A bientôt 30 ans (l'année prochaine), Safi N'Diaye est la troisième joueuse du groupe France Féminine sélectionné pour la Coupe du Monde de Rugby 2017 en Irlande la plus capée. Elle compte 52 sélections derrière Élodie Poublan (65) et Gaëlle Mignot (64). Derrière elle, on ne trouve que Caroline Ladagnous (51) et Manon André (50) qui comptent plus de cinquante sélections. Autant dire que l'effectif global compte sur ces cinq joueuses de talent et d'expérience pour les guider vers la victoire.
Pour Safi N'Diaye, cette Coupe du Monde de Rugby Féminin en Irlande sera la deuxième après celle organisée à la maison en 2014. « Des souvenirs… Je dirais la demi-finale à Jean-Bouin », se rappelle-t-elle. « On rentre dans le stade, le stade est plein, il y a une ambiance exceptionnelle avec des drapeaux bleu-blanc-rouge partout. On a perdu contre le Canada, mais on fait le tour du stade et les gens sont quand même fiers de nous malgré le résultat. Et puis Marcoussis, une autre ambiance particulière avec les gens derrière nous. »
"2014... Je pense que c'est là que le regard sur le rugby en France a commencé à changer."
Cette troisième place obtenue en 2014 mettra un terme à une saison faste au cours de laquelle elle est sacrée championne de France avec son club et le XV de France féminin a remporté le grand chelem au Tournoi des 6 Nations. « C'était un moment exceptionnel ; un de mes meilleurs souvenirs avec l'équipe de France », dit-elle. « A ce moment, on avait un très bon groupe et on préparait la Coupe du Monde. Ça a été un tournant vraiment important de finir par une victoire. Un souvenir inoubliable, en plus en France, devant notre public. Je pense que c'est là que le regard sur le rugby en France a commencé à changer. »
Safi N'Diaye, cette basketteuse reconvertie
Figure incontournable du rugby tricolore, Safi N'Diaye n'a pourtant pas toujours baigné dans le rugby. « Je jouais au basket », admet-elle. « Étant implantée à Castres, le rugby est très présent. Un jour l'entraîneur m'a dit que j'avais un gabarit intéressant et m'a proposé de jouer au rugby. Je suis allée à un entraînement à Castres et je n'en suis jamais repartie. J'avais 12 ans. Je me suis sentie épanouie car on ne m'a pas donné beaucoup de règles. On m'a juste dit : tu prends le ballon et tu avances le plus loin possible et le plus vite possible. J'ai trouvé ça super sympa, l'ambiance aussi. Les filles m'ont toujours super bien accueillies. »
Ensuite, Safi a gravi les échelons jusqu'à arriver en équipe de France à 21 ans. « Mon premier match, c'était en Écosse pour le Tournoi des 6 Nations. C'était vraiment un moment très spécial. J'étais remplaçante et je suis vite rentrée sur le terrain car il y avait une blessée. L'ambiance écossaise était à l'ancienne avec les cornemuses et j'ai découvert une intensité énorme. Je n'avais jamais rien vécu de tel avant. A la fin, on a gagné, je crois 27-12. Il y avait un peu de monde ; je pense qu'aujourd'hui le rugby a un peu évolué. »
Depuis 2014 en effet, il semble que le rugby féminin ait commencé à convaincre chaque année un public de plus en plus large. « Depuis 2014, je trouve qu'il y a de plus en plus de monde qui nous suivent, que ce soit dans les stades ou devant la télé », confirme la numéro 8 de l'équipe de France. « Les gens se régalent vraiment à nous regarder jouer. Ils trouvent qu'il y a du jeu et que c'est intéressant. Après, la Coupe du Monde organisée en France a vraiment contribué à cela. Maintenant, on prépare la Coupe du Monde en Irlande et beaucoup de monde nous suit et nous supporte. »