une place au classement mondial World Rugby (8e) depuis le début de l'année, après être descendu à un moment à la 10e, son plus bas historique.

"Rien n'enlève les soucis que nous avons pu avoir..."

Didier Retière

Mais Didier Retière, le directeur technique national à la FFR l'affirme : « On a gagné (contre l'Italie, 25-14, ndlr), mais rien n'enlève les soucis que nous avons pu avoir. Il faut rester très objectif. C'est une bonne chose que l'on ait gagné. Mais ce qu'il ressort, c'est qu'on est à notre niveau, 4e, avec beaucoup de progrès à faire... »

La meilleure nouvelle de cette fin de Tournoi 2019 ? C'est que la France va pouvoir se poser et travailler dans la sérénité, ne serait-ce que pour quelques semaines, voire quelques mois. La pression sportive et médiatique, très présente depuis le début de l'année, devrait retomber provisoirement, juste le temps de souffler. L'occasion ou jamais de remettre les choses à l'endroit.

« Il faut prendre les échéances dans l'ordre », assure Didier Retière. « Aujourd'hui, il faut préparer la Coupe du Monde et se donner les meilleures chances d'y être performant. On doit être concentré dessus. Nous allons avoir une analyse très large de tout le projet car très souvent le raccourcis est contre-performance égal manque d'expertise technique. C'est un raccourcis dangereux car il y a beaucoup plus de choses dans une équipe, c'est pourquoi il faut une analyse très large et prendre les meilleures options. Il y a plusieurs choses à faire et on va le faire. »

Revoir les formes de jeu

A l'entendre, tout n'est pas non plus à jeter dans ce Tournoi 2019, loin s'en faut. A l'image de cette victoire contre l'Italie par trois essais à un. « Il y avait une certaine forme de solidarité en défense avec des jeunes qui ont fait pencher la balance du bon côté. C'est ce que l'on ressortira de ce match », rappelle Retière.

"Il faut revoir les formes de jeu qui nous mettent en difficulté, comme le jeu au pied..."

Didier Retière

C'est d'ailleurs en défense que la France a les meilleures stats sur cette rencontre : 21 plaquages offensifs (contre 9), 4 ballons récupérés après plaquage (contre 2), 148 plaquages effectués (contre 98) dont 21 manqués (contre 22), 14 turnovers concédés (contre 13). Mais 9 ballons captés en touche sur ses propres lancers (contre 18). Face aux assauts des Transalpins – 60% de possession et 65% d'occupation – la France a tenu bon et a été la plus réaliste avec 185 ballons joués (contre 322), 562 mètres parcourus (contre 630), 87 passes (contre 166) et 64 rucks gagnés (contre 115).

Mais globalement, les résultats sont très loin d'être à la hauteur des attentes, surtout dans une année de Coupe du Monde.

« Par moment on se rend compte qu'on est capable de faire de grandes choses et à d'autres moments on se rend compte de nos difficultés face à de grosses équipes très en place », analyse le DTN. « Il faut par exemple revoir les formes de jeu qui nous mettent en difficulté avec un bon jeu au pied et une grosse pression défensive. Il faut que l'on s'adapte à ça, à ce jeu qu'on ne voit pas beaucoup dans le Top 14. Il faut plus préparer les joueurs à ce genre de choses. »

Dans quelques jours sera tiré un premier bilan de ce Tournoi 2019.